Située dans le quartier Saint-Roch, la coop d'habitation L'îlot fleuri fête ses 25 ans. Les 29 logements sont tous occupés. Des personnes de tous les milieux sociaux y vivent. Louis H. Campagna, le président de cette coopérative revient sur son histoire et ses origines.
25 ans pour la coop d’habitation L’îlot fleuri
Située dans le quartier Saint-Roch, la coop d’habitation L’îlot fleuri fête ses 25 ans. Les 29 logements sont tous occupés. Des personnes de tous les milieux sociaux y vivent. Louis H. Campagna, le président de cette coopérative revient sur son histoire et ses origines.
« À l’époque, Saint-Roch est un trou urbain, un espace sinistré avec des stationnements à ciel ouvert, des bâtiments placardés », rappelle-t-il.
En 1989, Jean-Paul L’Allier du Rassemblement populaire devient le maire de Québec.
« Dans la décennie qui a suivi, on a revitalisé le quartier Saint-Roch à une échelle humaine. Le point d’ancrage de cette revitalisation est le Jardin Jean-Paul L’Allier », souligne d’emblée M. Campagna.
La coopérative d’habitation L’Îlot fleuri est situé au sein d’un quadrilatère adjacent à ce parc.
« Le quadrilatère dans lequel notre coop se trouve, c’est Saint-Vallier Est, de la Chapelle, Rue Fleurie et du Parvis », précise-t-il.
À l’extrémité ouest de ce secteur, on retrouve trois autres projets immobiliers, dont deux condominiums de maisons de ville et un autre plus luxueux avec les Jardins Saint-Roch.
Un logement social et communautaire
L’Îlot fleuri compte 29 unités au total et elles sont toutes habitées.
« On est une coopérative mixte. Il y a des personnes seules, des couples, des familles, des personnes plus âgées et des nouveaux arrivants. On retrouve un peu toutes les générations de tous les milieux sociaux », décrit Louis H. Campagna.
Le président de la coop d’habitation a une définition bien précise de la famille.
« On entend par famille un adulte pourvoyeur avec au moins une personne dépendante. Cette dernière peut être un enfant, une personne en perte d’autonomie, vieillissante ou avec des besoins spéciaux », explique-t-il.
La question de la cohabitation préoccupe également le président de la coop d’habitation L’îlot fleuri.
« On a un gros souci par rapport à la gestion des conflits entre voisins. On est conscient que ça risque d’arriver. On a aussi une responsabilité concernant l’harmonie collective d’intervenir si une situation ne se règle pas », affirme M. Campagna.
Dans un premier temps, si des résidents sont dépassés par une situation de conflits, le conseil d’administration doit être avisé.
Dans un second temps, si cela ne marche pas, la coop peut alors faire appel à des ressources externes en médiation.
« Les habitants ont des intérêts et des besoins différents. On essaie toujours de trouver des solutions, mais on a une tolérance zéro vis-à-vis de l’harcèlement. On applique des mesures disciplinaires à ce moment-là », indique-t-il.
L’Îlot fleuri fonctionne selon le modèle de l’économie démocratique.
« Les membres élisent un conseil d’administration. Ils prennent des décisions à l’assemblée générale. Les personnes ont un lien d’usage avec la coopérative et ils y vivent », détaille-t-il.
« Au niveau de la gouvernance de la coop, les membres sont les propriétaires collectifs de l’immeuble. »
Donner et recevoir
Depuis 2008, Louis H. Campagna a siégé quatorze années au conseil d’administration de la coop. Il a été le président durant sept de ces années. Il vit en coopérative depuis 1994.
« J’ai toujours reçu beaucoup plus que ce que j’ai donné au fil des années, surtout en termes d’apprentissage, de capital humain, de qualité de vie et d’économie pour le loyer », confie-t-il.
« Quand on veut être sérieux dans l’implication, ça prend du temps. Je ne compte pas mes heures. Je mets du temps collectivement ici sur notre immeuble. En bout de ligne, ça m’enrichit à tous les niveaux. »
Sur le plan collectif, la coopérative représente une certaine mixité socio-économique.
« On a clairement des gens en-dessous du seuil de la pauvreté. On a aussi un programme de supplément au loyer. La personne bénéficiaire peut se voir accorder une subvention de l’OMHQ pour le restant du loyer », explique M. Campagna.
Des personnes plus à l’aise socio-économiquement parlant habitent également à L’îlot fleuri.
À ses yeux, cette mixité reflète toute la richesse et la diversité de ce logement social et communautaire.
« Des enfants de toutes les classes sociales se fréquentent et jouent ensemble à la coop. Des gens se partagent des expertises, des connaissances et des expériences. C’est ce qui rend notre milieu de vie beaucoup plus riche humainement », résume Louis H. Campagna.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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