Une application pour la santé mentale des jeunes avocats

Situé à un jet de pierres du quartier Saint-Roch, le Jeune Barreau de Québec lance une application mobile pour la santé mentale, destinée aux jeunes avocats. L’objectif est de permettre à leurs membres de mieux prendre soin du bien-être physique et mental. Certains participeront également à une étude de l’Université Laval pour évaluer les résultats.

« Notre association est impliquée dans le dossier de la santé mentale depuis plusieurs années. Cela représente un enjeu important chez nos jeunes avocates et avocats », rappelle Me Gabriel Dumais, président du Jeune Barreau de Québec.

Selon une étude de l’Université de Sherbrooke en 2022, 71,1% des jeunes professionnels juridiques rapportent vivre une situation de détresse psychologiques.

Pour Me Dumais, le même constat est visible sur le terrain.

« Le domaine juridique reste très demandant du point de vue de la tolérance au stress, mais aussi la conciliation entre le travail et la vie personnelle », souligne-t-il.

Un partenariat avec une entreprise québécoise

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet Équilibre de l’association.

Le premier volet se décline avec l’application mobile du même nom.

Pour la conception de l’application, l’organisme a fait appel à Inpowr, une entreprise québécoise. Cette dernière innove en santé numérique et « mieux-être ».

« L’application permet aux gens d’évaluer leur bien-être et avec des questions assez courtes en moins de cinq minutes », explique Me Dumais.

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« À la suite de ça, Inpowr propose quelques recommandations et informations. Ensuite, le membre va être redirigé vers des ressources. »

Cette application est gratuite. Celle-ci s’adresse uniquement aux membres du Jeune Barreau de Québec.

Selon l’organisme, l’outil permet à l’utilisateur de prendre conscience de son état de bien-être. Ainsi, il peut choisir d’agir sur les aspects de vie à améliorer et d’en suivre l’évolution.

« Le dispositif invite les membres à la réflexion », précise-t-il.

Au total, environ 1 600 personnes pourront en bénéficier. Il s’agit d’avocats issus des régions du Québec, de la Beauce et Montmagny.

Une recherche pour mesurer les résultats

Le second volet se rapporte à une étude pour évaluer l’efficacité ou non de l’application en question.

« Certains de nos membres peuvent participer au projet de recherche mené par la Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail  de l’Université Laval », mentionne M. Dumais.

Pour le moment, cette application est accessible seulement aux membres du Jeune Barreau de Québec, mais cela pourrait évoluer.

« Après l’analyse des résultats de cette recherche, on aimerait importer ce projet-là dans d’autres associations », espère-t-il.

À ses yeux, la parole autour de l’enjeu de la santé mentale reste essentielle.

À l’avenir, l’organisme compte se pencher sur le dossier du droit à la déconnexion. Cet aspect demeure en lien avec le thème de la santé mentale.

« C’est important d’en parler sans tabou et d’aller chercher de l’aide quand on en a besoin. Il faut démocratiser ce sujet-là. Plus on en parle, mieux ce sera », estime-t-il.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.