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La 10e édition de la Manif d’art – La biennale de Québec se déploie dans une multitude de centres de diffusion et autres lieux à travers la ville de Québec, chaque exposition se rattachant au thème central, tout en formulant ses propres questions et réflexions. Les illusions sont réelles se penche sur la prolifération de l’artifice dans nos vies, qu’il s’agisse des saveurs synthétiques, des photographies manipulées, des conspirations virales, des rhétoriques politiques, de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle, des « hypertrucages » (deepfakes) ou des identités inventés que nous adoptons en ligne.
Si l’histoire des demi-vérités remonte en gros à l’origine de l’humanité, l’accélération, la multiplication et l’omniprésence du mensonge à l’époque des médias sociaux a conduit certains à parler d’ère « post-vérité ». Cette biennale explore ce terrain déconcertant sous divers angles en réunissant des artistes du monde entier qui, à travers leurs démarches captivantes, construisent et déconstruisent des illusions pour mettre en lumière le caractère à la fois séduisant et risqué de ce phénomène croissant.
À l’Œil de Poisson, les deux expositions présentées dans le cadre de la Biennale s’intéressent à la question du théâtre de l’illusion. La réunion des artistes Oshiro, Robleto, Trombly et Bing met à l’honneur la complexité d’objets qui, simples en apparence, entraînent dans des mondes inattendus ceux qui y jettent un deuxième – et un troisième – regard.
Xu Bing ouvre la voie avec sa série évolutive Background Story transformant des déchets et des débris en de fascinants facsimilés de rouleaux enluminés de l’art traditionnel chinois. Kaz Oshiro contribue également à une tradition séculaire de peinture en trompe-l’œil en fabriquant des poutres d’acier au moyen de toile et de peinture, tandis que Frances Trombly se saisit de toiles non peintes en tissant à la main chaque fil de ce substrat ancestral. De même, Dario Robleto dirige notre regard vers de délicates curiosités qui renferment en elles une séduisante alchimie, tout en nous poussant à imaginer les scénarios qu’évoquent ses brèves descriptions.
Dans la salle adjacente, l’artiste-magicien Jonathan Allen présente des artefacts associés à son personnage de scène et alter ego Tommy Angel, personnage qui marie ostensiblement machinations politiques et zèle religieux d’une manière tout à fait pertinente face à la montée des autocrates et des extrémistes dans le monde. Allen traite également de l’économie en pleine croissance des cryptomonnaies et de la mystification qui en découle en réunissant une série de billets de banque commandés à des magiciens du monde entier – demandant implicitement à qui et comment nous faisons confiance aujourd’hui.
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