Saint-Roch dans les années 1970 (3) : la Tempête du siècle sème la pagaille en Basse-Ville!

La série « Saint-Roch dans les années 1970 » revisite le passé du quartier à travers des images d'archives de diverses sources.

Saint-Roch dans les années 1970 (3) : la Tempête du siècle sème la pagaille en Basse-Ville! | 1 mars 2015 | Article par Jean Cazes

Aperçu des dégâts dans le quartier Saint-Roch.

Crédit photo: L'Action

La série « Saint-Roch dans les années 1970 » revisite le passé du quartier à travers des images d’archives de diverses sources.

Il y a 44 ans déjà, le jeudi 4 mars 1971, la plus puissante tempête de neige – et possiblement de vent – de l’histoire récente du sud du Québec paralysait la ville. En plus de causer d’importants dégâts dans les quartiers centraux, les vents impétueux du blizzard ont exposé « à de graves dangers les piétons des quartiers centraux qui osèrent affronter la poudrerie aveuglante », si l’on se fie à la presse du moment…

« La pire tempête du siècle à Québec ? »

Sous la photo ci-dessus tirée du défunt quotidien de Québec L’Action du 6 mars 1971, ce clin d’oeil vraiment d’époque en amorce du reportage signé par les journalistes Lionel Gallichan et Guy Giroux  :

« Au plus fort du blizzard, les “mini” n’étaient point de mise, il fallait les “maxi”, et encore il en manquait. »

Les autres extraits parfois savoureux qui suivent, « collés » au contexte social et urbain du début des années 1970, rafraîchiront sûrement la mémoire des nostalgiques comme moi des « vraies tempêtes de mon temps »!

« Deux pertes de vie et plusieurs blessures attribuables indirectement au blizzard – Bilan provisoire d’un million de dollars de dégâts – Situation d’urgence décrétée par la police – Alerte générale “99” à la Brigade des incendies – Pannes d’électricité – Paralysie générale de la circulation aérienne et routière. Les vents violents, qui ont atteint une vélocité de 69 milles à l’heure à un certain moment, ont causé des dommages considérables. Au moins une cinquantaine de toitures auraient été arrachées, en partie ou en totalité. […] Cinq religieuses ont subi un violent choc nerveux lorsque le toit de l’école où elles logeaient a été arraché par le vent. Des débris sont allés défoncer la vitre d’une Caisse populaire. […] Au Château Champlain, rue Saint-Paul, angle Vallières, le cyclone a jeté par terre une cheminée de briques d’une hauteur de 40 pieds. Dans sa chute, cette cheminée de plusieurs tonnes a enfoncé le toit de la taverne de l’hôtellerie. […] Les autorités policières signalaient aussi que plusieurs citoyens avaient dû être traités pour blessures mineures, à la suite d’accrochages ou après avoir été atteints par des débris d’enseignes ou de panneaux-réclames arrachés par la bourrasque, de même que par des pièces de corniches ou de toitures. […]

Au surplus, on a constaté des dégâts importants dans d’autres parties de la capitale, notamment dans le quartier Saint-Sauveur et dans celui de Limoilou-Ouest. […] Par exemple, les magasins de chaussures Talbot, propriété de M. Raymond Talbot, rue Saint-Joseph Est, et le magasin Gagnon & Frères, situé dans le même secteur, ont subi de lourds dommages lorsque la bourrasque a fait voler leurs vitrines en éclats. Les policiers se sont alors affairés à lancer les souliers qu’il y avait en montre dans les vitrines à l’intérieur du magasin en attendant l’arrivée des représentants du propriétaire pour prendre charge de la marchandise. Pendant ce temps, les agents de patrouille surveillaient les alentours car il y avait des « jeunesses » qui se promenaient dans le mail Saint-Roch, et ils voulaient éviter le pillage. […]

Devant les proportions que prenant la tempête, l’état d’urgence a été donné aux pompiers et policiers afin de garder tous les effectifs en devoir. […] Tôt vendredi matin, le ministre de la Fonction publique, M. Jean-Paul L’Allier, faisait savoir aux fonctionnaires qu’ils pouvaient demeurer à leur domicile. »

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Un événement exceptionnel

Exagération? Sensationnalisme? Que non! Un dossier de Wikipédia conjugué aux statistiques de l’aéroport de Québec dresse le caractère exceptionnel et les conséquences inégalées de la « bombe météo » à l’origine de la Tempête du siècle. Contrairement aux autres supers tempêtes ayant copieusement enneigé Boston et Moncton en ce fade – pour nous – hiver 2014-2015, celle-là a eu la bonne idée de s’aventurer par chez nous les 4 et 5 mars 1971!

Tempête du sicle, 4 mars 1971
Source : Wikipédia

Dans Wikipédia, on parle entre autres d’une superficie couvrant tout le sud du Québec, d’Ottawa à Gaspé, ayant reçu plus de 40 cm (carte ci-contre). Enfin, pour illustrer la puissance de cette tempête à Québec, ces quelques chiffres tirés des données météo horaires de l’aéroport du 4 mars 1971 :

  • 44 cm pour la journée (record inégalé, et on parle du double dans la Réserve des Laurentides !)
  • Visibilité nulle de 10 h à 16 h
  • Vents NE jusqu’à 111 km/h (vraisemblablement plus violents en Basse-Ville considérant la topographie)
  • Pression atmosphérique de 96,36 KPa (record jusqu’à ce moment, battu dans le sillage du tout aussi mémorable Blizzard de 1993 qui nous avait relativement épargnés)

Cet article est une mise à jour de celui que j’avais publié en 2006 dans Québec Urbain, inspiré de vieilles découpures de journaux. Il a aussi servi comme référence dans Wikipédia. Et parlant d’archives, si vous avez des photos illustrant la tempête à nous partager, faites-nous signe ! 

À visionner en complément : Archives de Radio-Canada (clip – la tempête à Montréal).

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