Cette semaine, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement d'un million de dollars. L'objectif principal est de mieux accompagner les personnes en situation d'itinérance avec un problème en santé mentale et souffrant d'autres troubles, mais aussi leur permettre de réintégrer un logement dans la Ville de Québec.
Santé mentale et itinérance : 1 M$ pour offrir des soins adaptés
Cette semaine, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement d’un million de dollars. L’objectif principal est de mieux accompagner les personnes en situation d’itinérance avec un problème en santé mentale et souffrant d’autres troubles, mais aussi leur permettre de réintégrer un logement dans la Ville de Québec.
Cette déclaration par le gouvernement du Québec s’est faite lors des 4es États généraux du Réseau solidarité itinérance du Québec (RISQ).
Ce soutien financier s’élève à 1 million de dollars par année pendant cinq ans, selon le gouvernement.
« Avec ce nouvel investissement, on vise à soutenir les personnes aux besoins plus complexes, notamment celles aux prises avec des troubles mentaux, en leur offrant des traitements adaptés à leur situation et à leurs besoins, pour les aider à sortir de la rue […] », déclare Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux via un communiqué.
Un partenariat pour plus de services
Cette collaboration rassemble Lauberivière, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale et les équipes de stabilité résidentielle.
Déjà développé à Montréal, il s’agit d’un projet de réaffiliation itinérance et santé mentale (PRISM) à Québec.
« C’est un gain significatif avec le déploiement de PRISM. Cela s’inscrit en continuité avec des travaux déjà initiés depuis longtemps […]. Là, le CIUSSS est là pour nous épauler », affirme Frédéric Lapointe, coordonnateur clinique à Lauberivière.
« Avoir 24 lits dédiés pour des clientèles vulnérables où l’on a chacun un rôle à jouer dans un même lieu, ça va faire toute la différence dans la manière de travailler ensemble les leviers pour mieux accompagner les personnes qui sont à la rue. »
Le programme devrait entrer en vigueur en janvier 2025, avec une période d’adaptation.
Des services plus adaptés
Ce projet s’adresse à des personnes itinérantes, qui ont un problème de santé mentale et d’autres troubles concomitants.
Les 24 lits réservés à Lauberivière permettront de loger, de façon temporaire, les personnes en transition entre la rue et le logement.
« Offrir un milieu aux personnes de la rue, ça leur permet de leur donner un milieu où elles peuvent venir se déposer », explique Frédéric Keck, directeur adjoint, Partenariats et Itinérance, Direction des programmes Santé mentale, Dépendances et Itinérance (DSMDI) au CIUSSS de la Capitale-Nationale.
« Pour nous, on pourra mieux les accompagner et évaluer leurs besoins prioritaires. »
Pour lui, ce projet apporte une réelle plus-value à travers différents moyens.
« On amène des capacités de services spécialisés, avec notamment un psychiatre, des soins infirmiers, un ergothérapeute, entre autres. Ces derniers vont nous permettre de faire des évaluations plus spécialisées à même le milieu », précise-t-il.
Ces soins adaptés et continus se feront individuellement, pendant une période de 8 à 12 semaines.
Le programme donne le temps aux personnes de « se rétablir, d’avoir un suivi et plus d’outils pour s’en sortir ».
« Pour les personnes qui auront un séjour dans le milieu, on souhaite aussi travailler sur leur stabilité résidentielle. La finalité est de contribuer à une sortie de rue durable », assure M. Keck.
« Une pluralité de solutions » pour répondre aux besoins
De plus, il arrive que les personnes itinérantes se retrouvent souvent en situation de désaffiliation.
« Je travaille depuis 24 ans avec ces gens-là. Ces derniers sont désaffiliés du système de santé. Lauberivière offre autre chose. Avoir du personnel médical sur place [au lieu d’un séjour à l’hôpital] et rester dans leur milieu, c’est très important. On établit aussi un lien de confiance avec les personnes », souligne M. Lapointe, de Lauberivière.
Du point de vue du CIUSSS, une diversité de solutions sont nécessaires, afin de répondre aux besoins.
« C’est une pluralité de solutions qui nous permettent de répondre efficacement aux besoins des personnes à la rue. Ce projet-là n’enlève rien à tout ce qui fait présentement dans plusieurs organismes et partenaires », soutient Frédéric Keck.
À ses yeux, il est nécessaire de ne pas oublier d’agir en amont et d’avoir un filet de sécurité globale, notamment avec plusieurs acteurs et des stratégies différentes.
« Beaucoup de mesures se travaillent aussi en matière de prévention de l’itinérance et de stabilisation des personnes dans leur logement avant de se rendre à la rue. Ces mesures-là sont toutes aussi importantes », assure-t-il.
« On va pouvoir tout mettre en place. Avoir du personnel médical sur place, ça va faire un changement dans la vie de ces personnes-là », conclut Frédéric Lapointe.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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485, rue du Pont, Québec (Québec), G1K 0H6
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