Une étude réalisée en 2022 par Ressources naturelles Canada démontre que les termopompes à chaleur à climat froid permettent d'économiser de l'argent sur sa facture de chauffage et de réduire son empreinte carbone.
Les thermopompes à chaleur à climat froid : une bonne solution pour se chauffer au pays, selon une étude de Ressources naturelles Canada
Une étude réalisée en 2022 par Ressources naturelles Canada démontre que les termopompes à chaleur à climat froid permettent d’économiser de l’argent sur sa facture de chauffage et de réduire son empreinte carbone.
Cette étude a évalué les économies d’énergie réalisées sur le chauffage grâce aux thermopompes à chaleur à climat froid dans quatre types de maison et 16 villes canadiennes.
« Un constat important »
« Ça permet de réduire la facture d’énergie d’environ 50% ou plus, dépendamment des régions, dans tout le pays, peu importe la source d’énergie qu’on utilisait avant, que ce soient du gaz, de l’huile ou de l’électricité », note l’ingénieur de recherche Philippe Simard.
« C’est quand même un constat important », estime l’ingénieur de recherche au centre CanmetÉNERGIE à Varennes, au nord-est de Montréal.
Efficaces jusqu’à -25 degré Celsisus
Ayant fait leur apparition sur le marché il y a une dizaine d’années, ces thermopompes à chaleur à climat froid permettent de chauffer jusqu’à -25 degré Celsisus.
« Ça montre que la nouvelle génération de pompes à chaleur pour climat froid est une bonne solution pour décarbonner les systèmes de chauffage dans les bâtiments résidentiels au Canada », souligne Philippe Simard.
Ce dernier n’a pas participé à l’étude, mais il a accepté de répondre à nos questions, lui qui réalise notamment des recherches sur les systèmes de réfrigération dans les secteurs commercial et industriel.
Dans ce cas, c’est le centre CanmetÉNERGIE d’Ottawa qui a réalisé l’étude sur les économies d’énergie et la réduction de gaz à effet de serre (GES) liées à l’utilisation d’un chauffage à la thermopompe à chaleur à climat froid.
L’ingénieur de recherche précise que cette étude s’appuie sur des résultats récoltés à partir de maisons chauffées par un système central à la thermopompe à climat froid. Ces apparareils peuvent couvrir 100% des besoins de chauffage de la maison, contrairement à une pompe à chaleur fonctionnant à l’aide d’un système auxiliaire au gaz (lorsque la tarification électrique est propice) ou encore avec des systèmes biénergie. Ces options ont aussi été analysées dans l’étude de Ressources naturelles Canada.
« Cette conclusion s’applique donc seulement pour un système central qui chauffe toute la maison », nous explique ainsi M. Simard.
Dans certains cas, la thermopompe à chaleur à climat froid a même démontré une efficacité de 350% à 400% supérieure à un système de chauffage avec une plinthe électrique.
« C’est-à-dire que pour le même service, la pompe à chaleur va consommer trois fois moins d’électricité qu’une plinthe électrique. C’est quand même beaucoup. »
Et l’air climatisée, elle?
L’étude de Ressources naturelles Canada n’a toutefois pas analysé l’aspect de la dépense énergétique liée à la climatisation à la thermopompe à chaleur à climat froid.
« Ce qui va diminuer la réduction d’énergie, c’est la climatisation l’été. Si on ajoute une pompe à chaleur dans une maison où il n’y avait pas de clim, on réduit notre facture énergétique l’hiver, mais on l’augmente l’été », convient l’ingénieur de recherche au centre CanmetÉNERGIE de Varennes.
« Par contre, la pompe à chaleur bi-bloc [unité murale], ce qu’on appelle en anglais des split unit, va quand même réduire la facture énergétique, mais pas autant que ce qui est mentionné dans l’étude. »
Somme toute, les thermopompes à air à climat froid permettent de couvrir les besoins des logements dans la majorité des zones climatiques du pays, dans un contexte où les hivers sont toujours plus froids et les étés plus humides.
« Évidemment, ça ne couvre pas le grand nord canadien et tout ça, mais si on y va par population, c’est une technologie qui peut fonctionner la majeure partie du temps pour la plupart des maisons au Canada », résume Philippe Simard.
Faits à noter
- Actuellement, environ 5% des bâtiments au Canada sont chauffés au moyen d’une thermopompe, ce qui correspond à 800 000 installations au pays, soit trois fois plus qu’en 1990.
- Les ménages canadiens utilisent plus d’énergie pour le chauffage des pièces que pour toutes les autres utilisations finales combinées. Au Canada, le chauffage des pièces représente plus de 60% de la consommation d’énergie en moyenne dans une maison.
- L’étude de Ressources naturelles Canada a pris compte des systèmes de chauffage résidentiels existants, les conditions météorologiques régionales, les prix de l’énergie à l’échelle provinciale et différents types de maisons.
- Selon cette étude, les propriétaires économisent de 700$ à 1 900$ par année en utilisant une thermopompe à chaleur à climat froid pour se chauffer, plutôt qu’une fournaise ou une plinthe électrique.
- L’étude soutient en outre que le remplacement d’une fournaise au mazout se traduit par des économies de 1000$ à 3500 $ sur les coûts de chauffage et de climatisation et réduit les émissions de GES de 3 à 12 tonnes par an (selon la région et le niveau de performance de la maison).
L’étude n’est disponible qu’en anglais présentement.
Outre Varennes et Ottawa, Ressources naturelles Canada a également un centre de recherche à Québec, sur la rue de la Couronne, dans le quartier Saint-Roch, où la Commission géologique du Canada loge.
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