La présidente de Québec numérique, Martine Rioux, lance un cri du cœur. Si aucune solution n'est trouvée pour sauver l'organisme, « ce sera la fin » de la Semaine du numérique et du campus de 42 Québec. L'OBNL a ainsi annoncé aujourd'hui la fin imminente de ses activités en raison d'une enquête administrative du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), une décision effective dès le 31 juillet, laquelle entraînera la perte de 14 emplois supplémentaires.
Québec numérique met fin à ses activités en raison d’une enquête administrative
La présidente de Québec numérique, Martine Rioux, lance un cri du cœur. Si aucune solution n’est trouvée pour sauver l’organisme, « ce sera la fin » de la Semaine du numérique et du campus de 42 Québec. L’OBNL a ainsi annoncé aujourd’hui la fin imminente de ses activités en raison d’une enquête administrative du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), une décision effective dès le 31 juillet, laquelle entraînera la perte de 14 emplois supplémentaires.
Québec numérique a mis à pied plus d’une dizaine de personnes dans les dernières semaines, justement en raison de cette reddition de comptes, qui « ne finit plus de finir » depuis le mois de juin l’an passé. La situation « est devenue insurmontable » pour l’organisme. Dans l’attente, l’OBNL « est en train d’épuiser toutes ses ressources financières » dans cet interminable processus pour obtenir le financement de 500 000$ pour le projet 42 Québec de la part du MESS.
« On n’est plus capables de fournir à nos besoins », se désole Mme Rioux, qui interpelle donc le gouvernement du Québec.
« On n’a jamais réussi à avoir un vrai dialogue avec le ministère de l’Emploi pour trouver des solutions, alors on essaie de se tourner vers d’autres personnes qui pourraient lever la main pour venir nous soutenir dans tout ça », précise la présidente du conseil d’administration de Québec numérique.
« C’est tout l’écosystème qui en paie le prix »
Créé « par et pour la communauté numérique », l’organisme dynamise depuis 2011 l’écosystème autour du développement des entreprises technologiques de Québec. Des milliers de personnes participent annuellement à ses événements, entre autres la Semaine numérique, générant plus de 3M$ de retombées économiques pour la Capitale-Nationale, uniquement dans la dernière année, selon les chiffres avancés par Québec numérique.
À cela s’ajoute le campus 42 Québec et les 300 étudiants, qui ont démarré ce parcours depuis l’été 2020, dont certains ont, à la suite de leur formation, intégré des entreprises locales, « qui sont en grande pénurie de main-d’œuvre en informatique », rappelle d’ailleurs Martine Rioux.
En trois ans, 42 Québec a accueilli plus de 700 candidats, avec un taux d’insertion professionnelle frôlant les 100%.
L’équipe-conseil Virage numériQC a, en outre, soutenu quelque 500 entreprises à travers différents programmes de soutien, notamment le parcours 100% NumériQC mis sur pied en collaboration avec la Ville de Québec.
« Nous avions la plus grosse cohorte en trois ans d’existence qui devait commencer en septembre. Mais là, on a dû avertir ces gens-là qu’il n’y avait plus de rentrée à l’automne pour 42 Québec… »
« C’est vraiment tout l’écosystème qui en paie le prix. »
Le parcours alternatif de 42 Québec, différent des autres établissements d’enseignement, rejoint une clientèle « qui n’irait pas nécessairement dans les cégeps ou les universités pour se former en informatique », souligne la présidente de Québec numérique.
« Ça permet d’accélérer et de former plus de gens dans ces domaines-là », soutient Martine Rioux.
Actuellement, ce sont 220 étudiants qui sont « sur le carreau » en lien avec la fin des activités de l’OBNL.
Consternation
En vertu de son entente avec le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), l’organisme doit produire chaque année un document démontrant l’utilisation qu’il fait des fonds publics. Mme Rioux avance que le MESS « demande une quantité astronomique de documents » et revient même « en arrière dans le temps sur des redditions de comptes précédentes déjà acceptées ».
« Comme la majorité des OBNL, on compte sur les fonds publics pour boucler une partie de notre budget. »
« Sinon, on avait des revenus autonomes par le biais de la vente des billets de nos événements et des partenariats privés avec des entreprises. »
« Mais pour un modèle innovant comme celui de 42 Québec, il faut pouvoir compter sur l’appui du gouvernement », convient la présidente de Québec numérique.
« C’est vraiment la consternation, on ne comprend pas du tout ce qui se passe avec le ministère, qui refuse de nous donner des explications supplémentaires. On ne comprend pas ce qu’ils nous reprochent, pourquoi ils retiennent les sommes d’argent. Mais nous, on reste mobilisés, en espérant qu’on va pouvoir trouver une solution », conclut Martine Rioux.
Lire aussi :
Novatize: 10 ans de commerce électronique
L’agence spécialisée en commerce électronique Novatize fête ses 10 ans. L’entrepris[...]
Pour en savoir plus ...
688, Boulevard Charest Est, Québec (Québec), G1K 3J4
688, Boulevard Charest Est Québec (Québec), G1K 3J4
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.