Prix littéraire de la Ville de Québec : cinq lauréats dont une autrice de Saint-Roch!

Pascale Bérubé a remporté le Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand, mardi, pour son premier recueil « profondément féministe » intitulé Trop de Pascale. La résidente du quartier Saint-Roch a ainsi mis la main sur l'un des cinq Prix littéraires de la Ville de Québec et une bourse de 5 000$. Elle intègre également la programmation officielle du Salon international du livre de Québec (SILQ).

Prix littéraire de la Ville de Québec : cinq lauréats dont une autrice de Saint-Roch! | 26 mars 2024 | Article par Thomas Verret

Les cinq lauréats du Prix littéraire de la Ville de Québec, Elsa Simone, Jonathan Livernois, Jean-François Bergeron, Pascale Bérubé et Valérie Boivin, entourés à gauche de la conseillère responsable de la culture au comité exécutif, Catherine Vallières-Roland, et à droite de la présidente du Salon international du livre de Québec (SILQ), Rhonda Rioux.

Crédit photo: Ville de Québec

Pascale Bérubé a remporté le Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand, mardi, pour son premier recueil « profondément féministe » intitulé Trop de Pascale. La résidente du quartier Saint-Roch a ainsi mis la main sur l’un des cinq Prix littéraires de la Ville de Québec et une bourse de 5 000$. Elle intègre également la programmation officielle du Salon international du livre de Québec (SILQ).

Au moment de ses remerciements, l’autrice s’est dite « immensément touchée » de recevoir pareil honneur.

« En tant que personne issue des communautés LGBTQA+, spécialement en tant que femme trans, c’était important pour moi d’offrir une parole qui était en dehors de ce qu’on entend souvent des personnes trans, de présenter une narrative en dehors des cadres », a exprimé Pascale Bérubé, qui a laissé quelques larmes sortir sous le coup de l’émotion.

La poète est émue que son recueil fasse partie des oeuvres gagnantes parmi 43 candidatures.

« D’aborder le corps et l’image de la féminité, sans parler de trans identité, qu’on valide que j’ai pu le faire comme ça, c’est super important pour moi de l’entendre à nouveau », a-t-elle précisé plus tard en entrevue avec Monsaintroch.

« Depuis que le projet est sorti, je reçois tellement de validations pour Trop de Pascale que c’en est confrontant de la façon la plus touchante possible, si on veut. »

Trop de Pascale est né en 2019 lors d’un atelier de création dans un centre d’artistes. Cinq ans plus tard, la poète Pascale Bérubé récolte les succès de son recueil publié aux éditions Triptyque. La résidente de Saint-Roch avait une excellente raison de savourer un bon verre de vin, aujourd’hui, après avoir gagné le Prix de poésie Jean-Noël-Pontbriand.
Crédit photo: Thomas Verret

D’ailleurs, d’autres projets d’écriture « s’en viennent » dans l’autofiction, l’horreur du corps, dans le récit.

« J’aime brouiller les pistes entre la réalité et la fiction. Je ne suis pas la première à le faire évidemment, mais j’apporte ma présence dans ce monde-là, de faux semblants (…) et de jouer avec les codes. »

Bien sûr, le montant qui vient avec cette distinction l’encourage à persévérer dans sa carrière d’écrivaine.

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« Avec la bourse, ça va faciliter beaucoup de choses pour moi. C’est difficile de vivre de la création. Ça va juste m’aider à me concentrer sur ça, sans avoir à tomber dans le rue ou je ne sais pas. »

Commentaires du jury

Le jury est impressionné par la cohérence du projet et l’intelligence de la forme qui s’en déploie. Celui-ci félicite l’écrivaine pour sa maîtrise de l’image et son sens du rythme. Il qualifie Trop de Pascale « de livre intense et mélancolique », dont la complexité se révèle doucement, « comme un exercice de nudité qui fait tomber un à un chacun de nos masques ».

« Premier livre d’une rare maturité, Trop de Pascale de Pascale Bérubé est un recueil audacieux et original, porté par une voix puissante, qui navigue avec fluidité au cœur d’un faisceau de paradoxes et de contradictions. À partir d’un ”je” franc et fragile, qui sait s’avancer et se reculer sans qu’on ne le perde jamais de vue, l’autrice évoque de façon lucide et limpide les multiples femmes qui l’habitent. C’est un recueil engagé, profondément féministe, capable de nuance et d’irrévérence, à la fois sensible et excessif dans sa façon de mettre à mal les impératifs qui pèsent sur les corps. »

Autres lauréats des Prix de création littéraire du SILQ et de la Ville de Québec par catégories

  • Littérature adulte : Jyothi par Elsa Simone (Charlesbourg)
  • Littérature jeunesse : Jaja la nuit par Valérie Boivin (Saint-Jean-Baptiste)
  • Essai : Godin par Jonathan Livernois (Saint-Jean-Baptiste)
  • Prix reconnaissance en bande-dessinée : Jean-François Bergeron alias Djief (Duberger–Les Saules)

Ce que dit la Ville et les partenaires

En tant que ville créative de littérature de l’UNESCO depuis 2017, la Ville remet chaque année ces prix soulignant les talents de Québec et Wendake.

« C’est toujours un moment empreint d’émotions, de célébrations aussi, parce qu’il y a un immense travail qui se trouve derrière. À travers ces ouvrages, les auteurs et autrices y mettent tout le coeur. Donc, c’est un plaisir pour nous de partager ce moment avec vous », a déclaré la conseillère responsable de la culture au comité exécutif, Catherine Vallières-Roland.

Cette cérémonie met la table au SILQ, qui a lieu du 10 au 14 avril, au Centre des congrès de Québec.

« Elle affirme hors de tout doute que la littérature est dans une forme et une santé splendide à Québec, que le talent de nos autrices et auteurs est remarquable, original, inspiré et inspirant », a ajouté la présidente du SILQ, Rhonda Rioux.

« Ça fait 11 ans déjà que cette belle collaboration se poursuit avec la Ville de Québec et nous entendons la poursuivre et la conserver précieusement, puisqu’elle nous permet de faire rayonner la créativité unique des écrivains et écrivaines de chez nous. »

Les autres partenaires, l’Université Laval, Québec BD et le Bureau des affaires poétiques, étaient représentés.

« Je ne peux pas m’empêcher de profiter de cette tribune pour être un petit peu chauvin, pour vous dire combien notre université est un grand générateur de talents, un acteur incontournable de la scène littéraire (…) Ne serait-ce que par les membres de sa communauté qui participent depuis longtemps à la vie littéraire de Québec », a dit Guillaume Pinson, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval, qui soutient le Bureau des affaires poétiques.

Enfin, Québec BD contribuait pour une deuxième année à l’événement.

« C’est un grand honneur d’amener la bande-dessinée dans une reconnaissance comme ça du milieu littéraire de Québec », a affirmé pour sa part le directeur général de Québec BD, Thomas-Louis Côté.

« Il faut savoir que la bande-dessinée est présente à Québec depuis longtemps. Des gens ont pavé la voie en amenant plein d’initiatives pour que la bande-dessinée soit très vivante ici. Encore aujourd’hui, il y a plusieurs acteurs et actrices, auteurs et autrices, du milieu, qui participent à sa vitalité. »

Chacun des cinq lauréats a mérité une bourse de 5 000$ et intégré la programmation officielle du FILQ. Les finalistes de chaque catégorie ont quant à eux reçu un prix de participation de 500$.

Pour plus de détails, rendez-vous sur le site de la Ville.

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