En collaboration avec le Répit Basse-Ville, l'Engrenage Saint-Roch présente pendant tout le mois d'octobre une nouvelle exposition nous, les indésirables?. Cette dernière se concentre sur l'itinérance, mais avec le regard et la participation des premières personnes touchées par cet enjeu.
L’exposition nous, les indésirables? : l’itinérance vue et racontée par les personnes en situation d’itinérance
En collaboration avec le Répit Basse-Ville, l’Engrenage Saint-Roch présente pendant tout le mois d’octobre une nouvelle exposition nous, les indésirables?. Cette dernière se concentre sur l’itinérance, mais avec le regard et la participation des premières personnes touchées par cet enjeu.
Ce projet nous, les indésirables? cherche à « rendre visible des réalités et des formes d’occupation des espaces publics, souvent identifiées comme indésirables ».
Cette exposition est à voir dans la vitrine de l‘église Saint-Roch et dans les locaux de L’Engrenage Saint-Roch. Cette dernière est accessible tous les jeudis d’octobre, entre 10h et 15h. et les samedis 5 et 26 octobre, de 13h à 16h.
Le choix de diffuser l’exposition en octobre fait aussi écho à la Nuit des sans-abri. Cet événement se déroule d’ailleurs au cours du même mois.
« L’idée était de sensibiliser la population en général pendant tout le mois d’octobre et pas uniquement le 18 octobre », explique Val, paire aidante au Répit Basse-Ville.
Un processus participatif
Le Répit Basse-Ville s’est impliqué aussi dans le projet.
« On est allé chercher les premières personnes concernées pour faire entendre leurs voix et recueillir leurs messages. Notre première [mission] était d’essayer de les mobiliser et de les faire participer », souligne Kassandra, paire aidante au Répit Basse-Ville.
Des consultations et des rencontres se sont organisées pour récolter le ressenti des personnes en situation d’itinérance. Certaines questions portaient sur leurs émotions, leur vécu, l’itinérance dans les lieux publics, entre autres.
« Il y a eu une consultation sur le parvis avec plusieurs tables. On avait déroulé un long papier et les gens pouvaient venir écrire ce qu’ils ressentaient », précise Val.
Des citoyens et citoyennes ont également partagé des anecdotes, des récits et des idées.
La vitrine de l’église Saint-Roch est d’ailleurs le fruit de trois ateliers artistiques Fais ta boîte, Traces et témoignages, Regards croisés et L’itinérance 100 visages, 100 polaroids.
Donner de la visibilité à certaines réalités
Avec cette exposition, l’un des objectifs principaux est de « faire parler les œuvres et les principales personnes concernées ».
« On a voulu transmettre un message à travers l’art. On a pu faire ça en collaboration avec le Répit et L’Engrenage. On a pu faire refléter les autres choses qui se passaient à l’intérieur du Répit », estime la paire aidante Val.
Par exemple, le Répit Basse-Ville animé l’initiative artistique 100 polaroids. Pour ce projet-là, le concept était de photographier le portrait d’une diversité d’individus, avec un appareil Polaroid et en s’inspirant du style photographique d’Andy Warhol.
« J’ai été prendre des photos au Projet Intervention Prostitution Québec (PIPQ), à L’Engrenage, à Pech-Sherpa, la Maison Revivre et au Répit Basse-Ville. Ça m’a permis de créer des liens avec la personne qui était devant la caméra, de lui redonner de l’estime ou d’ouvrir la discussion. […]. Chaque personne a une histoire. Certains étaient avant notamment des enseignants et des infirmiers », raconte-t-elle.
« C’était difficile de rejoindre les gens pour prendre les photos, parce qu’ils sont déjà stigmatisés, mais on est quand même arrivé à un beau résultat avec les collègues et les autres organismes. Je voulais montrer une belle diversité d’humains. »
Selon elle, c’est un moyen de montrer que « personne n’est à l’abri de l’itinérance ».
« Ça ne repose pas uniquement sur les organismes et les gouvernements, mais tout le monde a une responsabilité à prendre vis-à-vis de l’itinérance […]. Les personnes en itinérance sont chassées de partout. Les policiers les intimident », affirme Val.
« L’exposition est peut-être une manière d’initier la discussion avec les premières personnes concernées, les autres citoyens du quartier et d’appeler à la tolérance », concluent Val et Kassandra.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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