Les arts visuels : 30 ans de La Maison Longue

Pour son 30e anniversaire, La Maison Longue propose deux expositions et une table ronde dans le quartier Saint-Roch. Un vernissage et le lancement du livre Depuis 1993 seront organisés ce jeudi 23 mai au centre Materia. Cette fondation rassemble dix ateliers d’artistes en arts visuels.

Le 23 mai à 17h, le vernissage de La Maison Longue coïncide avec le lancement de la publication Depuis 1993.

« Pour les 30 ans, on a fait une publication Depuis 1993 où on présente surtout les ateliers avec des photos d’œuvres », précise Danielle April, une artiste de La Maison Longue.

Depuis 1993 revient sur « le contexte en arts visuels ayant précédé la création de La Maison Longue, l’historique sur celle-ci et l’atelier et le temps ». La Maison Longue rassemble dix artistes, dont France McNeil, Hélène Rochette, Paul Béliveau, Danielle April, Odette Théberge, Jean-François Lahos, Lucie Lefebvre, Lauréat Marois, Nicole Malenfant et Marcel Marois.

30 ans plus tard, six d’entre eux sont d’ailleurs encore présents aujourd’hui.

Ces artistes en arts visuels pratiquent la peinture, la sculpture, la photographie, la gravure, entre autres.

Des expositions, une table ronde

Les deux expositions de La Maison Longue se dérouleront du 24 mai au 2 juin. L’une aura lieu au Centre Materia et l’autre se tiendra à la galerie Criterium.

« On voulait sortir du privé avec des expositions à l’extérieur des murs », indique Madame April.

Les ateliers seront aussi accessibles au grand public et les artistes seront présents pour échanger avec les gens.

Ces visites se feront les 24 et 31 mai, entre 17h et 20h. Ce sera également possible les 25, 26 mai et les 1er et 2 juin, de 13h jusque 17h.

Parmi les autres activités, une table ronde à la Charpente des Fauves sera mise en place le samedi 8 juin.

« Cette table ronde du 8 juin portera sur les ateliers, c’est-à-dire comment acquérir un atelier. Qu’est-ce qu’on peut faire aujourd’hui, peut-on refaire ce que la Maison Longue a fait? Peut-on avoir des modèles et des façons de faire différentes », soulève l’artiste Danielle April.

« Le premier collectif d’artistes possédant ses ateliers »

« À l’intérieur d’une année, j’ai visité 27 bâtisses et ça n’allait jamais », se souvient Danielle April.

Après ces 27 visites, une personne lui signale qu’un ancien garage sur la rue de La Salle est à vendre depuis des mois.

« Je m’en vais visiter [cet ancien garage] avec deux autres femmes artistes. Moi, je trouvais que ça avait de l’allure. Les plafonds étaient de 16 pieds au rez-de-chaussée et 14 pieds à l’étage. La structure était en béton, mais le bâtiment avait été abandonné pendant huit ans », explique Madame April.

Les deux autres femmes à ses côtés étaient plutôt perplexes, vu l’état du bâtiment à l’époque.

« Paul Béliveau (un artiste à la Maison Longue) est passé devant cet ancien garage et m’a demandé si on pourrait en faire quelque chose. Quelqu’un d’autre était intéressé comme moi. Puis, j’ai appelé l’architecte Martin Mainguy, qui est venu visiter avec moi. Il m’a dit ”c’est ça que tu cherches” », se remémore-t-elle.

Après avoir convaincu neuf autres artistes, l’idée était de créer une compagnie, selon une structure particulière.

« Les artistes sont propriétaires d’actions qui équivalent à leur pied carré d’espace d’atelier qu’ils ont. Notre convention d’actionnaires est assez peu ordinaire. On le faisait, mais c’était légal. On n’a pas été si épouvantables que ça, puisque ça dure depuis 30 ans. »

« On est le premier collectif d’artistes à posséder ses propres ateliers à Québec. »

Pour elle, « il faut être solidaire et créatif. Il faut foncer. On s’est embarqué dans une patente à l’époque », conclut Danielle April.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.