Ce mois-ci, le SQUAT Basse-Ville a célébré ses 25 ans d'existence dans Saint-Roch. L'organisme continue d'accompagner les jeunes vivant un ou plusieurs aspects de l'itinérance. Cet anniversaire offre aussi l'occasion de revenir sur les services proposés et les défis rencontrés.
Le SQUAT Basse-Ville, une ressource pour les jeunes à risque ou en situation d’itinérance
Ce mois-ci, le SQUAT Basse-Ville a célébré ses 25 ans d’existence dans Saint-Roch. L’organisme continue d’accompagner les jeunes vivant un ou plusieurs aspects de l’itinérance. Cet anniversaire offre aussi l’occasion de revenir sur les services proposés et les défis rencontrés.
Au fil des années, le SQUAT Basse-Ville est confronté à une certaine évolution des besoins.
« Dernièrement, on vit une période particulière », constate Véronique Girard, directrice générale du SQUAT Basse-Ville.
« Depuis la fin de la pandémie, des besoins de plus en plus grands et de plus en plus lourds se font ressentir. »
Une équipe de 21 personnes sont actives au quotidien au sein de l’organisme communautaire, en plus des employés sur appel.
Des besoins toujours plus nombreux
Concrètement, de plus en plus de jeunes figurent sur les listes d’attente, comme par exemple pour les logements sociaux.
« Dans les dernières semaines, on a ouvert la liste d’attente pour la maison d’hébergement. Ça faisait vraiment longtemps que ce n’était pas arrivé », relève Mme Girard.
« On garde à l’intérieur des jeunes réveillés qui auraient été à la rue cette nuit-là, parce que les lits sont pleins. On va les envoyer se coucher quand les autres jeunes se lèvent. »
L’OBNL rappelle un grand besoin, qu’il estime ne pas pouvoir offrir.
« Il s’agit des demandes de jeunes pour avoir un médecin de famille ou un soutien psycho-social. Comme le réseau ne peut pas tout absorber, ça retombe chez nous », mentionne-t-elle.
Des services divisés en trois volets
L’organisme a trois volets de services.
« Le volet maison d’hébergement est destiné aux jeunes entre 12 et 17 ans pour ceux qui sont à la rue ou à risque de s’y retrouver », explique Mme Girard.
Il existe d’ailleurs deux types de séjours.
« Les séjours d’urgence s’adressent aux jeunes en fugue, en rupture avec leur milieu familial ou en situation d’itinérance », souligne-t-elle.
« L’autre type concerne les séjours de prévention pour justement prévenir l’itinérance. »
Là, les jeunes peuvent être dans une situation de transition vers une autre maison d’hébergement, un milieu de thérapie, en évaluation d’un signalement ou vers un retour à la maison.
« D’autres se retrouvent dans un processus de tremplin vers l’autonomie. On va travailler avec eux les différentes sphères de leur autonomie », ajoute-t-elle.
Le travail de rue correspond au second volet de services.
« Deux travailleuses de rue sillonnent les quartiers centraux », précise-t-elle.
« L’objectif est de devenir des personnes de référence dans la vie des jeunes de 12 à 25 ans, notamment dans des moments où il n’y a pas d’autres adultes autour d’eux. »
« Leur but final n’est pas nécessairement de prendre ces jeunes rencontrés dans la rue et de les ramener au SQUAT. Pour nous, le SQUAT est un outil comme le travailleur de rue, au même titre que tous les organismes communautaires », détaille-t-elle.
Enfin, il existe un volet résidentiel au-dessus de la maison d’hébergement.
« On a 17 logements sociaux pour les 18 à 25 ans, soit à la rue ou à risque de s’y retrouver. »
Un soutien financier pour de nouveaux intervenants de nuit
Pour 2024, 2025 et 2026, l’OBNL a reçu un montant annuel de 70 000 $ de la Ville de Québec.
« Depuis plusieurs années, on est en entente de financement avec la Ville de Québec. Là, on était en période de renouvellement d’entente », souligne Véronique Girard.
Pour le SQUAT Basse-Ville, le soutien financier va être utile pour atteindre d’autres objectifs.
« À court et moyen terme, on aimerait avoir deux intervenants sur le plancher la nuit. Cela nous permettrait de garantir une plus grande sécurité pour nos intervenants et pour les jeunes aussi », affirme-t-elle.
Selon ses propos, l’intervenant de nuit répond aux urgences de la maison d’hébergement, du volet résidentiel et aux demandes qui vont venir de la rue à ce moment-là.
Dans les dernières années, l’OBNL a œuvré pour augmenter les conditions salariales de ses employés.
« On avait des grosses disparités avec d’autres organismes. On est en rattrapage depuis 2021. Là, on atteint un salaire plus décent pour les intervenants », soulève-t-elle.
« On souhaite doubler le quart de nuit et avoir plus de services à l’interne pour répondre à notre mission », soulève-t-elle.
Avant de devenir la directrice générale en 2015, Véronique Girard a commencé à travailler au SQUAT Basse-Ville comme stagiaire.
« Après 20 ans ici, des jeunes auront toujours besoin de nous. J’ai envie que notre Québec soit meilleur dans le respect des droits des enfants, les services offerts aux jeunes, la transition à la vie adulte, entre autres », estime-t-elle.
« Pour les jeunes, ne jamais hésiter à demander de l’aide. Des personnes sont là pour eux et pour les bonnes raisons. De venir sonner au SQUAT ou chez d’autres organismes partenaires, c’est un beau signe de courage et d’avoir la volonté de s’en sortir », résume Véronique Girard.
Pour en savoir plus sur cet organisme, toutes les informations sont disponibles sur le site web du SQUAT Basse-Ville.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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