La grogne des femmes se fait entendre dans Saint-Roch

Différents groupes de femmes de la Capitale-Nationale ont exprimé leur grogne, vendredi, en marchant dans les rues de Saint-Roch à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

La grogne des femmes se fait entendre dans Saint-Roch | 8 mars 2024 | Article par Thomas Verret

Des femmes de tout âge et de tous les horizons ont revendiqué les droits des femmes lors d’une marche tenue dans le cadre de la Journée internationale des femmes.

Crédit photo: Thomas Verret

Différents groupes de femmes de la Capitale-Nationale ont exprimé leur grogne, vendredi, en marchant dans les rues de Saint-Roch à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Organisée par le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN), cette marche colorée a mis en lumière diverses luttes féministes menées présentement à travers le monde et au Québec.

Les gens ont pris le départ à midi de la Place de l’Université-du-Québec, près du ministère des Finances, sur le boulevard Charest.
Crédit photo: Thomas Verret

Des luttes sociales portées par des femmes

Plusieurs problématiques actuelles, comme la crise du logement et climatique ou encore les inégalités salariales, affectent davantage les femmes. Les femmes portent beaucoup ces luttes sociales, puisqu’elles en subissent les conséquences de plein fouet.

« Dans le quotidien, ce sont des femmes qui essaient de protéger du mieux qu’elles peuvent le restant du filet social et qui portent à bout de bras des solutions, des innovations, pour lutter contre ces inégalités sociales », souligne Linh Nguyen-Biron de la Maison des femmes de Québec.

Ces jeunes agitent « le phénix de l’avenir, de l’espoir que les enfants portent. »
Crédit photo: Thomas Verret

La violence faite aux femmes, toujours un fléau en 2024

Chose certaine, la violence faite aux femmes est encore très présente dans la province. À Québec, les maisons d’hébergement destinées aux femmes victimes de violence conjugale sont plus souvent qu’autrement « remplies au bouchon ».

Cela dit, les victimes peuvent demander de l’aide en tout temps. Et ce, autant dans les cas de violence physique que psychologique.

« Malheureusement, beaucoup de femmes pensent qu’elle n’ont pas accès à nos services parce que le conjoint n’a jamais frappé ou été violent physiquement, alors qu’on parle de plus en plus de contrôle coercitif, de manipulation, de restriction de liberté, de micro-agressions, de détournements cognitifs, qui sont toutes des formes de violence conjugale », précise Mme Nguyen-Biron.

Les marcheuses se sont notamment arrêtées au parvis de l’église Saint-Roch, du côté de la rue Saint-François Est.
Crédit photo: Thomas Verret

Crise du système public

Ce rassemblement féministe s’est également déroulé sur fond de crise dans les domaines de la santé et de l’éducation. Des flèches ont d’ailleurs été décochées de toutes parts à l’endroit du gouvernement Legault.

« Nous devons encore faire pression sur le gouvernement pour sauver notre système public, nos écoles publiques, notre système de santé. Il faut réinvestir massivement dans nos services publics et programmes, c’est urgent », plaide Claire Murati du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN).

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Présentes aux côtés de ces groupes de femmes, des infirmières affiliées à la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont fait part de leurs revendications relativement à la renégociation de leur entente de travail.

« Depuis plusieurs mois, c’est clair qu’on est face à un gouvernement enraciné dans un certain patriarcat, sexisme, envers ses soignantes », déplore Caroline Gravel, présidente du syndicat des professionnelles en soins du CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui regroupe 4 500 infirmières.

Ces infirmières de la fonction publique se disent ainsi « solidaires » avec tous ces groupes qui luttent « pour l’affranchissement » des droits des femmes, « dont le droit en tant que soignante d’être pleinement reconnue, et de ne pas penser à tort que ça devrait être un travail bénévole, qu’il tient d’une certaine vocation finalement », affirme Mme Gravel.

Cette femme en a « gros sur le cœur » contre le gouvernement caquiste.
Crédit photo: Thomas Verret

Un Québec « plus égalitaire » souhaité

De plus, on retrouvait parmi cette foule des femmes immigrantes et des membres de la communauté LGBTQ+. Sans oublier des organismes et élus solidaires envers les droits des femmes.

« Il faut s’assurer que le Québec soit plus égalitaire », déclare pour sa part le député de Taschereau.

Étienne Grandmont ne conçoit tout simplement pas qu’à « compétences et études équivalentes, les femmes gagnent moins d’argent que les hommes ».

« Il y a aussi plus de femmes qui sont sur le salaire minimum, qui reçoivent de petits salaires. Qu’est-ce qu’on attend pour augmenter de façon importante le salaire minimum au Québec ? », questionne l’élu de Québec solidaire (QS).

M. Grandmont donne également l’exemple des difficultés vécues par les femmes locataires partout au Québec. Ce dernier demande donc au gouvernement provincial de renforcer et de protéger les droits des locataires, « pour offrir plus de logement social et qu’on réponde aux besoins de ces femmes-là ».

« Moi je me méfie du féminisme de pacotille, de façade. Je veux vraiment des actions concrètes, des vraies réalisations du gouvernement du Québec. C’est là qu’on va voir si ce gouvernement est réellement intéressé par l’égalité entre les hommes et les femmes », dit-il.

La Journée internationale des droits des femmes – communément appelée la Journée des femmes – fut proclamée en 1975 par l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU). Célébrée chaque année le 8 mars, cette journée de revendications féministes souligne le chemin parcouru par les femmes et salue tout le travail accompli vers l’égalité entre les femmes et les hommes.

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