Des projets théâtraux « jamais lus » présentés à la Charpente des fauves

Quand on n'a jamais lu son texte à haute voix, il est toujours bien de l'entendre pour une première fois. C'est ce que permet le festival du Jamais Lu aux dramaturges de Québec, qui peuvent aussi observer la réaction que leur texte suscite dans le public. D'ailleurs, ce laboratoire d'écriture prend maison cette année à la Charpente des fauves, du 11 au 14 décembre.

Des projets théâtraux « jamais lus » présentés à la Charpente des fauves | 22 novembre 2024 | Article par Thomas Verret

Le festival du Jamais Lu Québec a lieu du 11 au 14 décembre à la Charpente des fauves.

Crédit photo: Jamais Lu Québec

Quand on n’a jamais lu son texte à haute voix, il est toujours bien de l’entendre pour une première fois. C’est ce que permet le festival du Jamais Lu aux dramaturges de Québec, qui peuvent aussi observer la réaction que leur texte suscite dans le public. D’ailleurs, ce laboratoire d’écriture prend maison cette année à la Charpente des fauves, du 11 au 14 décembre.

Parfaitement imparfait

Le Jamais Lu Québec offre depuis 14 ans une plateforme aux auteurs et autrices de Québec, qui y présentent des textes inédits. Ce festival de lecture théâtrale sert de table de travail et il va toujours en être ainsi.

« Le théâtre, c’est une écriture qui est faite pour être dite. Dans le processus de création, on a vraiment besoin de l’entendre notre texte, son rythme, les parlers des différents personnages, pour arriver à faire des choix et compléter une première version finale », m’explique la directrice artistique, Marie-Ève Lussier-Gariépy.

Au fil des ans, le festival du Jamais Lu Québec a vu naître de grandes œuvres, qui ont été diffusées par la suite dans une des scènes de la ville.

« Ça nous met à l’abri de quelque chose qui doit absolument être parfait. C’est le fun également pour le public, qui peut assister à des textes qui naissent », ajoute Mme Lussier-Gariépy.

Authenticité, passion et courage

L’édition 2024 se tient sous la ligne éditoriale Lieux de désirs. Celle-ci évoque la nécessité pour les artistes d’avoir des lieux pour se rassembler et faire advenir leurs désirs les plus profonds.

« Ce besoin est revenu souvent dans les textes soumis au comité de sélection », indique la directrice artistique du Jamais Lu Québec.

C’est également une façon de souligner le rôle crucial que joue le désir dans un processus de création.

« C’est ce sentiment qui nous ramène en salle de répétition, à notre table de travail et c’est aussi lui qui nous protège de la peur, parce qu’on fait des métiers qui sont vertigineux, qui sont vulnérabilisants », rappelle Marie-Ève Lussier-Gariépy.

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Les huit textes présentés cette année s’imprègnent notamment du ressenti de bon nombre d’artistes, qui craignent de ne pas être en mesure de bien gagner leur vie en faisant ce métier, alors que le milieu culturel traverse une crise financière importante au Québec.

« On est dans un moment creux, assez aride, qui peut avoir un impact sur nos motivations, sur nos élans et j’avais envie de dire aux artistes de continuer d’être à l’écoute de leurs désirs. C’est de cette façon qu’on va intéresser les gens à notre langage, un langage qui est tout autre sur le monde », estime Mme Lussier-Gariépy.

Retour aux sources

Après « huit belles années » au théâtre Périscope, le Jamais Lu Québec effectue un retour dans le quartier Saint-Roch, puisque la première édition s’est tenue au défunt bar L’AgitéE, où se trouve aujourd’hui L’Anti.

« On avait envie de reconnecter avec nos racines brutes », commente la directrice artistique du festival.

14 ans plus tard, le festival se déplace donc à la Charpente des fauves, soit à l’ancienne Maison Jaune. Il s’agit d’un lieu traditionnellement important pour le théâtre à Québec et dont la mission présente se marie bien avec celle du Jamais Lu. Des artistes de plusieurs disciplines différentes se réunissent pour travailler ensemble à l’intérieur de cet espace dédié aux arts vivants et visuels.

« On trouvait ça intéressant d’occasionner ces rencontres-là, de pouvoir potentiellement créer des connexions avec des artistes d’autres horizons », mentionne Marie-Ève Lussier-Gariépy.

Quatre soirées pour en profiter

Le festival du Jamais Lu produit cinq festivals : trois au Québec, un à Paris et un dans les Caraïbes. La « branche de Québec » existe depuis 2011. Ce festival offre une tribune à des dramaturges établis, à des créateurs émergents et même à des jeunes par l’entremise d’une collaboration avec le Théâtre jeunesse Les Gros Becs.

La programmation 2024 se compose de deux lectures théâtrales, d’une lecture pour le jeune public, d’une courte forme et de quatre lectures d’extraits de textes en chantier.

Très intime, la salle de spectacle de la Charpente des fauves se prête bien à l’événement et peut contenir 80 personnes environ. Bref, si vous souhaitez assister au festival, c’est maintenant que ça se passe, car les billets partent comme des petits pains chauds, nous glisse-t-on à l’oreille.

L’équipe du festival Jamais Lu est très fébrile à l’idée de déployer sa 13e édition à la Charpente des fauves et d’investir ce lieu effervescent pour les arts à Québec.
Crédit photo: Jamais Lu Québec

Soutenir le festival

D’autre part, il est possible de faire un don pour soutenir la mission du Jamais Lu Québec, qui n’échappe pas non plus au sous-financement chronique du secteur culturel québécois.

Contrairement à ses dépenses, son budget n’a pas augmenté cette année. Cela fait en sorte que le comité organisateur a dû prendre des décisions difficiles, entre autres celle de limiter le nombre de lectures figurant à sa programmation pour payer convenablement les artistes sélectionnés.

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