Pipes à crack, seringues, excréments, vêtements souillés, canettes vides : des commerçants du quartier Saint-Roch doivent ramasser des déchets humains chaque matin devant leur commerce avant l'ouverture.
Itinérance : des commerçants de Saint-Roch laissés à eux-mêmes
Pipes à crack, seringues, excréments, vêtements souillés, canettes vides : des commerçants du quartier Saint-Roch doivent ramasser des déchets humains chaque matin devant leur commerce avant l’ouverture.
« Ça ne devrait pas, regrette la directrice générale de la Société de développement commerciale (SDC) St-Roch, Marie-Pier Ménard. Les commerçants ne devraient pas avoir à gérer la détresse humaine. »
Les commerçants de Saint-Roch ne savent pas où donner de la tête quand surviennent des situations de vols, de grabuge ou encore de vandalisme.
« On n’a pas de numéro d’urgence à appeler (…) Malheureusement, on ne sait tous pas quoi faire. Même si on appelle la police, ils ne sont pas là dans le temps de le dire », déplore ainsi Mme Ménard.
Sonnette d’alarme
« L’augmentation de l’itinérance suscite des enjeux répétés de sécurité, d’incivilité et de salubrité », particulièrement le soir et la nuit, « à des moments où il y a peu ou pas du tout de surveillance », met en lumière la DG de la SDC Saint-Roch. Marie-Pier Ménard soutient d’ailleurs que la présence d’une équipe de policiers communautaires « pourrait faire une grande différence », puisque ces agents sont formés pour agir rapidement dans des situations d’urgence impliquant des personnes marginalisées en situation de vulnérabilité. Cette dernière s’inquiète surtout du fait que ce genre de désagréments fréquents pourrait entraîner la fermeture de commerces dans le quartier Saint-Roch.
« C’est une situation qu’il faut qui se règle. On aimerait que l’artère commerciale [Saint-Joseph] soit plus propre et plus attirante. Ça ne devrait pas être aux commerçants à ramasser tout ça », résume-t-elle.
Cri du cœur aux gouvernements
Alors que les refuges et les organismes communautaires s’avèrent dépassés par la situation actuelle qui va bien au-delà leur capacité d’agir, la directrice générale de la SDC Saint-Roch juge pour sa part nettement insuffisante l’enveloppe de 1,2M$ octroyée récemment par le gouvernement provincial pour lutter contre le phénomène grandissant de l’itinérance et pour aider les personnes itinérantes dans la région de la Capitale-Nationale.
Marie-Pier Ménard invite donc les paliers de gouvernement supérieurs à investir les sommes substantielles nécessaires, afin de soutenir la Ville de Québec « dans la mise en œuvre d’actions qui auront de réels impacts sur le terrain ».
« C’est inhumain de voir et d’accepter qu’autant de personnes itinérantes errent dans notre centre-ville en sachant qu’il existe des solutions, mais qu’elles ne peuvent pas voir le jour sans un soutien financier adéquat de la part des gouvernements », dénonce Mme Ménard.
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825, rue Saint-Joseph Est, Québec (Québec), G1K 3C8
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