Alors qu'une séance de consultation publique se tiendra ce soir, le groupe Trudel présentera aux citoyens présents une version quelque peu modifiée de son projet de développement à l'îlot Dorchester. Des logements sociaux s'ajoutent, une cinquantaine de cases de stationnement sont retirées et le nombre de chambres d'hôtel est réduit, mais l'édifice de 20 étages demeure.
Îlot Dorchester : une version révisée avant la consultation publique
Alors qu’une séance de consultation publique se tiendra ce soir, le groupe Trudel présentera aux citoyens présents une version quelque peu modifiée de son projet de développement à l’îlot Dorchester. Des logements sociaux s’ajoutent, une cinquantaine de cases de stationnement sont retirées et le nombre de chambres d’hôtel est réduit, mais l’édifice de 20 étages demeure.
En amont de la soirée de consultation prévue ce soir à la Maison de la coopération et de l’économie solidaire de Québec, David Chabot, directeur du bureau du président chez Trudel, faisait le point avec les médias sur le développement prévu à l’îlot Dorchester.
M. Chabot estime que, durant les consultations déjà réalisées par l’entreprise et à travers les commentaires recueillis, «on a entendu tout et son contraire». Certains réclament plus de stationnements dans le quartier, d’autres en veulent moins. Plusieurs réclament davantage de logements sociaux, alors que d’autres souhaitent plutôt des logements réguliers.
Seulement le besoin de bonifier le verdissement semble avoir trouvé une certaine unanimité.
«C’est un projet qui est un compromis. C’est un amalgame de toutes les demandes et orientations, tout en respectant le cadre financier», avance M. Chabot.
Dans le rapport de consultations publiques produit par l’entreprise, on soulignait sept sujets qui pourraient faire l’objet de bonifications dans une version révisée : architecture de la surhauteur (le bâtiment de 20 étages qui accueille l’hôtel), verdissement, présence de logement social, meilleure accessibilité aux espaces communs publics, offre commerciale de proximité, intégration d’un volet artistique et historique et impact sur la circulation.
Toujours 20 étages, mais différente façade
Premier élément à préciser : le projet comporte toujours cinq bâtiments et le total de 20 étages pour le bâtiment qui borde la rue Dorchester demeure dans la version révisée. Toutefois, la façade a subi quelques modifications.
David Chabot reconnait que celle-ci pouvait paraître chargée. On intègre d’ailleurs un retrait de façade dans le secteur de la rue Sainte-Hélène.
L’hôtel occupera aussi deux étages de moins, afin d’intégrer davantage de logements. On atteindra donc 150 chambres d’hôtel (plutôt que 175), alors que le nombre de logements passe de 390 à une estimation s’approchant de 410 unités.
Même si la présence d’un hôtel a été remise en doute par certains groupes et citoyens, l’entreprise estime que ça répond à un besoin, alors qu’il manquerait au moins 1 000 chambres dans la ville. Selon David Chabot, ça permet aussi de s’attaquer à la prolifération des Airbnb dans Saint-Roch, en plus de répondre à un désir des commerçants d’avoir une bonification de l’achalandage provenant de non-résidents.
Logements sociaux
Un des reproches fait après la présentation était lié à l’absence de logements sociaux dans le projet. On y trouvait bien quelques logements qualifiés d’abordables, mais plusieurs groupes considéraient l’offre insuffisante.
20 des unités qui se classaient comme abordables respecteront désormais le critère de logement social. David Chabot reconnaît que ce choix a été fait suite à une recommandation de l’Engrenage Saint-Roch. D’ailleurs, ces logements pourront se retrouver à plusieurs endroits dans le bâtiment. Ainsi, les gens qui y résident ne sauront pas nécessairement quelles unités servent de logements sociaux.
«On pense que ça va ajouter à l’offre d’abordabilité», ajoute M. Chabot, rappelant que ces 20 nouveaux logements s’ajoutent aux 50 en construction dans le projet voisin de PECH-Bifröst.
Ce changement aurait été rendu possible, selon l’entreprise, par la réduction du nombre d’étages dédiés à l’hôtellerie.
Le promoteur conserve aussi la cible d’offrir 10% des logements en accessibilité universelle.
Stationnements et verdissement
600 cases de stationnement étaient prévues dans le projet initialement présenté. Ce nombre serait réduit à 550. L’entreprise réfléchit actuellement à une méthode pour que les gens qui viennent profiter des commerces, dont l’épicerie, n’entrent pas dans le stationnement par la même rue que les résidents.
Ainsi, l’entrée du stationnement commercial pourrait se faire par la rue Sainte-Hélène. Celle du stationnement résidentiel se ferait par la rue Saint-Vallier Est.
Côté verdissement, Trudel souhaitait répondre aux préoccupations exprimées. Les toitures de quatre bâtiments seront verdies (celle de l’hôtel sera une toiture blanche, afin d’absorber la chaleur). Deux parcs seront aménagés et Trudel souhaite les céder à la Ville. L’entreprise veut aussi proposer des orientations qui pourraient être développées avec des groupes comme Verdir et divertir ou le conseil de quartier de Saint-Roch.
Sur la rue Saint-Vallier, une vingtaine d’arbres seraient plantés. Des fosses de plantation seront aussi mises à contribution.
L’entreprise souhaite aussi offrir des plantes et des jardinières aux résidents qui occuperont des balcons donnant sur la rue Dorchester, afin de bonifier la présence végétale et embellir la façade.
Accessibilité et présence artistique
Pour assurer une plus grande accessibilité aux commerces, l’entreprise propose un ajout important : un ascenseur.
Par ailleurs, l’entreprise souhaite aussi souligner le caractère artistique de ce secteur du quartier Saint-Roch de diverses façons. À l’intérieur, un espace de 3000 pieds carrés sera consacré à la création artistique. Atelier, galerie ou salle de répétition pour les arts vivants? Tout est encore sur la table.
Également, on peut remarquer une œuvre représentant un lapin dans l’une des nouvelles modélisation de la Place des Tannneurs. Celle-ci se veut un hommage à Paryse Martin, artiste et professeure à l’École d’art de l’Université Laval, décédée en mars dernier.
Sur la rue Sainte-Hélène, le promoteur souhaite aussi intégrer des œuvres d’art à même l’architecture extérieure du bâtiment.
«On va utiliser toutes les opportunités pour mettre en valeur le caractère artistique», annonce David Chabot.
Archéologie et décontamination
Depuis deux semaines, l’entreprise procède à des fouilles archéologiques sur le terrain. La moitié du stationnement est ouverte actuellement, puis ce sera le tour de l’autre moitié par la suite. Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’en novembre. Le stationnement sera ensuite de nouveau en opération pendant l’hiver.
L’entreprise aurait aimé procéder à la décontamination après les fouilles, mais souhaite attendre la conclusion du processus de consultations publiques mené par la Ville. Si les conclusions sont défavorables, l’entreprise pourrait bien décider de continuer l’exploitation de son stationnement (ce qu’elle ne souhaite pas), puisque c’est rentable.
«La décontamination représente un risque financier plus important. On ne peut pas prendre de l’avance», souligne M. Chabot.
Par la suite, si Trudel obtient le feu vert, l’échéancier n’est pas encore décidé pour les travaux de construction.
En attendant, la consultation publique se tiendra ce soir, à 19h, en ligne et à la Maison de la coopération et de l’économie solidaire de Québec. Une consultation écrite a aussi lieu jusqu’au 30 octobre.
Lire aussi :
Le projet de 20 étages du groupe Trudel à l’îlot Dorchester suscite des préoccupations
Avec 9300 m² à développer sur le stationnement à ciel ouvert de l'îlot Dorchester, le [...]
Trudel lève le voile sur son projet à l’îlot Dorchester
Quelques semaines après la fin des consultations menées par le promoteur, l'entreprise Tr[...]
Îlot Dorchester : des citoyens préoccupés par le projet de Trudel
Malgré la chaleur accablante qui régnait sur Québec mercredi soir, plus d'une vingtaine [...]
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.