On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l'histoire de la ville. Thomas Raymond (1853-1923) est un architecte qui a laissé sa marque sur plusieurs bâtiments du centre-ville de Québec, mais aussi sur le paysage religieux de l'Est-du-Québec.
Ici vécut : Thomas Raymond, au 190, rue Notre-Dame-des-Anges
On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l’histoire de la ville. Thomas Raymond (1853-1923) est un architecte qui a laissé sa marque sur plusieurs bâtiments du centre-ville de Québec, mais aussi sur le paysage religieux de l’Est-du-Québec.
La plus récente édition des Journées de la Culture accordait une place de choix à l’architecture, alors qu’il était possible de visiter plusieurs bureaux d’architectes en fin de semaine dernière.
Dans l’histoire de Québec, plusieurs architectes ont laissé une trace indélébile sur le patrimoine bâti. On peut penser à Joseph-Ferdinand Peachy, Eugène-Étienne Taché, David Ouellet ou la famille Baillargé.
Thomas Raymond fut aussi un nom important, lui qui a notamment signé les plans de l’église de Saint-Grégoire-de-Montmorency, à Beauport, en plus de nombreuses autres églises du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Il a aussi laissé sa trace sur plusieurs bâtiments toujours visibles dans le quartier Saint-Roch.
Entre le Bas-du-Fleuve et Québec
Thomas Raymond voit le jour le 16 février 1854, à Saint-Denis-de-Kamouraska (aujourd’hui Saint-Denis-de-la-Bouteillerie). Il est le fils de Marie-Flavie Caron et de Thomas Raymond, un charpentier.
Le jeune Thomas Raymond apprend son métier d’architecte du côté de Matane. Son frère Paul pratiquera quant à lui l’architecture à Rimouski.
Le 17 novembre 1874, Thomas épouse Angèle Pépin Lachance à Notre-Dame-du-Portage. Les deux déménagent par la suite à Québec. Ses beaux-parents demeuraient alors dans Saint-Roch. Le couple aura trois enfants.
Son épouse meurt le 28 février 1919, à l’âge de 75 ans. Le 20 octobre de la même année, Thomas Raymond, alors âgé de 66 ans, se marie de nouveau, cette fois avec Wilhelmine Langlois, une femme de 34 ans. Il aura deux enfants avec elle.
Premier emploi à Québec
À son arrivée à Québec, Thomas Raymond travaille d’abord comme menuisier, avant de devenir assistant au bureau de l’architecte François-Xavier Berlinguet, spécialisé dans les bâtiments ecclésiastiques. Il a notamment signé les plans de l’église Saint-Vincent-de-Paul et du Monastère des Franciscains.
Après quelques années sous le patronage de Berlinguet, Thomas Raymond ouvre son propre atelier en 1881. Il travaille seul, puis intègre son fils Édouard-Pierre Raymond au début du 20e siècle.
Thomas Raymond s’implique dans des projets commerciaux et résidentiels, mais se fait surtout connaitre pour ses plans d’église.
En décembre 1890, Thomas Raymond fait partie des membres fondateurs de l’Association des architectes de la province de Québec. Il assume la présidence de cette association en 1910.
Lors du Carnaval d’hiver de 1894, il fait les plans du Palais des glaces, avant de faire une tour de glace pour l’édition de 1896. Il fournit également ses services en 1908, lors des célébrations du tricentenaire de Québec, pour ériger deux scènes extérieures sur la terrasse Dufferin.
Le 26 février 1923, Thomas Raymond s’éteint à Québec, à l’âge de 70 ans. Ses funérailles se tiennent à l‘église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier. Il est inhumé au cimetière Saint-Charles.
Église Saint-Grégoire-de-Montmorency
Parmi les réalisations majeures de Thomas Raymond, on compte notamment l’église de Saint-Grégoire-de-Montmorency, située à Beauport. Inaugurée en 1898, cette église a aussi bénéficié des plans de Thomas Raymond pour l’intérieur, complété en 1904. Cette église est représentative de l’éclectisme, en raison de ses éléments architecturaux et ornementaux variés et s’inscrivant dans divers styles.
Parmi les éléments bien associés à l’éclectisme, notons la tour-clocher et les pinacles stylisés encadrant la façade, qui indiquent une recherche de monumentalité. L’architecture extérieure de l’église a pu être inspirée par celle de Saint-Sauveur, tandis que l’intérieur peut avoir ressemblé à l’église de Saint-Jean-Baptiste.
Des églises de la Gaspésie à la Saskatchewan
En plus de l’église Saint-Grégoire-de-Montmorency, Thomas Raymond a aussi signé les plans d’église du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Au Bas-Saint-Laurent, les églises de Saint-Louis-du-Ha! Ha! (1907-1909), de Saint-Rémi-de-Métis, à Price (1910), de Saint-Éleuthère, à Pohénégamook (1910-1911) et de Saint-Édouard-des-Méchins (1916-1918) sont des réalisations de Thomas Raymond.
En Gaspésie, on peut ajouter les églises de Saint-Françoix-Xavier-de-Grande-Vallée (1910), de Sainte-Marie-Madeleine (1913-1914), de Sainte-Marthe, à La Martre (1913-1914), de Saint-Norbert-du-Cap-Chat (1917-1919) et de Saint-Joachim-de-Tourelle, à Sainte-Anne-des-Monts (1919-1923).
La majorité des églises imaginées par Thomas Raymond se rattachaient à l’architecture gothique.
Il a également réalisé des maîtres-autels, notamment pour les églises de Berthier-sur-Mer et de Notre-Dame-de-la-Jacques-Cartier, dans Saint-Roch. Par ailleurs, l’architecte est aussi derrière les plans du presbytère Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, pour lequel il s’est inspiré des palais italiens des 16e et 17e siècles.
Finalement, Thomas Raymond est aussi l’architecte d’églises ailleurs au Canada, comme au Nouveau-Brunswick ou en Saskatchewan. Sa dernière conception avant sa mort est d’ailleurs l’église catholique romaine St. James, à Albertville, en Saskatchewan, en 1921-1922.
Autres réalisations
Le quartier Saint-Roch, et dans une moindre mesure, le quartier Saint-Sauveur, regorgent de bâtiments portant la signature de l’architecte Thomas Raymond. Il a également laissé sa marque à Beauport et dans Montcalm. Voici quelques exemples en images.
Saint-Roch
Saint-Sauveur
Montcalm
Beauport
Une section du site de la Ville de Québec rassemble la liste des plaques Ici vécut.
Sources
Biographical Dictionary of Architects in Canada – 1800-1950, «Raymond, Thomas».
Généalogie du Québec et d’Amérique française, «Généalogie Thomas Raymond».
L’Action catholique, «Mort de M. Thomas Raymond», 27 février 1923, p. 10.
Le Soleil, «Décès – Raymond», 28 février 1923, p. 15.
RAYMOND LACHANCE, Jocelyne, «Personnalité 2002. Hommage Posthume à Thomas Raymond natif de Saint-Denis de Kamouraska», Association des familles Raymond (Faugas), décembre 2008.
Répertoire du patrimoine culturel du Québec, «Raymond, Thomas», Ministère de la Culture et des Communications.
Ville de Québec, «Fiche d’un bâtiment patrimonial – 45 à 47, rue Saint-Joseph Ouest», «[…] 51, rue Marie-de-l’Incarnation», «[…] 80 à 84, rue Crémazie Est», «[…] 86 à 90, rue d’Argenson», «[…] 123 à 125, rue Saint-Vallier Ouest», «[…] 186 à 190, rue Notre-Dame-des-Anges», «[…] 200 Rue Saint-Joseph Est», «[…] 203, rue Sauriol», «[…] 209, rue Sauriol», «[…] 274 à 286, rue Chénier», «[…] 340 à 344, rue Dorchester», «[…] 543, boulevard Langelier», «[…] Académie Jacques-Cartier», «[…] Bloc Giguère», «[…] Brasserie Champlain», «[…] Église de Saint-Grégoire-de-Montmorency», «[…] Église de Notre-Dame-de-Jacques-Cartier», «[…] Maison Édouard-Pierre-Raymond», «[…] Maison Joseph-Elzéar-Trépanier», «[…] Presbytère de l’église de Notre-Dame-de-Jacques-Cartier»
Ville de Québec, «Fiche – Édouard-Pierre Raymond», «Fiche – François-Xavier Berlinguet», «Fiche – Thomas Raymond», Répertoire du patrimoine bâti.
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