Ici vécut : James Carrel, 806, rue du Roi

On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l'histoire de la ville. James Carrel (1843-1891) a fondé un important journal pour la communauté irlandaise de Québec, le Quebec Daily Telegraph, repris plus tard par son fils Frank Carrel.

<em>Ici vécut</em> : James Carrel, 806, rue du Roi | 16 mars 2024 | Article par Simon Bélanger

James Carrel, fondateur de journaux, a déjà vécu au 806, rue du Roi.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monsaintroch + Quebec Saturday Budget

On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l’histoire de la ville. James Carrel (1843-1891) a fondé un important journal pour la communauté irlandaise de Québec, le Quebec Daily Telegraph, repris plus tard par son fils Frank Carrel.

La fête traditionnelle des Irlandais aura lieu demain, le dimanche 17 mars. À Québec, cette date signifie le lancement officiel des festivités, qui cumuleront lors du traditionnel défilé du 23 mars, qui débutera sur l’avenue Cartier, dans Montcalm. Le collègue Olivier Alain a résumé la programmation dans un article publié sur Monmontcalm.

Cet événement festif nous donne l’occasion de revenir sur la vie d’un homme, mais aussi celle de son fils, qui ont posé les bases de la presse anglophone à Québec. Aujourd’hui, le Quebec Chronicle Telegraph peut être considéré comme un descendant de différents journaux anglophones publiés au 19e siècle.

Naissance à Saint-Roch et fondation de journaux

James C. Carrel serait né en 1844, dans le quartier Saint-Roch. La famille Carrel pourrait être de descendance huguenote. Il est possible que le père de James soit parti de l’île Jersey avant d’arriver au Canada.

Dans sa jeunesse, James Carrel aurait trouvé un emploi comme imprimeur au Quebec Mercury, journal hebdomadaire anglophone publié de 1805 à 1903. Le Quebec Mercury, alors rival du journal francophone Le Canadien, défendait alors les intérêts et politiques économiques de l’élite britannique.

James Carrel sera marié à Josephine Gertrude Butchart, qui donnera naissance à leur fils Frank Carrel le 7 septembre 1870.

James Carrel fonde un premier journal, le Quebec Saturday Budget, publié de 1874 à 1902. En 1875, il fonde le Quebec Daily Telegraph.

Une plaque rappelant la présence de James Carrel est installée depuis 2014 au 806, rue du Roi.
Crédit photo: Simon Bélanger - Monsaintroch

Daily Telegraph

Le Quebec Daily Telegraph incarnait un important changement dans le monde traditionnel de la presse à Québec. Ce quotidien, qui ne coûtait qu’un sou l’exemplaire, s’adressait au monde ouvrier. James Carrel était lui-même d’origine irlandaise et de religion protestante.

Le journal s’est fait connaître en prenant la défense de la Quebec Ship Laborers’ Benevolent Society. Le Daily Telegraph est tellement populaire que dès 1876, sa quarantaine de camelots écoule 3 000 exemplaires par jour.

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Frank Carrel, fils de James, apprend très jeune son métier auprès de son père au Daily Telegraph.

Mort de James Carrel et relève de Frank

Le jeune Frank Carrel a dû apprendre son métier à la vitesse grand V, puisque son père James est décédé subitement le  8 mars 1891, à l’âge de 47 ans.

James Carrel récolte les hommages après son décès. Ses funérailles attirent 2 000 personnes à l’église anglicane St. Matthew’s et au cimetière Mount Hermon (situé dans Sillery).

Dans le Quebec Saturday Budget, les ouvriers de la Quebec Ship Laborers’ Benevolent Society reconnaissent son apport inestimable. On le qualifie de «véritable ami» (truest friend) et de leur «plus ardent et efficace défenseur» (most ardent and effective champion).

Dans le Daily Telegraph, on dit de lui qu’il fut «l’ami des pauvres, des opprimés et des ouvriers» (the friend of the poor, the oppressed and the workingman) et un «ardent défenseur de la cause irlandaise» (ardent advocate of the Irish cause).

Son fils Frank prend la relève du Quebec Daily Telegraph. Leur style varie, alors que Frank incarne davantage le gentleman à la britannique

L’atelier d’imprimerie, situé au coin des rues Buade et du Trésor, est détruit en 1907, en même temps que les bureaux. Un bâtiment de cinq étages sera reconstruit pour accueillir l’entreprise de presse.

Un peu plus tard, les journaux anglophones de Québec seront obligés de fusionner, malgré les divergences idéologiques. Ainsi, le Morning Chronicle conservateur et le Daily Telegraph libéral s’unissent en 1925, pour devenir le Chronicle-Telegraph. Il devient le porte-voix des citoyens anglophones de Québec. Quant à lui, le Mercury avait déjà fermé ses portes en 1903.

Le Quebec Chronicle-Telegraph, désormais hebdomadaire, est toujours publié à tous les mercredis.

Mais avant d’en arriver là, un défenseur de la cause ouvrière et de la communauté irlandaise nommé James Carrel avait fondé son propre journal.

Bonne Saint-Patrick!

Sources

ANNETT, Ken,  Hon. Frank Carrel, M.L.C.., LL.D. – Journalist – Publisher – Author – Financier – Legislator – Benefactor, 31 mai 1979

DAGENAIS, Maxime, « Le Quebec Mercury », L’Encyclopédie canadienne, 23 juin 2017.

LEBEL, Jean-Marie, «Frank Carrel et le Chronicle-Telegraph», Cap-aux-Diamants, no 23, automne 1990, p. 14-17.

The Quebec Saturday Budget, «Laid at rest. Obsequies of the late Mr. James Carrel», 14 mars 1891, p. 3.

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