Géoscience moderne : des chercheuses engagées pour un avenir plus durable

Deux chercheuses de la Commission géologique du Canada participent ce dimanche à un événement de vulgarisation scientifique au parc du Musée. Stéphanie Larmagnat et Shiva Tirdad veulent montrer « des visages différents de la science au-delà de l'image préconçue du savant fou dans son labo ». Ces dernières y présenteront leur science au grand public et, qui sait, peut-être qu'elles donneront le goût à des jeunes femmes d'exercer ce métier.

Géoscience moderne : des chercheuses engagées pour un avenir plus durable | 14 juin 2024 | Article par Thomas Verret

Chercheuses à la Commission géologique du Canada, Stéphanie Larmagnat et Shiva Tirdad vont partager leur science au grand public, ce dimanche, lors de l’événement Soapbox, à Québec.

Crédit photo: courtoisie

Deux chercheuses de la Commission géologique du Canada participent ce dimanche à un événement de vulgarisation scientifique au parc du Musée. Stéphanie Larmagnat et Shiva Tirdad veulent montrer « des visages différents de la science au-delà de l’image préconçue du savant fou dans son labo ». Ces dernières y présenteront leur science au grand public et, qui sait, peut-être qu’elles donneront le goût à des jeunes femmes d’exercer ce métier.

La science, « c’est pour tout le monde »

L’activité Soapbox met en lumière des femmes et des personnes non binaires scientifiques, des chercheuses qui peuvent donc être des modèles pour la jeunesse. C’est une manière en quelque sorte de dire « aux filles que la science, c’est pour tout le monde, peu importe son sexe, son âge ou ses antécédents ».

Des recherches au bénéfice du bien commun

À la direction du Québec de la Commission géologique du Canada, sur la rue de la Couronne, ces chercheuses travaillent d’ailleurs sur des problèmes qui touchent la vie des Canadiens » et les ressources naturelles.

« Et ça, c’est valorisant, de dire qu’on peut faire quelque chose pour le bien commun », exprime Stéphanie Larmagnat.

La géologie, une science moderne

Leur travail les amène également à « faire chaque jour des découvertes innovantes ».

Mme Tirdad applique pour sa part des méthodes d’intelligence artificielle dans les applications géoscientifiques, pour valoriser des données magnétiques existantes, les utiliser afin d’éviter des travaux d’exploration supplémentaires et réduire les coûts, de même que l’impact environnemental de ceux-ci.

Ainsi, grâce à de nouveaux outils analytiques d’intelligence artificielle, la détentrice d’un doctorat interuniversitaire en science de la Terre à l‘INRS parvient « à refaire parler une deuxième fois » des données magnétiques relatives à des acquisitions de terrains, dont certaines datent même de plusieurs décennies.

Dans le cas de régions plus difficiles d’accès, elle peut reprendre des modèles de l’intelligence artificielle et générer des cartes précises de ces endroits.

« Ça nous donne vraiment la possibilité de faire des découvertes dans des régions éloignées. »

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De son côté, Stéphanie Larmagnat se spécialise en géologie des roches sédimentaires et leurs propriétés thermiques. Souvent, les projets sur lesquels elle apporte son expertise l’amène à travailler avec d’autres chercheurs, pour régler des problèmes d’eaux souterraines, effectuer des suivis sur la qualité de l’eau ou d’une ressource d’eau, par exemple.

Mme Larmagnat effectue en outre des recherches liées à la géothermie, dans des entreprises industrielles ou encore des institutions gouvernementales, pour vérifier « s’il est possible d’utiliser la chaleur du sous-sol pour couvrir des besoins de chauffage et de climatisation ». Les roches en disent alors beaucoup sur la profondeur des sols, jusqu’où les systèmes peuvent être installés.

Dimanche après-midi, à l’événement Soapbox, elle présentera les résultats de ses tests réalisés en laboratoire sur des roches et visant la réduction du CO₂ dans l’atmosphère.

« Ça se fait déjà, il y a un gros projet au Canada, ça se fait beaucoup en Europe et tout ça (…) mais il y a encore de la recherche fondamentale à faire… »

« Avec d’autres collègues en laboratoire, on essaie de faire réagir la roche dans des conditions sous surface et à température élevée. On voit alors comment elle réagit aux tests et où le CO₂ va se mettre, est-ce qu’il va se précipiter, se transformer en roche, continuer à bouger, etc. »

Même si leur pratique est différente, ces deux chercheuses de la Commission géologique du Canada utilisent la science moderne pour tendre vers un avenir plus durable. D’où le nom de leur présentation intitulée Géoscience moderne : pour aller vers un avenir plus durable.

Un métier aux multiples possibilités

« La géologie, c’est un peu vu aussi comme une vieille science, mais on peut réaliser plein de choses grâce aux méthodes modernes », souligne celle qui détient un Ph. D. en sédimentologie obtenu à l’Université Laval.

« C’est ce qu’on veut véhiculer comme message : les sciences autour de la géologie et des ressources naturelles, il y a plein de métiers qui sont possibles ».

Passionnées et curieuses

Parce qu’au final, c’est la passion des gens pour les sciences et leurs intérêts propres qui mènent vers cette profession stimulante.

« L’important, ce n’est pas nécessairement d’avoir les meilleures notes scolaires, c’est de trouver quelque chose qui nous passionne et qui nous donne le goût tous les jours d’en apprendre plus », estime Mme Larmagnat.

« C’est souvent la motivation qui va faire qu’on va réussir à en faire une carrière, je pense. Personnellement, moi, j’ai envie de faire ça à tous les jours. Je m’y plais énormément. »

Mme Tirdad avait quant à elle envie de jumeler son « côté plus mathématique », d’étudier et de visualiser des enjeux davantage physiques, d’utiliser l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies. C’est ce qui la « passionnait beaucoup » et qui la fait toujours autant vibrer encore aujourd’hui.

L’événement Soapbox, une activité bilingue de vulgarisation scientifique, a lieu ce dimanche, de 13h à 16h, au parc du Musée, du côté de la Grande-Allée Ouest.

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