Le réaménagement de la rue Caron aura mené à une surprise de taille. Alors que les travaux d'excavation dans le secteur de la rue Saint-Anselme étaient sur le point de se terminer, des ossements humains ont été découverts. Pour l'instant, les restes de 23 individus ont été découverts. Ceux-ci pourraient être des soldats britanniques, enterrés dans une fosse après leur décès à l'Hôpital général.
De possibles ossements de soldats britanniques découverts près de l’Hôpital général
Le réaménagement de la rue Caron aura mené à une surprise de taille. Alors que les travaux d’excavation dans le secteur de la rue Saint-Anselme étaient sur le point de se terminer, des ossements humains ont été découverts. Pour l’instant, les restes de 23 individus ont été découverts. Ceux-ci pourraient être des soldats britanniques, enterrés dans une fosse après leur décès à l’Hôpital général.
L’excitation était palpable vendredi matin, alors que les archéologues qui ont été dépêchés sur ce chantier pouvaient enfin dévoiler leur découverte.
Caroline Parent, archéologue à la Ville de Québec, a même entretenu le suspense, rappelant d’abord que des ossements humains avaient déjà été découverts dans le secteur en 1941. En 2010, des travaux avaient aussi eu lieu sur la rue Saint-Anselme, qui avaient mené à la découverte de restes de cercueils.
Le 22 mai dernier, l’archéologue en charge de la surveillance du chantier de réaménagement de la rue Caron a dû interrompre les travaux, puisqu’elle avait repéré des ossements humains. Une bioarchéologue a ensuite été dépêchée sur les lieux.
Une fosse commune, faisant trois mètres par quatre mètres, a été découverte. Pour l’instant, 23 individus y ont été retrouvés, mais il n’est pas exclu que ce chiffre puisse grimper, avec la suite des fouilles.
«Preuves circonstancielles» de la présence de soldats britanniques
Lors de la Guerre de Conquête, les Augustines de l’Hôpital général de Québec ont soigné et accueilli tous les blessés, qu’ils soient Français ou Britanniques.
Denis Robitaille, chargé de projet au monastère des Augustines de l’Hôpital général de Québec, rappelle que les religieuses ont conservé un registre des soldats français enterrés dans le cimetière, alors réservé aux catholiques.
Dans les Annales écrites par les Augustines, on peut également lire qu’une fosse commune avait été creusée au nord-est du terrain, afin d’accueillir les soldats britanniques, de confession protestante.
Or, l’endroit où les ossements ont été découverts, à peu près à l’intersection des rues Saint-Anselme et du Prince-Édouard, correspondrait à cette orientation.
Les squelettes retrouvés sont exclusivement ceux d’hommes adultes, à une exception près. En effet, la semaine dernière, le corps d’un enfant d’environ un an a été découvert. Pour l’instant, les archéologues ne peuvent pas encore expliquer sa présence, mais des recherches restent à faire.
La plupart des squelettes sont complets, mais certains sont partiels. Ceux-ci pourraient avoir bougé lors d’un réaménagement antérieur de la rue Saint-Anselme.
Soins à l’Hôpital général de Québec
Les restent montrent la présence de blessures périmortem, rappelant un événement violent survenu près de la mort d’une personne. Certains os montrent aussi des signes d’amputation, signe que ces hommes ont d’abord été soignés par les Augustines à l’Hôpital général.
Par ailleurs, les individus retrouvés ont été découverts dans différentes positions (sur le ventre, le dos ou le côté) et dans différentes orientations.
«On sent la catastrophe, l’urgence à disposer des corps», explique Caroline Parent.
En revanche, aucun artefact associé directement aux individus n’a été retrouvé, ne serait-ce qu’un bouton ou une épingle. Ces hommes auraient donc été enterrés nus, sans même un linceul. Lors des batailles des plaines d’Abraham et de Sainte-Foy, plus de 1000 blessés auraient été soignés en même temps à l’Hôpital général. Les draps pour les malades pouvaient donc se faire rares.
«Peut-être qu’une découverte comme celle-ci vient un peu rappeler le rôle qu’ont joué les Augustines dans le soin et aussi la mémoire qui est vraiment très ancrée dans ce lieu. On a quand même les combattants des deux camps, on a le marquis de Montcalm qui est ici. Donc, on a une espèce de réaffirmation mémorielle du rôle de l’espace ici», souligne Denis Robitaille.
Une balle a tout de même été retrouvée, mais les analyses restent à faire pour expliquer sa présence dans la fosse.
Autres analyses à venir et inhumation
Les fouilles ne sont pas encore complétées, alors qu’un nouveau sondage est prévu dans les prochains jour. L’objectif est de voir si d’autres ossements ou fosses se trouveraient dans l’emprise de la ville. Ces recherches doivent être faites avant de poursuivre les travaux dans le secteur.
Les os de chaque individu seront prélevés et analysés en laboratoire. Ces analyses, nombreuses, pourraient notamment permettre d’identifier plus clairement l’âge, le sexe et la taille. On pourra également analyser la présence de blessures ou de maladies ayant causé la mort.
Des analyses isotopiques pourraient également donner une idée sur la diète de l’individu au moment de sa mort, mais aussi son environnement d’origine. On pourrait ainsi savoir si ces hommes sont nés ici ou en Europe.
Si c’est jugé pertinent, des analyses d’ADN seront aussi effectuées, afin de trouver des affiliations génétiques dans la fosse (présence de frères, par exemples) ou des affiliations à un groupe culturel.
D’autres analyses pourraient aussi permettre de connaître le moment de l’année où chaque individu a été enterré, mais aussi quel a été leur dernier repas.
Une fois les analyses complétés, les ossements seront réinhumés. Le lieu de sépulture sera sélectionné en fonction de l’affiliation culturelle des individus, une donnée qui demeure à confirmer, malgré l’hypothèse britannique.
Lire aussi :
Un retour officiel vers Saint-Roch pour CKIA-FM
La station de radio communautaire CKIA-FM reçoit une subvention de 100 000$ de la Ville de[...]
Pour en savoir plus ...
260, Boulevard Langelier, Québec (Québec), G1K 5N1
260, Boulevard Langelier Québec (Québec), G1K 5N1
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.