Compléter une thérapie n'est pas une finalité, mais c'est une grande victoire et le début d'une vie meilleure.
Sobres, elles mordent dans la vie
Compléter une thérapie n’est pas une finalité, mais c’est une grande victoire et le début d’une vie meilleure.
« Je m’étais perdue et maintenant, j’ai une toute meilleure version de moi-même qui fait en sorte que je peux évoluer dans la vie », souligne Masha Larocque, qui complète aujourd’hui le programme postcure de l’organisme Portage.
La jeune femme de 21 ans fait partie des 218 adoslescents et adultes ayant célébré la fin de leur parcours, dimanche, au Grand Théâtre. Cette dernière a fréquenté le programme gratuit de longue durée de réadaptation en dépendance situé à Saint-Malachie, en Chaudière-Appalaches. Elle n’a pas bu d’alcool depuis 18 mois et n’a pas l’intention de recommencer.
« Je n’ai pas non plus de choix, si je reconsomme, c’est fini, c’est mes funérailles (sic) », confie celle qui travaille actuellement auprès d’enfants présentant des troubles de la neurodiversité, comme l’autisme ou le TDAH.
Alice Daudelin, 20 ans, est aussi passée par le centre de Saint-Malachie de Portage, qui se destine à une jeune clientèle aux prises avec des problèmes de consommation. Dorénavant, celle-ci essaie avant tout d’être une bonne personne, qui agit selon ses valeurs.
« Je les avais ces valeurs-là , mais elles étaient tellement rendues au fond de moi que je n’agissais pas selon elles, parce que je ne voyais pas les gains. En voyant les gains, tu vis avec tes valeurs et tu choisis les personnes qui t’entourent », explique la finissante de Portage, qui a notamment pu reconstruire ses liens familiaux.
Estime de soi
Au-delà des outils pour maintenir une sobriété développés chez Portage, les deux jeunes femmes ont appris d’abord à se respecter comme personne et à s’aimer un peu plus, chaque jour.
« Parce que quand tu arrives à Portage, tu ne te respectes pas. On est tout dans le négatif, on n’est pas bien avec nous-mêmes », évoque Masha.
Au centre de Saint-Malachie de Portage, des jeunes qui combattent une dépendance se côtoient au quotidien. Puis, chacun d’eux a des responsabilités à assumer pour le bien commun.
« Tout est une fierté », exprime d’ailleurs Alice.
« Sans tomber dans l’enfantillage de comme ”bravo, t’as pliée ton linge” (sic). Pour vrai, ça vient vraiment forger l’estime de soi et ça fait que lorsqu’on est rendues à l’extérieur, les petites choses, on va les considérer. »
Communauté thérapeutique
Les programmes de Portage reposent sur ce principe. En d’autres mots, l’entraide par les pairs et l’effet miroir contribuent à l’efficacité des thérapies.
« En fait, à Portage, tu deviens important pour ta communauté et ta communauté est importante pour toi », soutient l’intervenante au suivi post thérapie, Myriam Khediri.
« Ta communauté devient ton agent de changements. C’est l’idée d’être capable de jouer un rôle concret, d’accumuler des fiertés, de faire grandir le sentiment de compétences et l’estime de soi », résume l’intervenante de Portage.
Faire preuve de constance dans ce que l’on entreprend permet également de rester sur le droit chemin.
« Que ce soit de faire son lit chaque matin, le ménage de sa salle de bain; quand je vais être sorti de thérapie, je vais continuer de le faire (sic). C’est cette régularité, cette constance, qui va faire en sorte que ça fait du sens. Quand les gens arrivent chez Portage, ils ont perdu le contrôle de leur vie, donc ça commence par de simples choses comme ça », mentionne Mme Khediri.
Optimistes face à l’avenir
Pour leur part, Masha Larocque et Alice Daudelin ont désormais la certitude qu’elles peuvent accomplir de grandes choses.
Masha retournera quant à elle aux études pour acquérir un certificat en psychologie, mais ne ferme pas la porte non plus à faire carrière comme chanteuse.
De son côté, Alice a envie de faire le bien autour d’elle et c’est dans le domaine du travail social qu’elle se voit aider autrui.
« J’avais déjà ça en moi, mais le fait d’aller à Portage, de voir le bien qu’on fait autour de nous, ça me donne envie de redonner aux autres! »
Le centre de réadaptation pour adultes et le centre de formation à l’emploi de Portage se trouvent sur la rue Saint-Joseph.
L’organisme dessert la grande région de Québec, ainsi que l’Est de la province.
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