Ça sent la fin pour le MacFly

Les adeptes du MacFly, célèbre bar à arcades de la rue Caron, semblent avoir joué leur dernière partie. Un peu plus de 10 ans après son ouverture, l'établissement est maintenant pratiquement vide et les bornes d'arcade ont disparu du local.

Ça sent la fin pour le MacFly | 26 novembre 2024 | Article par Simon Bélanger

Le bar MacFly, sur la rue Caron, semble bel et bien avoir fermé ses portes.

Crédit photo: Simon Bélanger

Les adeptes du MacFly, célèbre bar à arcades de la rue Caron, semblent avoir joué leur dernière partie. Un peu plus de 10 ans après son ouverture, l’établissement est maintenant pratiquement vide et les bornes d’arcade ont disparu du local.

Depuis quelques jours, des résidents du quartier Saint-Roch ont sans doute constaté que le MacFly ne rouvrait plus ses portes en soirée et que l’endroit se vidait graduellement.

De même, la page Facebook de l’établissement semble aussi avoir disparu du Web. Également, le commerce a été mis en vente pour un montant de 200 000$.

«Premier Bar Arcarde [sic] établi au Québec en 2014. Le MacFly BAR ARCADE dispose d’une rare licence BAR complète et d’un permis MAPAQ restauration. Cette entreprise offre un potentiel énorme !», lit-on sur la page de Centris.

Au moment de mettre en ligne, nous n’avons pas pu nous entretenir avec le propriétaire Sylvain Legendre.

Des photos controversées

À travers ses 10 ans d’existence, le MacFly n’a pas traversé un long fleuve tranquille. En plus d’être reconnu pour sa possibilité de jouer aux arcades ou de manger des grilled-cheese jusqu’à tard dans la nuit, les dossiers controversés et litigieux ont marqué l’histoire de ce bar de la rue Caron.

Comme le rapportait alors Le Soleil, le bar avait fait parler de lui pour une première fois en 2017, alors qu’une de ses campagnes publicitaires entourant la rentrée scolaire avait été qualifiée de «sexiste» et «participant à la culture du viol» par l’autrice et libraire Marie-Ève Sévigny. Cette publicité montrait alors des femmes photographiées dans des tenues d’écolières. Pour le propriétaire, ces photos étaient «sexy», pas «sexistes» et voulaient représenter le style pin-up girl. Une des femmes photographiées était d’ailleurs venue à la défense du concept.

En plus de débats houleux sur les réseaux sociaux sur ce premier sujet, des allégations concernant la circulation de GHB (ou drogue du viol) au MacFly avaient circulé, auxquelles l’établissement avait répondu par des mises en demeure.

Six mois après le début de la polémique entourant les photographies, le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques sert un blâme au MacFly pour «exploitation de la sexualité et illustration de la consommation de personnes mineures pour promouvoir l’établissement lors de sa soirée Back to school

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Enjeux légaux

Plus récemment, lors des premières semaines de la pandémie de COVID-19 en 2020, des policières sont intervenues au MacFly pour une alarme incendie, rapportait Le Journal de Québec. Elles ont alors constaté que le propriétaire se trouvait toujours sur place avec un employé, un mois après avoir reçu un avertissement en raison d’un rassemblement de 15 personnes, à une époque où les restrictions sanitaires l’empêchaient. Finalement, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait abandonné ses poursuites contre M. Legendre.

En 2022, Jennifer-Anne Madore-Émond, ancienne barmaid du MacFly, se joint à André Gagnon, un spécialiste dans la réparation de bornes d’arcade, pour ouvrir le Vox, autre bar à arcades situé tout près, sur la rue Saint-Joseph. En 2024, deux ans après l’ouverture, le propriétaire du MacFly s’engage dans des démarches judiciaires et demande une injonction interlocutoire, estimant que le Vox lui causait un «préjudice sérieux». Sylvain Legendre voulait alors faire retirer les arcades du bar concurrent.

Ses récriminations ne sont pas retenues en cour, alors que le juge ne reconnait pas que les propriétaires du Vox ont privé le MacFly de relations avec ses fournisseurs ou qu’ils ont utilisé des moyens malhonnêtes pour attirer la clientèle. De plus, la preuve aurait démontré que les difficultés financières étaient en lien avec une dette fiscale envers Revenu Québec, pour avoir omis de remettre la TVQ perçue sur les ventes.

Dans une courte déclaration au Soleil, il avait alors mentionné «respecter la décision du juge». M. Legendre estimait aussi «qu’il faut rester positif et penser au futur.»

 

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