Le YMCA Saint-Roch dresse son bilan après trois ans d’ouverture

Depuis trois ans, le YMCA Saint-Roch s’est implanté dans le quartier. C’est l’occasion de faire le point sur leur travail et leur avenir. Plusieurs enjeux comme l’itinérance entrent en ligne de compte.

Le YMCA Saint-Roch dresse son bilan après trois ans d’ouverture | 21 septembre 2023 | Article par Anne Charlotte Gillain

Le YMCA Saint-Roch, un organisme communautaire, existe depuis maintenant trois ans.

Crédit photo: Anne Charlotte Gillain

Depuis trois ans, le YMCA Saint-Roch s’est implanté dans le quartier. C’est l’occasion de faire le point sur leur travail et leur avenir. Plusieurs enjeux comme l’itinérance entrent en ligne de compte.

« On a démarré en pleine pandémie en 2020 avec des ouvertures et des fermetures consécutives. Il a fallu du temps. C’est seulement maintenant en cette troisième année qu’on commence à prendre notre envol  », constate Olivier Martin, Directeur, Soutien à la famille et à la communauté – Région de Québec.

En 2023, 1 600 membres appartiennent au centre communautaire. L’objectif souhaité serait d’atteindre entre 2 500 et 3 000 membres à la fin de l’année 2024.

Parmi les inscrits, aucun profil-type ne se distingue réellement.

« Ce sont des gens qui habitent le quartier ou qui y travaillent. Les personnes sont de tous les âges et de toutes les conditions sociales  », rappelle Olivier Martin.

L’enjeu principal de cohabitation

En face du YMCA Saint-Roch se trouve Lauberivière, un refuge qui accueille des itinérants. L’organisme estime être conscient des problèmes de cohabitation, notamment entre les habitants et les personnes en situation d’itinérance.

Pour Olivier Martin, le responsable de l’organisme communautaire, le travail à faire reste conséquent. La difficulté est grande face à cet enjeu de l’itinérance et le bon équilibre à trouver pour la cohabitation.

« On manque clairement de ressources pour adresser tous ces enjeux de cohabitation, mais ça ne veut pas dire qu’on n’essaie pas. »

Plusieurs solutions ont donc vu le jour entre-temps.

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« On a opéré un refuge d’urgence l’hiver dernier avec la Cheminée de nuit et un milieu de vie pour les personnes en situation d’itinérance avec la Cheminée de jour. Une équipe de six intervenants se déploie entre 5h30 le matin jusqu’à 22h le soir pour assurer une cohabitation harmonieuse dans le quartier », détaille Olivier Martin.

Ce projet s’intitule Dialogue. Ces personnes collaborent ainsi avec les itinérants, mais aussi avec les citoyens et les commerçants.

D’autres actions existent sur la question de la gestion de l’itinérance. Le centre communautaire a d’ailleurs lancé une autre initiative.

« Le travail alternatif payé à la journée offre des opportunités de travail ponctuelles aux gens en situation de vulnérabilité. Ce sont deux heures de travaux sans compétence particulière, ni d’entrevue. La personne reçoit une compensation financière de 25 dollars », explique Olivier Martin.

D’autres actions visent à améliorer le quartier d’après le directeur du YMCA.

« Le ménage des rues, la participation à la distribution alimentaire et le tri de vêtements font partie de certaines opportunités de travail », souligne-t-il.

Derrière ces initiatives, YMCA Saint-Roch souhaite donner une image plus positive des personnes en situation d’itinérance ou de vulnérabilité, travailler sur l’estime d’eux-mêmes, en leur montrant qu’ils peuvent encore participer à la société.

« Le but est d’éduquer les gens pour leur apprendre à comprendre la réalité de l’autre et adapter leur comportement à cette réalité-là. Qu’on soit itinérant, citoyen ou commerçant, chacun fait son bout de chemin », résume Olivier Martin, Directeur, Soutien à la famille et à la communauté – Région de Québec.

Le centre communautaire insiste surtout sur la difficulté de trouver des solutions structurantes à un enjeu de société comme l’itinérance, sans des moyens financiers pérennes pour le faire à long terme.

« On est beaucoup dans l’urgence. L’hiver approche. On n’est pas capable de développer d’autres services parce qu’on pallie au fait que ces gens-là vont mourir de froid. On doit pouvoir les aider non pas en quatre mois, mais à l’année », conclut Olivier Martin du YMCA Saint-Roch.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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