Mardi soir, plusieurs femmes ont participé à une marche exploratoire dans Saint-Roch. L'objectif est d'identifier les lieux qui favorisent un sentiment de sécurité ou d'insécurité dans le quartier.
Une marche exploratoire pour sensibiliser au harcèlement de rue
Mardi soir, plusieurs femmes ont participé à une marche exploratoire dans Saint-Roch. L’objectif est d’identifier les lieux qui favorisent un sentiment de sécurité ou d’insécurité dans le quartier.
En 2020, l’organisme Accès transports viables lançait le projet Femmes et mobilité. La marche du 7 novembre s’inscrivait dans cette initiative.
D’autres partenaires y participent comme L’Engrenage. Avec les données recueillies, cette table de quartier compte ainsi établir un portrait de Saint-Roch.
« Ce n’est pas la première fois qu’on organise des marches exploratoires. Ces dernières permettent de récolter des données. Ici, on veut rendre compte de la réalité du harcèlement de rue à Québec », souligne Marie-Soleil Gagné, directrice générale de l’organisme.
Pour elle, il s’agit de rendre visible les inégalités de genre en matière de mobilité et d’aménagement urbain.
« Le sentiment de sécurité chez certaines catégories de personnes a un impact extrêmement important sur leurs habitudes de déplacement », explique-t-elle.
Souvent, trois cas de figures se présentent.
« On peut choisir des trajets plus longs, plus éclairés ou tout simplement ne pas sortir de chez soi », ajoute-t-elle.
Une marche avec trois arrêts
Mardi soir, deux boucles étaient proposées, soit de 2 kilomètres, soit de 550 mètres.
Trois arrêts ont rythmé la marche. À chacun d’entre eux, les organisatrices ont échangé avec les participantes.
Il était question du sentiment de sécurité ou d’insécurité, leurs émotions ou les aménagements à changer dans certaines rues.
Plusieurs participantes présentes à la marche ne sentent pas à l’aise le soir dans le quartier, en particulier si elles sont seules.
Ces femmes ont utilisé des noms d’emprunt. Elles préféraient rester anonymes.
« J’adore Saint-Roch, mais j’ai peur le soir. Je suis plus âgée aussi. Donc, je suis beaucoup plus vulnérable », confie Sacha, l’une des marcheuses.
Plusieurs pistes sont envisageables pour favoriser le sentiment de sécurité.
« L’aménagement urbain est un des leviers d’action pour agir sur le sentiment d’insécurité. C’est le cas de l’éclairage, la présence d’échappatoires, l’animation urbaine avec des commerces, des restaurants, par exemple », estime Mme Gagné.
« À destination des personnes plus vulnérables »
D’après l’organisme, la marche exploratoire s’adresse d’abord aux femmes et aux personnes de la diversité de genre et sexuelle. On retrouve aussi des personnes avec un handicap.
« Selon la littérature scientifique et les témoignages reçus, ces personnes-là sont plus susceptibles de vivre des actes de violence ou un sentiment d’insécurité dans la rue », relève Mme Gagné.
« Cette marche est une manière de se réapproprier le quartier en groupe et se sentir plus légitime à occuper l’espace public. »
Pour la DG, cela ne revient pas forcément à exclure les hommes ou toute autre catégorie d’individus.
« L’intention n’est pas de catégoriser. Ce n’est pas les hommes contre les femmes. On met en lumière des enjeux vécus par des personnes plus ou moins vulnérables », nuance-t-elle.
La marche s’est terminée à L’Engrenage.
Selon Accès transports viables, beaucoup de sensibilisation et de prévention restent à faire.
« Le harcèlement de rue est une réalité à Québec et il faut le documenter. Cette responsabilité est collective. Les pouvoirs publics ont un rôle pour assurer la sécurité de tous et toutes dans leurs déplacements », résume Marie-Soleil Gagné.
Une dizaine de marches exploratoires sont prévues dans d’autres quartiers. Plusieurs dates seront annoncées prochainement.
Les résultats de ce projet seront connus en 2024. Les données des participantes restent anonymes.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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