Tramway : des dizaines de milliers d’artefacts trouvés près du futur pôle d’échanges de Saint-Roch

Des archéologues de la Ville de Québec ont déterré des dizaines de milliers d'artéfacts dans le secteur où va passer le tramway dans Saint-Roch, près de l'autoroute Laurentienne.

Tramway : des dizaines de milliers d’artefacts trouvés près du futur pôle d’échanges de Saint-Roch | 1 septembre 2023 | Article par Thomas Verret

Des archéologues de la ville dans les tranchées du chantier.

Crédit photo: Thomas Verret

Des archéologues de la Ville de Québec ont déterré des dizaines de milliers d’artéfacts dans le secteur où va passer le tramway dans Saint-Roch, près de l’autoroute Laurentienne.

Un stationnement des copropriétés des Berges, au nord des rues de l’Embarcation et de la Pointe-aux-Lièvres, cachait notamment des vestiges, dont le plus ancien datant du régime français.

« On a trouvé des fondations en pierres de différentes habitations ou bâtiments secondaires, des fermes », indique l’archéologue responsable du chantier Stéphane Noël.

Par la suite, « il y a eu plusieurs occupations successives », les gens ont démoli des bâtiments, puis en ont reconstruit d’autres après, explique ce dernier.

« Ce qui fait en sorte qu’on a vraiment un enchevêtrement de vestiges qui représentent différentes époques. »

Ce site archéologique est très bien préservé, note-t-il également.

« Avec les artéfacts dedans, ça nous permet de reconstruire l’histoire du lieu. »

Stéphane Noël, chef d’équipe et archéologue au Bureau de projet du tramway.
Crédit photo: Thomas Verret

Saint-Roch au temps de l’agriculture

Les archéologues ont notamment déterré un moulin à vent construit en 1717 pour les Jésuites. Ce bâtiment rappelle le passé agricole du quartier, de la basse-ville.

« Les agriculteurs, principalement du nord, devaient traverser le bras de la rivière, qui était toujours ici à l’époque, afin de venir y moudre leurs grains.

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« C’est une découverte exceptionnelle, il y a eu plusieurs moulins à vent au fil des siècles, mais ils sont rares en termes de fouilles archéologiques », souligne M. Noël.

Le demi-cercle en pierre du moulin à vent des Jésuites datant du Régime français. À cette même époque, les vaches broutaient sur la plaine, aujourd’hui l’écoquartier de la Pointe-aux-lièvres. Il y avait des fermes dans le coin. C’était champêtre. Rien à voir avec nos jours.
Crédit photo: Thomas Verret

L’histoire de la médecine à Québec

Sous ce même stationnement privé, situé près de plusieurs appartements de la rue du Chalutier, les archéologues ont aussi trouvé les anciennes lettrines, les fausses à déchets de l’Hôpital de la Marine, un bâtiment important à Québec au 19e siècle. C’est là qu’on soignait les marins et les immigrants qui arrivaient d’Europe, à une époque où il y avait de grandes épidémies de choléra.

C’est dans l’Hôpital de la Marine également qu’on a commencé à enseigner la médecine à Québec.

« Même avant que l’Université Laval ouvre sa faculté de médecine, dans les années 1850, déjà, le médecin en chef de l’hôpital enseignait la pratique de la médecine ici. »

Énormément d’objets y ont été récupérés et seront maintenant analysés en laboratoire.

Des bouteilles de vin et de bière, des pipes à fumée, des huiles, des assiettes, des ossements d’animaux, comme une côte de bœuf, des huîtres, etc.

« Il y a un peu de tout. Les objets permettent de bien comprendre la vie des gens à cette époque, la vie des gens qui se faisaient soigner à l’hôpital ou qui y travaillaient. »

Quelques objets trouvés provenant de l’Hôpital de la Marine.
Crédit photo: Thomas Verret

Travaux préparatoires au tramway

En 2019 et 2020, des fouilles sur une autre partie du terrain avaient révélé la présence de 227 sépultures.

Ces fouilles archéologiques dans le secteur du futur pôle d’échanges du tramway se terminent vendredi.

Ces fouilles archéologiques précèdent les travaux de construction d’un pôle d’échanges du tramway dans le quartier Saint-Roch. Le chantier a fait appel à l’expertise d’une vingtaine de personnes au cours de l’été.
Crédit photo: Thomas Verret

Le site sera ensuite recouvert d’une membrane protectrice et de sable, avant d’être remblayé.

Dès la semaine prochaine, un entrepreneur commencera des travaux d’aqueduc et d’égouts.

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