Projet de médiation culturelle sur les piliers de l’autoroute Dufferin-Montmorency

Deux représentantes du Service de la culture et du patrimoine de la Ville de Québec ont présenté, au conseil de quartier de Saint-Roch, un projet d'œuvre murale sur les piliers de l’autoroute Dufferin-Montmorency. L’élaboration de huit œuvres sur quatre piliers se fera dans un contexte de médiation culturelle avec des personnes en situation d’itinérance.

Projet de médiation culturelle sur les piliers de l’autoroute Dufferin-Montmorency | 30 octobre 2023 | Article par Olivier Alain

Les fresques des piliers, réalisées au début 2000, présentent des signes de dégradation et seront remplacées par de nouvelles murales.

Crédit photo: Simon Bélanger

Deux représentantes du Service de la culture et du patrimoine de la Ville de Québec ont présenté, au conseil de quartier de Saint-Roch, un projet d’œuvre murale sur les piliers de l’autoroute Dufferin-Montmorency. L’élaboration de huit œuvres sur quatre piliers se fera dans un contexte de médiation culturelle avec des personnes en situation d’itinérance.

Les murales qui ornent actuellement les piliers de l’autoroute sont en fin de vie et demandent une revitalisation. La Ville avait présenté les grandes lignes du projet au printemps dernier.

Médiation culturelle

Le projet se veut à la fois artistique et culturel, mais comprend aussi une dimension communautaire. Il vise à sensibiliser à l’itinérance et surtout à donner une voix aux personnes marginalisées.

Allier culture et entraide citoyenne pour l’aménagement d’un lieu comme l’îlot Fleury allait de soi compte tenu de son histoire. Au début des années 1990, Louis Fortier met sur pied une initiative citoyenne pour se réapproprier cet espace abandonné. Ses efforts et ceux de la communauté permettent d’en faire un lieu de rencontre agréable pour le voisinnage.

La proposition du Service de la culture et du patrimoine va dans le même sens. Des ateliers animés par des artistes permetteront aux personnes en situation de précarité de s’exprimer sur leur réalité. L’exercice a pour but de transmettre le point de vue de cette clientèle vulnérable dans les œuvres qui seront proposées. Les artistes se serviront de ces témoignages pour nourrir leur processus créatif.

Le Regroupement pour l’Aide aux Itinérants et Itinérantes de Québec (RAIIQ) a aidé à diffuser l’idée de projet.  L’ensemble des organismes qui œuvrent auprès des personnes en situation d’itinérance de Québec ont été contactés. La Dauphine, la Clinique Droit de cité, Lauberivière et la Maison Job participeront au projet de médiation culturelle. Des ateliers auront lieu deux fois par mois dans chacun de ces organismes, entre janvier et mars.

Artistes sélectionnés

La Ville lançait le 10 août, par avis public, un concours pour recruter des artistes. Ayant reçu une dizaine de candidatures, trois artistes sont sortis du lot : MC Grou, le duo Patrick Forchild et Emmanuelle Gendron et le Collectif Pierre&Marie.

Les trois artistes piloteront des ateliers tout au long de l’hiver dans les organismes participants. Ils et elles devront présenter leurs concepts au mois de mai.  Le jury retiendra une seule des trois propositions et l’artiste sélectionné livrera l’oeuvre pour octobre 2024.

Réaction de l’assemblée

Des citoyens présents lors du conseil ont pris la parole pour poser leurs questions en lien avec le projet. D’autres en ont profité pour partager des commentaires ou des inquiétudes.

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Travaillant auprès de personnes en situation d’itinérance depuis plusieurs années, un de membre de l’assemblée se réjouit de la réalisation d’un projet qui permet l’inclusion de personnes en situation de vulnérabilité.  Ce dernier voit d’un très bon œil la collaboration entre les organismes communautaires, les artistes et la Ville.

Le danger de stigmatiser le quartier Saint-Roch avec des œuvres qui représentent l’itinérance de façon moralisatrice a été soulevé en fin de présentation. La représentante du Service de la culture et du patrimoine a répondu à cette inquiétude en disant s’attendre à des « œuvres qui appellent à l’entraide, à la cohésion et à l’être humain en chacun de nous. Il ne faudra pas voir la thématique de façon littérale sur les murs ».

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