Méduse relève le défi d’une nouvelle collection

Méduse a lancé officiellement sa nouvelle collection jeudi après-midi.

Méduse relève le défi d’une nouvelle collection | 19 mai 2023 | Article par Thomas Verret

La nouvelle collection de Méduse comporte des oeuvres cinématografiques.

Crédit photo: Thomas Verret

Méduse a lancé officiellement sa nouvelle collection jeudi après-midi.

Les gens étaient au rendez-vous à la coopérative. Le bonheur y régnait.

« C’est un grand défi qu’on a honoré », exprime avec fierté le directeur général Guy Dionne.

Ainsi, Méduse a acquis 65 oeuvres. En l’espace d’un an et demi, elles ont fait leur entrée au 591, rue Saint-Vallier Est.

« On est une des seules collections au Canada qui a des créations cinématographiques parmi les oeuvres » souligne M. Dionne.

En outre, la collection de Méduse comprend plusieurs formes d’art, dont la photographie, la peinture, la littographie, l’estampe, la gravure, la sculpture, des vidéos et des dimmensions sonores.

Elle se concentre sur la grande région de Québec, sur le territoire de la nation Huron-Wendat, incluant Chaudière-Appalaches.

« C’est un beau territoire avec plein de savoir-faire. Et on représente les artistes qui sont vivants dans cette grande région. »

Le directeur général de Méduse, Guy Dionne, pose ici devant une oeuvre achetée par nul autre que sa mère, « un coup de coeur » qu’elle a eue, acquiesce-t-il.
Crédit photo: Thomas Verret

Une collection éducative

Méduse accueillera des groupes scolaires du secondaire, du collégial et de l’université, des groupes privés également. « C’est une collection éducative qu’on a acquis », précise Guy Dionne.

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« On veut que des groupes scolaires puissent voir ce qui se passe à Méduse, quelles sortes de médiums qu’on traite. Ici, on a des laboratoires aussi. Les artistes peuvent venir faire de l’expérimentation, de l’art de recherche. On veut montrer ça aux élèves. »

Processus de sélection rigoureux

Un comité composé d’experts, de Méduse et de l’extérieur, a sélectionné les artistes.

« Ça a vraiment été des choix difficiles », confirme la responsable de la collection, Isabelle Desroches.

La sélection s’est effectuée en collaboration avec les dix organismes membres de Méduse.

« On voulait être représentatif de tout le monde. »

« Le nerf de la guerre, c’était de positionner les oeuvres dans le labyrinthe de la coopérative qui s’élève étroitement sur plusieurs étages, explique Mme Desroches.

« Ce sont toutes des oeuvres qui ont été sélectionnées de façon individuelle, parce qu’ils sont exceptionnelles. Après ça, il fallait voir comment ces oeuvres pouvaient s’arrimer ensemble, quand il n’y a pas de thématique, quand c’est toutes oeuvres qui proviennent de milieux différents, quand les espaces sont quand même petits, étroits. Ce n’est pas un endroit conçu comme un musée à la base. C’était tout ça le défi, en fait. »

D’ailleurs, une deuxième sélection d’oeuvres est prévue à l’automne. Ce sera alors l’occasion pour d’autres artistes d’intégrer la collection. Cette fois, on parle plutôt d’un lot de 25 à 30 oeuvres.

Expérience et jeunesse

Des artistes cumulant de nombreuses années d’expérience ont été sélectionnés. Des jeunes artistes émergents de la relève aussi.

C’est le cas de la pétillante Alexanne Dunn, 28 ans. Son oeuvre est maintenant exposée de façon permanente à Méduse. La peintre de Québec y voit « une belle opportunité », notamment en terme de visibilité, sans compter la crédibilité qu’amène « un projet d’une telle ampleur ». Celle-ci fait ce métier professionnellement depuis 2019.

« Ça fait très peu d’années que je suis dans le milieu. Et là, je participe à cette collection avec des artistes plus âgés, des artistes senior, des artistes établis. Donc, c’est un beau regroupement. Il y a une belle diversité d’artistes », note-t-elle.

Alexanne Dunn était heureuse. Cette dernière avait toutes les raisons d’être fière d’elle.
Crédit photo: Thomas Verret

« Ce qui était bien » également, c’est que Méduse demandait des oeuvres déjà réalisées, ajoute Mme Dunn.

« Comme l’oeuvre est déjà faite, ça allège le problème de stockage. »

Réservoir rappelle son attachement au territoire minier de sa ville natale, Thetford Mines, ce qui constitue une caractéristique même de sa pratique artistique. L’oeuvre réfère à une photo qu’elle a prise d’un vieux réservoir industriel, dont la peinture s’est écaillée, créant ainsi des formes coulissantes rouillées.

« Ces formes finissent par épouser le volume du réservoir. »

Le réservoir rouillé peint à l’huile par Alexanne Dunn.
Crédit photo: Thomas Verret

Effet souhaité sur l’achalandage

Fondée en 1993, Méduse a ouvert ses portes deux ans plus tard, soit en 1995. C’est dire que la coopérative existe depuis 28 ans.

En temps normaux, 80 000 personnes visitent annuellement les lieux. Ce nombre date cependant d’avant la pandémie. Les chiffres ont descendu à 57 000 depuis la COVID.

À la suite des récentes rénovations réalisées au coût de 6 M$, la coopérative cherchait quelque chose de nouveau à proposer à l’intérieur de l’enceinte de ses murs. C’est dans ce contexte qu’est née la collection.

« On espère qu’avec cette nouvelle collection et l’ouverture du cinéma, nos statistiques vont s’améliorer », indique Guy Dionne.

La culture, l’ADN de Saint-Roch

Enfin, plusieurs partenaires ont contribué financièrement au projet. L’impulsion vient, entre autres, du Mouvement Desjardins. En effet, le groupe coopératif financier est le plus important donateur avec un investissement de 386 000 $.

Conseiller financier et stratégique à la Caisse d’économie solidaire – travailleur social et résident de Saint-Roch – André Fortin a rappelé ce que représente la culture pour le quartier.

« Ce qui a sauvé Saint-Roch, c’est la culure, dit-il. Et dans le sauvetage de Saint-Roch, en tout premier lieu, il y a eu Méduse. L’arrivée de Méduse a envoyé un message positif à tout le monde, pour que ce quartier se redéveloppe, de façon plus humaine, plus collégiale, plus solidaire, plus égalitaire. De ce point de vue, c’est intéressant qu’on ait cette rencontre aujourd’hui sur Méduse. Pour ceux qui ne sont pas de ma génération, rappelez-vous que Méduse a été un point tournant dans l’histoire de Saint-Roch. Ça a permis à ce quartier de rennaître, alors qu’il était à toute fin pratique éteint, depuis une dizaine d’années environ. Il ne faut jamais oublier ça. »

L’édifice de Mésuse se situe entre la côte d’Abraham et la rue Saint-Vallier Est.
Crédit photo: Thomas Verret

Le conseiller municipal de Saint-Roch–Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance, représentait pour sa part la Ville de Québec. Lui aussi a souligné l’importance de Méduse dans le quartier.

« Pour moi, ce lieu est un brin d’ADN de ce que représente Saint-Roch. Un lieu de créativité où des gens de tous les milieux se côtoient. Méduse, c’est un peu ça. C’est un rassemblement de plein de disciplines artistiques, qui s’inspirent et qui amènent la création à un autre niveau. »

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