Les étés souterrains: L’âge de la parole

C’est votre mère, votre sœur, votre amie, votre amoureuse, une tante ou une grand-mère, cette femme indépendante au franc-parler qui prend toute la place, partout où elle va. Elle brille, fait rire, offusque aussi. Une force de la nature. Puis soudain… soudain, la maladie frappe. Guylaine Tremblay interprète cette femme universelle avec fougue, humour et sincérité, à travers ces bribes d’étés déterrés par Steve Gagnon (texte) et Édith Patenaude (mise en scène).

<em>Les étés souterrains</em>: L’âge de la parole | 24 août 2023 | Article par Ariane Tapp

La pièce Les étés souterrains est à l’affiche du Théâtre La Bordée jusqu’au 2 septembre 2023.

Crédit photo: Courtoisie Suzane O'Neill

C’est votre mère, votre sœur, votre amie, votre amoureuse, une tante ou une grand-mère, cette femme indépendante au franc-parler qui prend toute la place, partout où elle va. Elle brille, fait rire, offusque aussi. Une force de la nature. Puis soudain… soudain, la maladie frappe. Guylaine Tremblay interprète cette femme universelle avec fougue, humour et sincérité, à travers ces bribes d’étés déterrés par Steve Gagnon (texte) et Édith Patenaude (mise en scène).

Dans ce texte solo écrit sur mesure pour elle et une mise en scène dépouillée, Guylaine Tremblay est le centre d’attention. Les étés souterrains nous prouve encore une fois toute l’étendue de son talent. Par ses regards adressés aux spectateurs, ses hésitations, ses répétitions, ses sauts du coq  à l’âne, elle nous rend tout de suite son personnage crédible et attachant.

Son personnage d’enseignante en vacances en Provence ne s’adresse toutefois pas directement au public. C’est plutôt à Charlotte, Claire, Monique, Michel, Claude et Arthur, qu’on ne voit jamais, mais qui sont là, avec elle, tout au long de la pièce. Steve Gagnon réussit l’exploit de nous faire croire au dialogue, alors que notre héroïne est la seule qu’on entend.

Entre ces moments cueillis de « discussions » entre amis, où le personnage de Tremblay a toujours quelque chose à dire, on voit cette même femme, muette, se recroqueviller, se battre pour attraper une orange, se glisser dans un fauteuil roulant. C’est qu’à mesure que les étés se succèdent, cette femme en pleine possession de ses moyens perdra sa motricité, jusqu’à sa capacité de parler. Et la parole, pour elle, est au centre de la vie, de l’amour.

Mais Les étés souterrains, ce n’est pas tant la descente aux enfers d’une femme qui dépérit. C’est la célébration de sa parole, qui forge son identité. Jusqu’au bout, elle emploiera sa voix pour témoigner de son amour à ses proches, à ses souvenirs avec eux, aux fleurs, à la Provence.

Une performance magistrale à ne pas manquer au Théâtre de la Bordée, saluée lors de la première par quatre ovations.

La pièce Les étés souterrains est présentée au Théâtre de la Bordée jusqu’au 2 septembre 2003. Les billets sont en vente à cette adresse : https://bordee.qc.ca/piece/les-etes-souterrains/ 

Lire aussi:

Bibliothèque Gabrielle-Roy : lumineuse et moderne

Publicité

Pour en savoir plus ...

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir