Le Centre multiethnique de Québec recherche continuellement des interprètes

De nouveaux arrivants franchissent régulièrement les portes de l’organisme communautaire, situé dans le quartier Saint-Roch. La demande d’interprètes s'accroît pour les aider dans leur démarche d'intégration. Certaines langues sont plus sollicitées que d’autres.

Le Centre multiethnique de Québec recherche continuellement des interprètes | 26 septembre 2023 | Article par Anne Charlotte Gillain

Crédit photo: Anne Charlotte Gillain

De nouveaux arrivants franchissent régulièrement les portes de l’organisme communautaire, situé dans le quartier Saint-Roch. La demande d’interprètes s’accroît pour les aider dans leur démarche d’intégration. Certaines langues sont plus sollicitées que d’autres.

« Nous recherchons constamment des interprètes car nous sommes l’un des organismes les plus anciens au niveau de l’accueil des personnes immigrantes dans la Capitale-Nationale. Il existe depuis 1960 », lance d’emblée Kanita Jandric, directrice adjointe aux opérations et aux interventions du Centre multiethnique de Québec.

Elle a elle-même été une personne immigrante. Le Centre l’a accueillie à son arrivée en 1996.

L’organisme compte environ 80 interprètes. On répertorie 30 langues dans la banque d’interprètes.

Plus il y a de nouveaux arrivants, plus le besoin d’interprètes est nécessaire.

Une augmentation nette des résidents non permanents

Après la pandémie, tout a changé en terme de nombre d’arrivants. Cette situation touche particulièrement les résidents non permanents (RNP) .

« Avant la pandémie, il y avait 35 intervenants. Aujourd’hui, ils sont 70. Les besoins sont visibles », constate Kanita Jandric.

En 2022, le Québec a accueilli 16% des immigrants admis au Canada, selon le dernier bilan démographique de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

« Pendant la pandémie, on a connu une diminution. Maintenant, on observe une hausse dans toutes les catégories confondues. Parmi les nouveaux arrivants, on retrouve beaucoup de travailleurs temporaires, d’étudiants étrangers, des travailleurs économiques parrainés et les demandeurs d’asile », rapporte Mme Jandric.

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Ces personnes-là n’ont pas droit aux mêmes programmes sociaux que les personnes citoyennes ou résidentes. Le Centre multiethnique joue donc un rôle important dans le suivi de leur prise en charge.

Le rapport de l’ISQ place les travailleurs temporaires dans le groupe dominant des nouveaux arrivants.

 « Les travailleurs temporaires représentent 44 % des effectifs de RNP du Québec au 1er janvier 2023. La part des demandeurs d’asile est de 34 % et celle des étudiants étrangers de 20 % », peut-on lire.

La situation était d’ailleurs déjà la même il y a 10 ans.

« Au 1er janvier 2013, les travailleurs temporaires formaient déjà le groupe le plus nombreux parmi les RNP avec 48 % des effectifs estimés », souligne le dernier bilan de l’ISQ.

Même si les travailleurs temporaires sont les plus nombreux parmi les RNP, les demandeurs d’asile, eux, connaissent une plus forte hausse.

« La hausse du nombre de demandeurs d’asile au cours des années qui ont suivi fait que ces derniers sont 5,3 fois plus nombreux qu’il y a 10 ans », selon les dernières données de l’ISQ en 2023.

Des interprètes communautaires

Le métier d’interprète au sein du Centre multiethnique de Québec exige plusieurs critères. Ils comprennent la maîtrise de la langue française, la connaissance de la culture de la langue d’origine, les compétences, l’approche et la vérification des antécédents judiciaires.

La Directrice adjointe de l’établissement les qualifie d’interprètes communautaires.

« Ces personnes-là sont souvent issues de différentes cultures. Elles connaissent la réalité des nouvelles personnes arrivantes. Cette notion d’interprète communautaire est très importante », souligne Kanita Jandric.

Pour le Centre, les interprètes permettent une meilleure compréhension de la société québécoise et l’intégration au sein de cette dernière.

Certaines langues sont davantage plébiscitées.

« Les langues les plus recherchées sont l’ukrainien, l’espagnol, l’arabe et le swahili », indique Kanita Jandric.

« Les interprètes sont des personnes qui travaillent sur appel. Certains d’entre eux ont déjà un autre travail en même temps. Ils ne sont donc pas disponibles cinq jours par semaine. Des plages horaires précises sont mises en place pour garantir le service d’interprétariat », explique-t-elle.

Le Centre offre aussi certaines formations.

De multiples activités et projets

Chaque année, le Centre multiethnique organise plus de 200 activités. Celles-ci permettent de remplir sa mission d’accueil et d’accompagnement des immigrants.

En collaboration avec les Habitations du Centre multiethnique de Québec, l’organisme s’implique aussi dans le dossier de l’hébergement temporaire. Les réfugiés pris en charge par l’État peuvent y avoir accès.

L’organisation propose des interventions individuelles, mais aussi de groupes, des suivis à domicile, du jumelage interculturel et de la sensibilisation.

« C’est une responsabilité partagée au niveau de la société. Toutes les ressources sont importantes sur la trajectoire de l’intégration des personnes immigrantes. Nous comptons sur l’expertise de chacun », résume Kanita Jandric.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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