Le gouvernement provincial a distribué, mardi, une enveloppe de 2M$ pour lutter contre le phénomène grandissant de l'itinérance dans la grande région de Québec. De ce montant, 630 177$ se destinent à Lauberivière. Ce financement supplémentaire permet à l'organisme de consolider ses services et lui procure l'élan nécessaire à l'ajout de 12 lits d'hébergement.
Lauberivière : entre consolidation et bonification des services
Le gouvernement provincial a distribué, mardi, une enveloppe de 2M$ pour lutter contre le phénomène grandissant de l’itinérance dans la grande région de Québec. De ce montant, 630 177$ se destinent à Lauberivière. Ce financement supplémentaire permet à l’organisme de consolider ses services et lui procure l’élan nécessaire à l’ajout de 12 lits d’hébergement.
« La partie consolidation, c’était bien important pour nous », précise d’emblée le directeur général Éric Boulay en entrevue avec l’auteur de ces lignes.
Déménagement du refuge sur la rue du Pont, adaptation à la nouvelle infrastructure, acroissement du nombre de personnes en situation d’itinérance, augmentation de lits et de logements, le tout entrecroisé d’une pandémie : les dernières années n’ont pas été de tout repos à Lauberivière.
« Pis je n’ai pas plus de Linda pour faire les payes ou de Marcel pour faire le ménage, comprenez-vous? », explique M. Boulay.
En d’autres mots, ce dont l’organisme a le plus besoin, c’est d’un financement récurrent à sa mission.
« Il faut qu’on soit capables de consolider ce qu’on fait déjà, avant d’ouvrir des nouveaux lits », estime le DG de Lauberivière.
La somme gouvernementale allouée ne couvre pas l’ensemble des frais d’exploitation de 12 lits.
Cet argent constitue cependant une bonne base financière sur laquelle l’organisme peut s’appuyer.
« Ce qui est intéressant, c’est qu’avec le support de la population, on est confiants d’être en mesure de rentrer dans nos budgets avec ça », avance Éric Boulay, faisant allusion aux dons et aux campagnes de financement dans la communauté.
La main-d’oeuvre qualifiée, « le grand défi »
Les 12 unités d’hébergement innocupées faute de fonds pourront rouvrir, mais pas dans l’immédiat. Pour ce faire, Laubevière a besoin de main-d’oeuvre spécialisée additionnelle.
« On opère déjà 101 lits et 18 logements, 24 heures sur 24. On y arrive à bout de bras », indique M. Boulay.
Actuellement, des employés fidèles et expérimentés se dédient à la cause.
« 25 % des gens qui sont à Lauberivière ont plus de 15 ans d’expérience. On a une bonne rétention chez nos anciens, souligne M. Boulay. La fin de semaine par contre, c’est certain qu’il y a un grand roulement, comme partout ailleurs, compte tenu du contexte du marché du travail. »
Le défi s’avère donc de trouver des employés qualifiés pour occuper des nouveaux postes, lesquels viennent tout juste de rouvrir.
« On aime bien les défis, alors on va essayer de relever ce défi-là. »
Avec l’arrivée du temps froid, l’objectif est clair.
« On met toutes nos énergies pour rouvrir ces 12 lits le plus rapidement possible. »
Pérennisation des services : l’incertitude plane
Le soutien annoncé cette semaine par le ministre Carmant est le plus bienvenu. Toutefois, rien ne garantit la récurrence du financement au-delà du 31 mars 2024.
La mise à jour budgétaire de novembre pourrait fournir la réponse escomptée. Du moins, c’est le souhait exprimé par les organismes communautaires oeuvrant auprès des personnes itinérantes dans la capitale.
« L’incertitude quant à la pérennisation du financement ne permet pas de mettre en place des conditions favorables à la rétention de la main-d’oeuvre et d’assurer la continuité des services », signale le Regroupement pour l’Aide aux Itinérants et Itinérantes de Québec (RAIIQ) dans une communication obtenue par Monsaintroch.
Le RAIIQ déplore aussi le processus d’appel d’offres du ministère de la Santé et des Services Sociaux, qui « ne respecte pas les dynamiques régionales en place », ainsi que l’annonce tardive du gouvernement.
« Pour les services de répits et d’hébergement d’urgence et transitoire, les services doivent être mis en place dès cet automne, alors que le financement n’a été confirmé qu’à la mi-octobre, peut-on également y lire. On est encore dans une logique d’urgence pour la mise en place des services hivernaux », dénonce finalement le RAIIQ.
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485, rue du Pont, Québec (Québec), G1K 0H6
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