La Bordée présente l'adaptation théâtrale de l'oeuvre littéraire primée de Caroline Dawson Là où je me terre. La pièce, tout comme le livre, raconte l'arrivée de Caroline au Québec à 7 ans et la construction de son identité québécoise, qui s'entrechoque avec les sacrifices de ses parents. Malgré un propos on ne peut plus actuel, on reste un peu avec une impression de lecture publique.
Là où je me terre : lecture publique
La Bordée présente l’adaptation théâtrale de l’oeuvre littéraire primée de Caroline Dawson Là où je me terre. La pièce, tout comme le livre, raconte l’arrivée de Caroline au Québec à 7 ans et la construction de son identité québécoise, qui s’entrechoque avec les sacrifices de ses parents. Malgré un propos on ne peut plus actuel, on reste un peu avec une impression de lecture publique.
Michel Nadeau, monument de la communauté théâtrale de Québec, a pris des décisions artistiques pour le moins surprenantes : plusieurs actrices interprètent tour à tour Caroline de façon interchangeable et forment un coeur martelant les mots de l’autrice à l’unisson.
Vouloir rappeler Michel Tremblay ou représenter la pluralité des personnes immigrantes ne semble pas une raison suffisante pour justifier, ce qui provoque un certain étourdissement et retient le public de vraiment s’attacher à l’héroïne.
Lors de la première représentation, les accrocs dans le texte chez l’interprète principale, Kathy-Alexandra Retamal Villegas, n’ont pas aidé.
En revanche, la mise en scène de Guillaume Pépin, qui a choisi des acteur·rices toustes issu·es de l’immigration, est ingénieuse. Le décor réalisé par Dominique Giguère s’agrandit et se remplit de meubles et d’objets au fur et à mesure que le statut économique de la famille Dawson San Martin s’améliore. Une attention particulière est également donnée aux costumes (Laurie Carrier), qui témoignent efficacement du passage des années par l’évolution de la mode.
Par ailleurs, l’usage de la projection audio-vidéo permet de mieux partager les références culturelles québécoises qui forgent l’identité de Caroline, mais aurait pu être optimisé pour montrer au lieu de dire beaucoup de choses.
Le texte de Dawson, qui met de l’avant le point de vue trop souvent oublié des immigrant·es, est pourtant fort important. Les actrices reprennent cependant mot pour mot, dans une narration omniprésente, alors que les quelques scènes dialoguées, ou muettes et reléguées à l’arrière-plan, sont celles qui provoquent le plus de rire et l’émotion chez les spectateur·ices, celles où on entrevoit ce qu’une adaptation vraiment théâtrale de l’oeuvre aurait pu être.
Là où je me terre est présentée jusqu’au 25 novembre au théâtre La Bordée.
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315, rue Saint-Joseph Est, Québec (Québec), G1K 3B3
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