Depuis décembre 2022, l'organisme Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) possède une antenne à Québec, dans la Maison de la coopération et de l’économie solidaire. Pour faire connaissance avec ce nouveau venu, nous avons rencontré sa directrice générale depuis 2021, France Émond.
Économie sociale : une antenne du TIESS à Québec
Depuis décembre 2022, l’organisme Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) possède une antenne à Québec, dans la Maison de la coopération et de l’économie solidaire. Pour faire connaissance avec ce nouveau venu, nous avons rencontré sa directrice générale depuis 2021, France Émond.
Axé sur le développement territorial, le TIESS est « un réseau de réseaux » en économie sociale, illustre France Émond. Parmi ses membres, on retrouve des regroupements, associations, coopératives, tables, collectifs. Les conseils régionaux en environnement, les Réseaux en employabilité en font partie, comme le Chantier en économie sociale et le Pôle des entreprises d’économie sociale de la Capitale-Nationale. Il y a aussi des chaires de recherche universitaires et des centres collégiaux de transfert.
Organisme de liaison et de transfert, le TIESS effectue des activités de veille. Elles visent à repérer des innovations sociales répondant à des enjeux actuels, par exemple en habitation, en alimentation, en économie circulaire, explique la directrice générale.
« Il y a un problème, il y a une solution qui est apportée. Nous, on arrive et on fait de la coconstruction avec le milieu de la recherche, autant collégiale qu’universitaire, et avec des entreprises en économie sociale de la région, ou de plusieurs régions, selon les projets. Et on prototype cette innovation sociale. On documente quels sont les obstacles, quelles sont les bonnes pratiques, comment ça peut fonctionner, pour développer des modèles d’affaires, etc., pour mettre en place des nouvelles pratiques qui sont plus innovantes en économie sociale. »
Des outils accessibles à tou·te·s
Le TIESS produit des outils (articles, vidéos, contenus web) pour favoriser l’intégration des nouvelles connaissances et pratiques. Sur son site web, ils sont accessibles à ses membres, mais aussi au grand public autant qu’aux personnes de l’économie sociale. Certains servent également dans l’enseignement supérieur.
« Ça fait partie de notre marque de commerce : on veut que nos documents circulent le plus largement possible. On ne les vend pas. Si vous voulez que ce soit confidentiel, vous ne venez pas chez nous! (…) On a aussi des outils qu’on produit qui sont utilisés dans les cours universitaires ou au cégep. Comme dernièrement, on a lancé , qui s’adresse à un public beaucoup plus large, sur les rôles des fiducies d’utilité sociale. C’est de plus en plus populaire à Québec, vous en avez une bien connue ici, le Monastère des Augustines. »
Les projets du TIESS à Québec
Installé à Montréal depuis sa mise sur pied, il y a une douzaine d’années, le TIESS a voulu se doter d’une antenne dans la capitale pour plusieurs raisons.
Québec étant « une porte vers l’est, vers le nord, vers le sud », l’équipe y est plus proche de différentes régions où elle souhaite entretenir les liens autour des projets. Il y avait aussi l’intérêt de consolider des liens existants avec les milieux en économie sociale et en recherche de la région. On trouve notamment à Québec le Pôle des entreprises d’économie sociale de la Capitale-Nationale, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, l’Université Laval, énumère Mme Émond.
Pour l’instant, l’équipe de Québec compte quatre personnes. « On aimerait ça se rendre à huit », poursuit France Émond. Au total, le TIESS emploie quelque 25 personnes. « Il n’y a pas de raison que ce soit juste à Montréal! », lance la directrice générale. Elle évoque l’« excellent taux de participation » à l’assemblée générale tenue à Québec pour la première fois en décembre.
Le TIESS aimerait voir Québec se doter d’un fonds d’appariement des obligations communautaires, pour soutenir la participation citoyenne au financement de projets d’entreprises en économie sociale.
« Au lieu d’acheter des obligations de la banque, de la caisse, la communauté va acheter des obligations à cette entreprise d’économie sociale. Elle va avoir ce petit montant comme effet de levier pour aller chercher un prêt ou une subvention supplémentaire. La Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont fait des fonds d’appariement dans lesquels ils viennent doubler les montants investis par les citoyens et citoyennes, et donc ajoutent à l’effet de levier. Évidemment, comme c’est des obligations, pour l’entreprise, c’est une dette. C’est un placement pour la communauté », résume Mme Émond.
À Montréal, ce modèle a soutenu un projet de remplacement des sièges du Cinéma Beaubien, cite France Émond en exemple. En Estrie, le Jardin de Cocagne a pour sa part récolté 60 000 $ en obligations communautaires.
L’équipe du TIESS à Québec planche actuellement sur une trousse d’outils pour le changement d’échelle des entreprises d’économie sociale. Par ailleurs, elle travaille à repérer dans la province des innovations sociales qui répondent aux difficultés des ainé.e.s pour conserver une qualité de vie lorsqu’elles quittent leur domicile.
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155, boul. Charest Est, Québec (Québec), G1K 3G6
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