50 années dans l’Action Chômage

L’organisme Action Chômage fête 50 ans. Une Soirée solidaire le 1^er mai au Dôme du Centre Jacques-Cartier célébrera cet anniversaire. On y partagera des morceaux de ses cinq décennies d’histoire, liées aux luttes populaires locales couvertes par les médias.

Dans son infolettre de mars 2023, l’organisme de défense des droits des chômeurs et chômeuses lance un appel aux souvenirs et archives.

« Nous vous invitons à partager avec nous (info@actionchomage.org) vos témoignages et documents se rapportant à l’histoire d’Action Chômage de Québec. […] Aussi, nous exhumons pour vous des documents de la presse écrite qui sont très parlants de la riche histoire des luttes populaires dans la ville de Québec et de ses environs. »

L’organisme couvre les régions de Québec, Chaudière-Appalaches et Portneuf, rappelle Olivier Amiot, coordonnateur. En parallèle de leur quotidien chargé, il a « exhumé » des archives. Un travail qui se poursuit, et se complétera après la Soirée solidaire.

« Le 1ᵉʳ mai, il va y avoir un diaporama, évidemment. Puis il va y avoir au minimum une monographie historique, une brève monographie historique qui va ressortir de ça », détaille M. Amiot.

Parmi les luttes marquantes, Olivier Amiot cite une mobilisation qui a mené à une manifestation à Ottawa en 1987. « Concertée avec une association de retraités », elle a mené à une victoire. Le gouvernement fédéral, alors conservateur, a versé rétroactivement les prestations dont ces retraité.e.s avaient été privé.e.s.

Que constate Action Chômage dans l’évolution des enjeux de chômage au fil des décennies? Olivier Amiot se rappelle de la période où « on partait d’une société de manufactures, de transformation industrielle, vers une société de services ».

« La demande était inouïe dans la région de Québec. Dans les années 70, 80, entre autres, c’était une ville particulièrement pauvre où il y avait un très haut taux de chômage. […] On trouvait beaucoup de jeunes travailleurs, travailleuses qui, après un bref passage sur le marché du travail, n’avaient pas de perspective d’emploi. Ça, évidemment, on en trouve beaucoup moins aujourd’hui. »

Malgré le faible taux de chômage et la rareté de main-d’oeuvre qui font la manchette aujourd’hui, l’organisme a toujours du pain sur la planche.

Un système d’assurance-emploi « plus robuste et inclusif »

Avec le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) dont il est membre, Action Chômage a pris part récemment à une campagne de lettres aux député·e·s pour la réforme de l’assurance-emploi.

Sa lettre au député de Québec Jean-Yves Duclos en février, signée par la conseillère à la défense des droits Selma Lavoie, indique que « 1775 chômeurs et chômeuses dans le besoin » ont contacté l’organisme dans la dernière année et demie. Les délais d’attente pour déterminer leur éligibilité aux prestations peut atteindre 3 mois, 6 mois, un an, précise-t-elle. En situation précaire, elles risquent de perdre leur logement, vivent de l’insécurité alimentaire, des problèmes de santé.

La lettre attire l’attention sur « les changements qui s’opèrent actuellement dans le monde du travail ». Travail autonome, à temps partiel, emplois de courte durée, travail pour des plateformes numériques échappent à la couverture de l’assurance-emploi. La lettre plaide pour un système « plus robuste et plus inclusif », « plus simple » qui « réponde mieux aux besoins des travailleurs et des employeurs ». On en retrouve l’intégralité dans Presse-toi à gauche.

Action Chômage dans… l’action

« La meilleure façon de souligner ces 50 ans de lutte est de rester dans l’action et c’est pourquoi nous continuons de soutenir le travail des partenaires et des acteurs sociaux qui luttent pour de meilleures protections sociales et une transition juste », peut-on lire dans l’infolettre de mars 2023.

Action Chômage y souligne sa collaboration avec le Collectif pour un Québec sans pauvreté et ses partenaires. Ils travaillent à « la relance du Collectif de lutte et d’actions contre la pauvreté de la région de Québec (CLAP 03) ».

L’organisme collabore également avec le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12). Son infolettre souligne son association avec Centraide, ainsi que la naissance d’une Coalition pour la justice sociale et la justice climatique.

Le Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec a récemment bénéficié d’une formation offerte par Action Chômage sur l’assurance-emploi et ses recours. L’organisme, situé dans la Maison de la coopération et de l’économie solidaire, peut dispenser cette formation aux organisations intéressées. Il leur suffit de le contacter pour les détails.

Pour les détails de la Soirée solidaire du 1er mai, on peut consulter l’événement Facebook.

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