25 décembre 1957 : un Noël sans neige

St-Georges Côté, l’annonceur vedette de CKCV, le prince des annonceurs de Québec, annonçait en cette veille de Noël qu’il ferait 44 degrés Fahrenheit (7 °C) le 25 décembre !

25 décembre 1957 : un Noël sans neige | 24 décembre 2023 | Article par André Lévesque

Le parvis de l’église Saint-Fidèle. Veille d’un autre Noël presque sans neige…

St-Georges Côté, l’annonceur vedette de CKCV, le prince des annonceurs de Québec, annonçait en cette veille de Noël qu’il ferait 44 degrés Fahrenheit (7 °C) le 25 décembre !

C’était la panique, à Québec. Un Noël vert, un Noël sans neige, impossible ! Les gens appelaient St-Georges pour se plaindre :
— Vous devez vous tromper, monsieur Côté, disait l’un. Ça s’peut pas, vous êtes dans les patates ! Vous devriez arrêter de faire peur au monde…
— Le Père Noël dans la slush ? Coudonc, vous nous faites un poisson d’avril avant le temps, là, disait l’autre.

Moi, je regardais dehors depuis mon réveil. Il faisait doux, trop doux. Notre patinoire dans la cour était en eau et le peu de neige que nous avions fondait à vue d’œil. Même la grande patinoire du parc Ferland était un lac.

J’avais demandé comme cadeaux un chandail des As, un bâton de hockey, de nouveaux patins, et je priais très très fort pour que le 25 au matin, la neige se mette à tomber et que le froid revienne faire geler la glace de notre rond à patiner.

Nous sommes allés à la Messe de minuit sous une pluie fine. J’avais chaud avec mon parka d’hiver, mais maman avait serré très loin dans le garde-robe nos vêtements d’automne.
En sortant de l’église Saint-Fidèle, j’espérais voir de blancs flocons. J’avais tellement imploré le P’tit Jésus pendant la messe pour qu’il fasse son fameux miracle de Noël. Mais rien. C’était tout aussi gris et sale dans les rues qu’à notre arrivée.

Pendant le réveillon, les chansons de Noël perdaient tout leur sens. White Christmas, la balade en traineau… C’étaient des chansons d’hiver et il fallait une belle neige blanche pour les apprécier.

Le lendemain, j’étais sûr que je retrouverais un beau Noël tout blanc et que je pourrais patiner et jouer au hockey avec mes amis. Mais non. Monsieur St-Georges avait raison : il faisait chaud et tous mes projets étaient tombés à l’eau !

Mais où était donc passée la magie de Noël ? J’ai compris plus tard que cette magie, c’était d’avoir son père, sa mère, sa sœur ; de fêter ensemble que Noël soit blanc ou vert.

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Titre du Soleil le 26 décembre 1957.
Journal Le Soleil, 26 décembre 1957, p. 17.
Crédit photo: BAnQ - Fonds Le Soleil

N.D.L.R. De fait, à cette époque, nos journaux soulignaient le caractère exceptionnel de cette douceur « mangeuse de neige » ayant surtout entraîné peu avant les Fêtes des débordements dévastateurs de rivières au sud et le long de la vallée du Saint-Laurent. On peut aussi consulter les données météo officielles pour décembre 1957 de l’aéroport de Québec, La « vraie » neige (5 cm) sera réapparue à Limoilou le 26.

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Durant six ans, régulièrement, André Lévesque a bien gâté Monlimoilou avec ses souvenirs d’enfance. dans les années 1950 et 1960. On peut par ailleurs les apprécier dans son ebook : https://www.edition999.info/Limoilou-au-quotidien.html

Par la même occasion, nous vous invitons également à découvrir ou relire durant les Fêtes les souvenirs limoulois d’un autre précieux ex-collaborateur : Denys Hawey

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