Ce sont 183 personnes qui ont célébré une grande victoire, le 23 octobre, au Grand Théâtre de Québec. Ces ancien.ne.s toxicomanes ont vaincu leur dépendance après des mois de thérapie chez Portage, dont les locaux se trouvent dans le quartier Saint-Roch.
Portage honore ses finissant.e.s
Ce sont 183 personnes qui ont célébré une grande victoire, le 23 octobre, au Grand Théâtre de Québec. Ces ancien.ne.s toxicomanes ont vaincu leur dépendance après des mois de thérapie chez Portage, dont les locaux se trouvent dans le quartier Saint-Roch.
Portage a honoré ses finissant.e.s lors de la Fête de la Reconnaissance. À cette occasion, les finissant.e.s ont reçu un diplôme officialisant la réussite de leur parcours thérapeutique.
Quand on veut, on peut
C’est le cas de Gaëlle Bélizaire-Joseph, 35 ans. Mère d’un garçon de 2 ans, cette dernière a cheminé par la réadaptation et la formation à l’emploi. Dernièrement, elle a complété le programme de réinsertion socioprofessionnelle financé par Services Québec. En août, la résidente de Sainte-Foy a entrepris une technique en éducation spécialisée au Collège Mérici dans le but de faire un métier qu’elle aime.
« Je ne pensais définitivement pas que c’était possible », confie-t-elle.
Depuis longtemps, la trentenaire s’était faite à l’idée qu’elle allait occuper un emploi qui ne lui plaisait pas toute sa vie.
« Je me disais que j’étais rendue trop vieille pour retourner sur les bancs d’école et je demandais si mes capacités intellectuelles allaient suivre. »
À ce moment, Gaëlle n’avait pas les idées claires. En fait, elle sous-estimait son potentiel. Pour reprendre le contrôle de sa vie, elle devait d’abord venir à bout de ses démons. C’est ce qu’elle a fait dans un premier temps.
Par la suite, elle a participé à un stage en entreprise. Cette expérience lui a confirmé qu’elle voulait devenir technicienne en éducation spécialisée.
Des outils pour la vie
Il n’y a pas si longtemps, Gaëlle ne pouvait pas passer deux heures sans consommer. Sa dépendance lui causait divers problèmes. Elle était notamment suivie par la DPJ. Sa santé mentale, physique et financière en souffrait. Elle s’isolait pour fuir la réalité. Bref, elle avait besoin d’aide.
Chez Portage, la mère de famille a trouvé l’encadrement dont elle avait besoin. Les ressources de l’organisme l’ont beaucoup aidée. Elle s’est dotée d’outils qui lui sont maintenant utiles dans toutes les sphères de son quotidien.
« Je pensais vraiment que j’étais une mauvaise mère », raconte-t-elle.
« Ça m’a beaucoup rassurée de savoir qu’il n’y en a pas de parent parfait. Tant que tu fais de ton mieux chaque jour, c’est tout ce qui compte. »
Désormais, Gaëlle sait qu’elle sera toujours présente pour son fils. Peu importe les obstacles qui se dressent sur son chemin. Néanmoins, elle continue de se rendre à des ateliers postcure.
« Je ne suis pas à l’abri d’une rechute. Par contre, je sais que j’ai une place où aller pour en parler. La porte reste toujours ouverte chez Portage. Là-bas, je bénéficie d’une vraie écoute. »
Nouveau programme de bourses d’études chez Portage
De plus, Portage lui octroie une bourse pour l’aider à réussir son retour aux études. Celle-ci est renouvelable chaque session. Ça aussi, elle l’apprécie énormément.
« Ça m’a aidé à m’acheter un ordinateur », précise Gaëlle.
« Dans le futur, ça va m’aider pour différentes dépenses, dont l’achat de livres », ajoute celle qui adore sa formation jusqu’à date.
« C’est un gros stress monétaire en moins. J’ai la tête tranquille. Ça me permet de garder des sous pour mon petit garçon. Je sais que je vais être capable de combler ses besoins pendant mes études. »
En outre, Portage travaille en collégialité avec les organisations communautaires et de la santé. Par exemple, l’organisme aide Gaëlle pour faciliter son accès aux banques alimentaires de Moisson-Québec.
L’approche unique de Portage
Installé sur la rue Saint-Joseph, Portage existe depuis 1983. Les services de l’organisme de la Basse-Ville s’adressent autant aux adolescents qu’aux adultes. Le programme de réadaptation est gratuit à l’externe. Celui-ci se distingue par son approche communautaire thérapeutique. En d’autres mots, les parents se retrouvent en thérapie le jour et prennent soin de leur enfant le soir, ainsi que les fins de semaine.
« On est unique dans notre approche », souligne Claudia Savard, directrice du programme pour adultes de Portage à Québec.
« Les gens peuvent mettre en application les enseignements dans leur quotidien. »
Chez Portage, les personnes cheminent sur une durée de trois à quatre mois, en fonction de leurs besoins propres. L’organisme intervient sur plusieurs plans, en prévention de la rechute et pour développer l’affirmation de soi, entre autres.
« La personne doit être capable de mettre ses limites, de dire non quand elle reçoit des offres de consommation », explique Mme Savard.
Enfin, l’organisme procure des outils aux gens pour les aider à gérer leur stress.
« On veut que les gens soient capables de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent et de les partager de façon adéquate. C’est une thérapie axée sur la gestion des émotions », indique Claudia Savard.
D’ailleurs, Portage fêtera son 50e anniversaire en février. Cette longévité témoigne d’une expertise unique au Québec. Et c’est dans le quartier Saint-Roch qu’on la retrouve.
Pour plus de détails sur l’organisme, on peut consulter son site Internet.
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