Dans le cadre de la campagne électorale provinciale, nous vous présentons les différentes candidatures dans Taschereau. La candidate indépendante Marie-Soleil Fillion a répondu à notre questionnaire électoral lors d’une rencontre après ses cours au Cégep Limoilou.
Marie-Soleil Fillion, candidate indépendante dans Taschereau
Dans le cadre de la campagne électorale provinciale, nous vous présentons les différentes candidatures dans Taschereau. La candidate indépendante Marie-Soleil Fillion a répondu à notre questionnaire électoral lors d’une rencontre après ses cours au Cégep Limoilou.
Pour faire connaissance
Marie-Soleil Fillion a été une des premières transgenres à Québec, il y a plus de 25 ans. Elle a fondé un organisme d’entraide, mais faute de financement, elle a occupé d’autres emplois pour gagner sa vie. Elle poursuit son travail de sensibilisation en parallèle.
Quel est votre lien avec Taschereau?
J’habite dans Taschereau. J’ai toujours connu Taschereau, depuis que je suis jeune. J’habitais à Lévis et à 16 ans, je fuguais et je venais dans le quartier Saint-Roch ou au Carré d’Youville. J’ai vu l’évolution.
Pourquoi vous être engagée dans cette campagne?
Je me présente pour faire avancer les droits des personnes trans. Il y a de la pression sur les parents qui ont un enfant trans. Le projet de Loi 2 est discriminatoire et expose les jeunes trans à se faire cibler et rejeter à l’école. Les dossiers transidentitaires ne devraient pas être gérés par des personnes cisgenres, qui ne comprennent pas ces réalités-là.
Je vois beaucoup d’enfants inquiets pour leur sécurité. Il y a des jeunes trans qui vivent du cyberharcèlement, des menaces de mort. J’ai vécu ça, et en 2022, on banalise encore les crimes haineux envers les personnes trans, ils ne sont pas punis. Les victimes ne peuvent pas être indemisé.e.s. Dans les CHSLD, les personnes trans sont traitées au masculin, se font enlever leur dilatateur, qui est un objet médical, et leurs hormones. C’est pour ça que je me présente. Je me suis présentée trop vite, mais je vais me représenter.
Quelle est votre vision du rôle de députée?
Le rôle d’un député, c’est d’être là pour les gens de sa circonscription. D’être à l’écoute, comme faisait M. Garon. De ne pas garrocher l’argent n’importe où et de viser les priorités.
Enjeux locaux et grands projets
Quel dossier jugez-vous prioritaire pour la circonscription?
La pauvreté, l’itinérance. Il y a des organismes qui ont fermé, comme le Local au sous-sol de l’église Saint-Roch. Les familles monoparentales et les organismes manquent de ressources, les maisons de jeunes aussi. Je veux être là aussi pour défendre les personnes âgées. Je voudrais que le curateur public se déplace pour visiter les personnes dans les centres et évaluer les besoins. En France, le curateur se déplace.
Pour ou contre le tramway?
Je ne pense pas que c’est la solution, mais l’argent est engagé, alors on n’a pas le choix d’aller jusqu’au bout. Sinon ça serait irresponsable. Moi, mon idée ça aurait été un métro, ça aurait rejoint les gens jusqu’à Val-Bélair… Le tramway, c’est qu’on ne sait pas ce qui va arriver selon la météo.
Pour ou contre le 3e lien?
Je suis pour un tunnel. Le pont de Québec, ce n’est plus viable d’investir dedans, cet argent-là devrait aller dans les ressources communautaires.
Comment améliorer le système de santé au Québec?
Quand il y a eu la pandémie, ils ont vraiment fait en sorte d’embaucher plus de personnes. Le problème vient du ratio de Philippe Voyer, qui fixe le nombre de personnes dont une préposée peut s’occuper le jour, le soir, la nuit. Il ne tient pas compte
des problématiques et besoins. Il faut des soins de longue durée mieux adapté, pour maintenir un service de qualité. Pour les personnes trans, il faut s’attaquer au cursus des formations des médecins et infirmières. Il manque de recherche, de connaissance, on est laissés à nous-mêmes. Il n’y a pas de services de santé faits pour les personnes trans, ça prendrait une clinique de soins interdisciplinaires. Les personnes qui font du travail du sexe, trans ou non, sont discriminées.
Comment mieux soutenir les populations vulnérables?
Il faut plus d’organismes, augmenter les salaires des intervenants sociaux, qui sont surchargés. Au lieu de donner 500$ à tout le monde, il faut financer l’aide communautaire. Au lieu de juste arrêter et emprisonner les gens, il faut les évaluer, il faut des services. Il faut encourager des cliniques communautaires comme SPOT et SABSA.
Je voudrais qu’on augmente l’aide sociale et les rentes des personnes âgées. Que dans les CHSLD, on paye un loyer en fonction de ses revenus, comme dans un HLM. Le système ne donne pas assez pour aider, il n’y a pas assez d’aide et de suivi pour les itinérants. Je suis pour la légalisation de la prostitution aussi.
Mot de la fin
Pourquoi feriez-vous une bonne députée?
Je suis sensible à la souffrance des gens, à ce que les gens me disent. Je veux être là pour aider les gens dans le besoin. C’est ça le rôle de député : aider les gens que personne n’aide.
Cette entrevue a été éditée par souci de clarté et de concision.
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