Le Haricot magique menacé de fermeture

Si rien ne change, l’épicerie de produits en vrac le Haricot magique située dans Saint-Roch pourrait fermer ses portes. En péril en raison du manque de ressources financières et citant le mutisme de l’administration municipale, des membres lancent un cri du cœur.

Le Haricot magique menacé de fermeture | 8 juillet 2022 | Article par Elizabeth Jean-Allard

Mathieu Bussières et Myriam Lachance sont des membres de la coopérative depuis ses débuts.

Crédit photo: Élizabeth Jean-Allard

Si rien ne change, l’épicerie de produits en vrac le Haricot magique située dans Saint-Roch pourrait fermer ses portes. En péril en raison du manque de ressources financières et citant le mutisme de l’administration municipale, des membres lancent un cri du cœur.

Les problèmes ont commencé lorsque la vague de travaux dans le quartier Saint-Roch est devenue un tsunami. Ces travaux se conjugant avec la fréquentation parfois turbulente du parvis de l’église, les clients ont commencé à diminuer, rapporte l’équipe du Haricot magique. En plus, la pandémie a vidé le centre-ville de tous les travailleurs qui y passaient.

Un sondage auprès des membres a démontré que plusieurs étaient craintifs de s’y déplacer. Myriam Lachance, membre fondatrice et directrice de la coopérative, raconte qu’il a fallu appeler la police jusqu’à trois fois par semaine. Mathieu Bussières, membre travailleur, relate avoir été témoin de psychoses toxiques autant de fois.

Mutisme municipal

La situation se tempère depuis la fermeture du Local à proximité, dit l’équipe du Haricot magique. Toutefois, cela ne règle pas le problème d’accessibilité et de visibilité. L’épicerie aimerait notamment se rendre plus visible aux personnes qui circulent sur la rue Saint-Joseph, mais il y a des contraintes pour l’affichage.

Malgré une lettre adressée au maire Marchand, sans réponse, Mathieu Bussières déplore le manque de réactivité de la part de la Ville :

« Y’a quand même une grosse indifférence de la part de la Ville. Quand tu fais des travaux aussi disruptifs que ceux qui ont lieu depuis deux ans, et puis que t’as pas de plan de contingence pour soutenir tes commerces locaux… Ben y’arrive ce qui arrive présentement ».

Et des commerces ferment leurs portes. Au Haricot magique, on se demande comment il se fait « que dans l’optique de transition écologique dont la ville parle beaucoup, on n’est pas inclus ».

« Si on [arrive] en septembre et qu’on [est] dans la même situation, on va être obligé de fermer », expose Myriam Lachance.

Pour tenter de générer d’autres revenus, le Haricot magique s’est associé avec Monquartier en boîte il y a plus de six mois. Plusieurs produits sont disponibles sur le site de cette instance de livraison locale.

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Le site web de l’épicerie, lui, ne permet pas les transactions. Les clients pourraient passer leurs commandes par téléphone, mais Myriam Lachance explique que « les gens sont habitués de faire ça en ligne ».

En plus des aliments, le Haricot magique propose une gamme de produits d’hygiène et nettoyants.
Crédit photo: Élizabeth Jean-Allard

Le Haricot magique, c’est…

  • Une coopérative de solidarité
  • Une épicerie en vrac qui favorise les produits biologiques et les producteurs locaux
  • Une entreprise qui combat le gaspillage alimentaire. Pourquoi acheter un céleri au complet, s’il est pour pourrir au frigo?
  • Une façon de contrer le suremballage

« Nous on parle moins de transition, on l’a fait »
Mathieu Bussières

Maintenir les prix

Malgré les hausses de prix et l’inflation galopante, le Haricot magique n’augmente pas ses prix. Pour les membres, pas question que ce soient les consommateurs qui écopent. Les affiches ne changeront pas de chiffres, à moins que les fournisseurs grossissent la facture. En même temps, les frais de livraison ne cessent de monter.

Des fraises locales, et d’autres légumes sont disponibles à l’épicerie dans Saint-Roch.
Crédit photo: Élizabeth Jean-Allard

Ce sont donc les travailleurs rémunérés qui absorbent. Les semaines sont aussi remplies, mais les salaires ne bougent pas. Personne ne se graisse la patte. Les problèmes financiers de la coopérative ont aussi forcé la coupure d’un poste à temps plein.

Côté positif, la mobilisation pour du travail bénévole fonctionne bien. Lors d’une assemblée générale extraordinaire, les organisateurs ont fait appel à leur 3500 quelques membres pour leur venir en aide.

Pour la coopérative de solidarité le Haricot magique, il faut quand même que les consommateurs répondent à l’appel. Myriam Lachance précise « ne serait-ce que de faire l’effort de venir une fois par semaine » pour enclencher un changement.

Pour ceux qui souhaitent s’impliquer, les horaires sont de 3 h 30 et les plages varient. Il suffit de visiter la page Facebook du Haricot magique.

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