L’enfance de l’art : hommage à Sol magnifié

Les mots de Favreau n’ont plus résonné en solo, mardi soir, au théâtre La Bordée. Un quintette de comédiens a joué une brillante partition poétique dans L’Enfance de l’art : doigts d’auteur de Marc Favreau.

<em>L’enfance de l’art</em> : hommage à Sol magnifié | 30 mars 2022 | Article par Véronique Demers

Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Les mots de Favreau n’ont plus résonné en solo, mardi soir, au théâtre La Bordée. Un quintette de comédiens a joué une brillante partition poétique dans L’Enfance de l’art : doigts d’auteur de Marc Favreau.

L’équipe d’ExLibris a choisi avec doigté des textes de Marc Favreau (Sol) et a invité des auteurs à créer des clins d’oeil inédits en hommage à l’auguste clochard. Marie-Lise Chouinard, Annie Cloutier, David Leblanc et Anne-Marie Olivier ont manié la plume de manière à plonger dans l’univers de Marc Favreau (1929-2005), alias Sol.

En ce soir de première, Sophie Thibault a remplacé à pied levé Mary-Lee Picknell, empêchée de jouer. Avec son texte en main, la comédienne a démontré une aisance surprenante à manier les mots, telle une acrobate sur un fil de fer.

C’est avec une grande admiration et un amour pour l’oeuvre de Marc Favreau que Nicolas Gendron, également de la distribution, signe la mise en scène. Bien qu’il soit question de pollution environnementale, d’éducation défaillante, de capitalisme à outrance, de pouvoir à la dérive et d’une vieillesse qu’on veut écarter, il règne malgré tout une atmosphère bon enfant. Marc Favreau a déjà dit que « l’enfer, ce serait un monde sans enfant ». Mais certainement aussi un monde sans poète.

Un personnage de L'enfance de l'art : doigts d'auteur de Marc Favreau, un oeil maquillé comme Sol.
Les mots de Favreau continuent de trouver écho dans une nouvelle génération d’artistes.
Crédit photo: Stéphane Bourgeois

Le pouvoir des mots

La personnification de certains concepts nous aide à rire de certaines failles régnant dans notre société. Comme le pouvoir incarné par Maxime Beauregard-Martin, malade, à bord d’une brouette. Celui-ci s’en va à la dérive et rejoint le parti adverse. Avec le nouveau politicien élu arborant du rouge et son obsession pour les selfies, on comprend qu’il s’agit de Trudeau.

Il serait tout simplement impossible de décrire et résumer les foisonnants jeux de mots de L’enfance de l’art : doigts d’auteur de Marc Favreau. Pour ponctuer cette consistance langagière et respecter en même temps l’univers de Sol, de simples accessoires sont magnifiés et élevés à d’autres fins, comme une corde à danser en guise de volant de moto, une canne de conserve comme téléphone, ou encore une planche à repasser faisant office de cercueil.

Les mots de Favreau n’ont jamais posé leurs valises. Ils continuent de trouver écho dans une nouvelle génération d’artistes et de s’arrimer à leurs élans créateurs les poussant vers le firmament poétique.

La pièce L’enfance de l’art : doigts d’auteur de Marc Favreau devait être présentée du 29 mars au 9 avril au Théâtre La Bordée. La première semaine de représentations a dû être annulée. Seules les soirées du 5 au 9 avril sont maintenues pour le moment. Les détenteurs et détentrices de billets seront contacté.e.s.

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