L’Atelier-galerie Marie Plante ouvre sur Saint-Vallier Est

Au 215 rue Saint-Vallier Est, auparavant occupé par le salon de coiffure Sacrée Tête, on retrouve désormais l'Atelier-galerie Marie Plante. Après une carrière en pédopsychiatrie, la propriétaire consacre sa retraite à de pleines retrouvailles avec sa démarche artistique… et la vie urbaine.

L’Atelier-galerie Marie Plante ouvre sur Saint-Vallier Est | 8 juin 2022 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Suzie Genest

Au 215 rue Saint-Vallier Est, auparavant occupé par le salon de coiffure Sacrée Tête, on retrouve désormais l’Atelier-galerie Marie Plante. Après une carrière en pédopsychiatrie, la propriétaire consacre sa retraite à de pleines retrouvailles avec sa démarche artistique… et la vie urbaine.

« C’est à la fois chic et industriel, c’est chaleureux. J’aime ça, les vieilles poutres, les tuyaux, les belles fenêtres… » Marie Plante confie avoir eu le coup de foudre pour le rez-de-chaussée de l’immeuble datant de 1882. Elle s’est installée à l’automne; depuis ce printemps, elle y vient régulièrement.

Cherchant d’abord sur la rue Saint-Joseph, l’artiste avait l’œil sur un local à deux niveaux. Il lui aurait permis d’avoir son atelier-galerie au rez-de-chaussée et un pied-à-terre au-dessus. Puis le doute s’est installé : à son âge, s’embarquait-elle dans un projet trop ambitieux? Pendant qu’elle hésitait, un autre a saisi l’occasion.

« Je l’ai tellement regretté! Je me suis dit : plus jamais je ne m’arrête pour mon âge! »

La peintre à l’acrylique se définit comme « quelqu’un qui aime explorer, découvrir » et créer des séries. Marie Plante vit près du fleuve à Saint-Augustin-de-Desmaures. Cet environnement, ses thèmes, ses matières, se retrouvent dans ses tableaux. Fougère, verge d’or, morceaux de cèdre, plumes d’oiseaux servent notamment de pochoirs pour son travail à l’aérosol. Avec du bois de grève, elle compose aussi des sculptures.

N’empêche, comme les oiseaux migrateurs qui ont inspiré son oeuvre Rive de rêve pendant la pandémie, l’artiste « rêve d’être ailleurs ».

« Ça fait 25 ans, c’est bon. J’ai fait en masse de réserve de petits oiseaux et de grand air! […] J’aimerais ça, être dans Saint-Roch. Je suis vraiment bien ici. »

Entre l’art et la santé

Jeune, Marie se passionnait pour la création artistique, un choix d’études et de carrière qui n’aurait pas eu l’aval de ses parents. Elle a donc choisi la médecine.

« Je suis arrivée très, très jeune en médecine. Ça a été un choc. Rendue à l’internat, j’ai décroché. J’étais tellement jeune que les problèmes dont les gens me parlaient, je n’avais pas l’expérience de vie pour ça. Dans ce temps-là, tu étais tout seul quand tu commençais, le soir, la nuit… Je suis devenue anxieuse, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. J’ai quitté. »

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Marie Plante a travaillé une douzaine d’années au ministère de la Santé, a suivi une formation à l’ÉNAP, mais le domaine de la santé mentale l’interpellait. Elle est retournée aux études, en psychiatrie, plus précisément en pédopsychiatrie.

Tout en travaillant comme pédopsychiatre, à l’Hôtel-Dieu-du-Sacré-Cœur dans Saint-Sauveur et au CHUL notamment, Marie peignait dans ses temps libres. Des cours de pastel l’ont poussée à faire de nouveau des expositions, entre autres dans les bibliothèques de Québec.

« Le goût était de plus en plus fort. Je songeais à ma retraite… Je voyais mes collègues prendre leur retraite à 80 ans, malades… Je me disais : non, non, non, moi, je ne veux pas faire ça! Je me suis préparée pour ça. »

Pouvant difficilement travailler à mi-temps à Québec sans que la surcharge retombe sur des collègues, Marie s’est tournée vers Baie-Comeau. Elle faisait l’aller-retour en alternance avec un autre pédopsychiatre, chacun travaillant une semaine sur deux. Pendant cinq années, Marie a ainsi consacré une semaine sur deux à sa démarche d’artiste. Elle a ensuite occupé un poste à mi-temps plus près de chez elle, comme consultante au GMF de l’Hêtrière.

Marie Plante devant Mirage, présenté en exposition satellite de Manif d'art 10
Marie Plante devant Mirage, présenté en exposition satellite de Manif d’art 10
Crédit photo: Suzie Genest

Quelqu’un qui s’implique

En 2015, Marie Plante a fait le saut vers la retraite complète. Dès lors, elle s’est impliquée à la Galerie Off dans Saint-Jean-Baptiste.

« Moi, je suis quelqu’un qui m’implique. Quand j’étais psychiatre, j’ai été directrice de département. Après, j’ai été au conseil d’administration des Psychiatres du Québec. J’ai été chef des Pédopsychiatres du Québec. À Saint-Augustin-de-Desmaures, je me suis impliquée dans l’Association culturelle. À Québec, j’ai été sur le conseil d’administration de la Société artistique de Québec. J’ai développé les prix d’excellence pour les artistes du Symposium Visit’Arts avec CGI, qui voulait qu’on s’implique auprès de jeunes. »

Avant la pandémie, avec un soutien de la Caisse Desjardins, Marie Plante a concrétisé un projet d’art public à Saint-Augustin-de-Desmaures. Des artistes gravitant autour de la Galerie Bécot, dont le propriétaire lui-même et Don Darby, y ont été invités. Elle s’est rapprochée de ce cercle, dont l’épicentre se trouve dans Saint-Roch. On l’a ensuite invitée à participer à l’exposition satellite de Manif d’art 10 à la Galerie Bécot.

En plus d’avoir pignon sur rue à proximité de plusieurs galeries, de l’École d’art, des centres d’artistes, Marie Plante présente et vend ses œuvres sur son site web, sans pression.

« Mon objectif premier, c’est d’être heureuse, et d’avoir le plaisir de peindre! »

Les 18 et 19 juin, de 11 h à 17 h ce sera l’ouverture publique officielle de l’Atelier-Galerie Marie Plante. Du mercredi au dimanche, l’artiste travaille dans son atelier-galerie et y accueille les visiteurs. « J’aime le monde », dit celle qui se réjouit de retrouver ce « monde » dans Saint-Roch.

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