Des toilettes publiques autonettoyantes à la frontière Saint-Roch – Vieux-Québec?

Les défis de cohabitation vécus à la frontière de Saint-Roch et du Vieux-Québec ont été soulevés lors d’assemblées publiques avant de faire la manchette, et même avant la relocalisation de Lauberivière. À la séance du conseil municipal lundi, deux conseillers ont évoqué une solution potentielle à une des problématiques sous-jacentes : des toilettes publiques, autonettoyantes.

Des toilettes publiques autonettoyantes à la frontière Saint-Roch – Vieux-Québec? | 4 mai 2021 | Article par Suzie Genest

Toilettes autonettoyantes inaugurées à Montréal au printemps 2018.

Crédit photo: Ville de Montréal

Les défis de cohabitation vécus à la frontière de Saint-Roch et du Vieux-Québec ont été soulevés lors d’assemblées publiques avant de faire la manchette, et même avant la relocalisation de Lauberivière. À la séance du conseil municipal lundi, deux conseillers ont évoqué une solution potentielle à une des problématiques sous-jacentes : des toilettes publiques, autonettoyantes.

L’avis de proposition concernant les toilettes publiques est venu du conseiller municipal indépendant de Saint-Roch – Saint-Sauveur Pierre-Luc Lachance. Il était appuyé par le conseiller municipal de Cap-aux-Diamants Jean Rousseau, de Démocratie Québec. Saint-Roch et le Vieux-Québec « vivent des enjeux en regard du besoin d’avoir accès à des blocs sanitaires publics, autant pour la population que pour les visiteurs », fait-il valoir.

Il cite l’existence, sur le marché, d’un bloc sanitaire autonettoyant « sécuritaire, accessible universellement et programmable » en termes d’heures d’accès. Plusieurs parcelles de terrain appartenant à la Ville de Québec, près des réseaux d’aqueduc, d’électricité, d’égout, pourraient en accueillir, estime M. Lachance. Il demande à la Ville de Québec de faire l’acquisition et l’installation d’un tel bloc sanitaire dans le secteur de Lauberivière, et d’étudier d’autres endroits qui pourraient en accueillir dans les quartiers centraux.

Comme à Montréal

On retrouve de telles « toilettes intelligentes », comme on les surnomme parfois, à Montréal, « dans des secteurs similaires à ceux du centre-ville de Québec », fait valoir M. Lachance. Une douzaine ont été installées dans la métropole, de 2018 à 2020, au coût total de quelque 3 M$. La Ville de Montréal avait établi un partenariat avec les organismes Spectre de Rue et Le Sac à Dos, pour assurer une présence sur le terrain pendant quelques mois. Dans un reportage du Journal Métro en mai 2018, lors de l’inauguration du premier bloc sanitaire autonettoyant, on peut voir une démonstration du dispositif.

La proposition présentée au conseil municipal rappelle que « l’ensemble des intervenants (Ville, CIUSSS, organismes) ont confirmé la volonté d’agir de façon holistique par diverses actions à court, moyen et long terme » dans le secteur de Lauberivière.

Pour le président de la Société de développement commercial (SDC) de Saint-Roch et propriétaire de La Place, François LeBel, un bloc sanitaire autonettoyant est une « excellente idée, ça aurait dû être fait avant! » Quant à Éric Boulay, directeur général de Lauberivière, qui a appris par Monsaintroch que cette proposition avait été faite au conseil municipal, il s’en est réjoui :

« Chacune des petites solutions amène quelque chose, même si ça ne règle pas tout. On sous-estime l’importance d’avoir accès à des blocs sanitaires! C’est drôle que tu me parles de ça, parce qu’il y a deux ans, j’ai été en voyage au Portugal avec ma famille, et il y avait des blocs sanitaires autonettoyants. J’ai trouvé que c’était tellement une bonne idée! »

Solution nouvelle, vieux besoins

Si le contexte de la pandémie l’a exacerbée, la préoccupation pour l’accès à des toilettes publiques dans les quartiers centraux n’est pas nouvelle. On l’évoque régulièrement lors d’assemblées des conseils de quartier, de consultations publiques, d’ateliers participatifs pour l’aménagement de parcs, etc. Les organismes d’aide aux itinérants et itinérantes ne sont pas les seuls à en parler.

Des organismes œuvrant auprès des familles et des enfants, dont la Joujouthèque Basse-Ville, Commun’action 0-5 ans, la Table de quartier L’Engrenage de Saint-Roch, ont souligné ce besoin dans des mémoires déposés à la Ville, notamment en amont du Programme particulier d’urbanisme (PPU) du secteur sud du centre-ville Saint-Roch, adopté en 2017.

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Après avoir entendu plusieurs parents, le conseil de quartier du Vieux-Limoilou s’est saisi de l‘enjeu de l’accès aux toilettes du parc d’Iberville. Marcheurs et cyclistes qui sillonnent le sentier linéaire de la rivière Saint-Charles ont exprimé le même besoin lors de la consultation ambulante Rêvons nos rivières en 2016 et même en avril dernier, durant l’assemblée générale annuelle du conseil de quartier de Saint-Sauveur.

Défis

Selon l’avis de proposition de M. Lachance, « le bloc sanitaire du jardin Jean-Paul L’Allier représente un défi en matière d’entretien pour assurer des heures d’ouverture correspondant aux besoins de toutes les populations ». Quant à lui, « le bloc sanitaire temporaire mobile [de la place Jacques-Cartier] coûte plus de 200 000 $ annuellement à opérer », en location  d’équipement, surveillance et entretien. Il y est souligné également que les toilettes chimiques « posent des défis d’accessibilité et d’entretien, en plus d’être très peu sécuritaires ».

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