Santé sexuelle des femmes : 42,3 M$ à trois organismes de coopération internationale

Jean-Yves Duclos, député fédéral de Québec et président du Conseil du Trésor, a annoncé le 8 mars l'octroi de 42,3 millions $ pour le financement d’un projet de coopération internationale favorisant les droits et l’accès des femmes aux soins de santé sexuelle et reproductive. Trois organismes locaux allieront leurs forces pour cette initiative : le Centre de coopération internationale en santé et développement, SOCODEVI et Avocats sans frontières Canada.

Santé sexuelle des femmes : 42,3 M$ à trois organismes de coopération internationale | 8 mars 2021 | Article par Julie Rheaume

Le ministre Jean-Yves Duclos, lors de sa présentation du 8 mars par visioconférence.

Crédit photo: capture d'écran

Jean-Yves Duclos, député fédéral de Québec et président du Conseil du Trésor, a annoncé le 8 mars l’octroi de 42,3 millions $ pour le financement d’un projet de coopération internationale favorisant les droits et l’accès des femmes aux soins de santé sexuelle et reproductive. Trois organismes locaux allieront leurs forces pour cette initiative : le Centre de coopération internationale en santé et développement, SOCODEVI et Avocats sans frontières Canada.

Le projet Renforcer la santé sexuelle et reproductive au Bénin, Burkina Faso et Mali (PLURIELLES) sera mis en œuvre conjointement par SOCODEVI, situé dans Montcalm;  Avocats sans frontières Canada (ASFC), basé à Saint-Roch; et le Centre de coopération internationale en santé et développement (CCISD), de Sainte-Foy.

Il vise notamment une plus grande liberté de choix et l’autonomisation des femmes et des filles, dans une approche collaborative. Les organisations participantes vont non seulement améliorer la situation à court terme des ces femmes et filles, mais aussi leur situation à long terme, a indiqué Jean-Yves Duclos dans son allocution présentée par visioconférence.

« Les grossesses d’adolescentes peuvent avoir des effets très néfastes non seulement en matière économique et sociale pour ces filles et pour ces femmes, mais aussi pour les familles et les communautés. On sait, par exemple, que de nombreuses filles qui tombent enceinte tôt doivent très rapidement abandonner l’école, leur éducation, et ainsi générer des effets nuisibles pour leur développement à plus long terme », a-t-il enchaîné.

« Il ne s’agit pas de contrôler la sexualité des femmes. Au contraire, (il s’agit) d’accroître leur liberté et leur sécurité en leur donnant accès aux services et aux outils qu’elles ont besoin », ajoute M. Duclos.

Droits humains et pouvoir des femmes

Aissatou Tinka Bah
Aissatou Tinka Bah.
Crédit photo: capture d'écran

« Cette annonce confirme l’intérêt pour une approche intégrée qui vise non seulement à améliorer les services de santé, mais aussi l’exercice des droits humains et l’autonomisation économique. Une parfaite combinaison pour agir sur la santé et les déterminants socio-économiques et culturels », de dire Dre Aissatou Tinka Bah, chargée de projet au CCISD.

En plus de la santé, le projet a également comme objectif l’appropriation, par les femmes, de leurs droits par des moyens comme l’éducation populaire, l’aide juridique ou l’assistance judiciaire, a-t-elle précisé.

«Il faut que chaque adolescente et femme sur la Terre ait accès à une gamme complète de services de santé incluant la santé sexuelle et reproductive. Pour notre part, le Canada favorise une approche qui renforce le pouvoir des femmes et des adolescentes grâce à notre politique d’aide internationale féministe (…). Nous savons que répondre aux besoins en matière de contraception moderne fera baisser les avortements dangereux de 74% », a de son côté ajouté la ministre du Développement international, Karina Gould, lors de l’annonce du 8 mars.

« La politique féministe du Canada vise à ce que les femmes et les jeunes filles soient habilitées à réaliser leur plein potentiel. Le Canada est devenu le premier donateur de l’OCDE pour l’égalité des genres et le premier donateur mondial pour les organisations de défense des droits des femmes et pour la santé et les droits sexuels et reproductifs », rappelle le gouvernement.

Publicité

Financement

Développement international Canada financera le projet PLURIELLES à la hauteur de 42,3 millions $ sur sept ans. L’enveloppe a été accordée de façon globale. Elle n’est pas divisée en montants spécifiques à chaque organisme, a-t-on appris lors du point de presse.

« Ces trois organisations (CCISD, SOCODVI et ASFC) ont compétitionné (sic) à travers le pays avec d’autres organisations pour recevoir ce financement important et nous sommes extrêmement fiers que ce soit ces organisations de Québec qui aient été choisies pour la qualité et la pertinence de leur projet », a expliqué Jean-Yves Duclos.

« Le projet devrait bénéficier à environ deux millions de femmes et d’adolescentes en situation de vulnérabilité. En 2019-2020, près de 3 400 000 personnes ont pu accéder à des services en santé sexuelle et reproductive grâce au soutien du Canada et de sa politique d’aide internationale féministe », a ensuite précisé le bureau du député de Québec par voie de communiqué.

Au financement du gouvernement, s’ajoute la contribution de 4 230 000 $ et l’assistance technique de la Fondation One Drop, créée en 2007 par le fondateur du Cirque du Soleil Guy Laliberté, pour améliorer les pratiques en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène en milieu de soins.

8 mars

Cette annonce du gouvernement a eu lieu le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, et ce n’est pas un hasard .

« Une journée qui est importante parce qu’elle nous rappelle le travail qui reste à faire pour atteindre une véritable égalité femmes-hommes, ici, au Canada et aussi, certainement, ailleurs dans le monde », a dit le député de Louis-Hébert, Joël Lightbound, qui participait à la présentation diffusée sur la page Facebook de M. Duclos.

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir