Devant la rareté de main-d’œuvre en développement, des acteurs numériques locaux ont fait émerger une formation gratuite, axée sur l'apprentissage par projet et pensée pour des personnes aux profils variés. C’est la genèse de 42 Québec, un campus orchestré par Québec numérique au 330 de Saint-Vallier Est. Après deux « Piscines », la première rentrée, celle du printemps, avait lieu cette semaine, le 4 mai.
Une première rentrée pour 42 Québec
Devant la rareté de main-d’œuvre en développement, des acteurs numériques locaux ont fait émerger une formation gratuite, axée sur l’apprentissage par projet et pensée pour des personnes aux profils variés. C’est la genèse de 42 Québec, un campus orchestré par Québec numérique au 330 de Saint-Vallier Est. Après deux « Piscines », la première rentrée, celle du printemps, avait lieu cette semaine, le 4 mai.
Une Piscine, dans l’univers de 42 Québec, c’est une immersion intensive de 26 jours consécutifs. Pour y être admis, il faut d’abord avoir 18 ans, être motivé par la formule d’apprentissage proposée et se prêter à une séance de jeux logiques, en ligne. Après une rencontre, les candidat.e.s accepté.e.s pourront plonger. Au programme des quatre semaines : tutoriels, réalisation d’une dizaine de projets, examen hebdomadaire le vendredi, travaux d’équipe la fin de semaine.
Dans un court clip vidéo diffusé en mars sur la page Facebook de 42 Québec, on peut entendre les impressions de participant.e.s aux premières Piscines.
Environ 80 % des sortant.e.s de la Piscine formeront la prochaine cohorte. Une cohorte débute au printemps, une autre à l’automne. Le parcours, qui inclut des stages en milieu de travail, s’étend sur environ trois ans à temps complet, durée qui varie selon l’horaire et le rythme de chacun.e. C’est que la formation, qui mise sur l’apprentissage par projet et par les pairs, ne comprend ni cours magistraux ni horaire fixe. Les locaux de 42 Québec sont accessibles 24 h sur 24, sept jours sur 7, ajoute Isabelle Ouellet, coordonnatrice marketing et communications pour 42 Québec.
Bassin différent, ancrage local
La flexibilité de la formule pédagogique de 42 Québec peut faciliter la conciliation études-travail ou études-famille. Elle peut aussi séduire celles et ceux à qui le cadre scolaire traditionnel convient moins bien. Les personnes qui ont sauté dans les premières Piscines, en amont de la rentrée du 4 mai, provenaient de différents horizons :
« On a eu des gens qui venaient des communications, on a même eu un candidat qui a fait son droit, on a eu des gens de la construction, des gens de la restauration, on a eu des mères de familles qui voulaient se recycler, on a eu aussi le candidat type, le jeune un peu geek. […] Le fait que ce soit gratuit, par projet, qu’il n’y ait pas d’horaire fixe, ça permet d’aller chercher dans un autre bassin. On ne veut pas remplacer les institutions scolaires, on ne va pas remplacer les systèmes traditionnels. On veut juste apporter quelque chose de nouveau, pour que des nouvelles personnes puissent s’y retrouver », explique Isabelle Ouellet.
Une trentaine de campus, un peu partout sur la planète, ont adopté ce genre de formule et font partie du grand réseau du 42 Network. Si la formation n’est pas reconnue par le ministère de l’Éducation du Québec, les finissant.e.s de 42 Québec le seront par les entreprises numériques locales en mal de main-d’œuvre. Certaines, dont Ubisoft, Beenox et Korem, figurent d’ailleurs parmi les partenaires privés qui appuient financièrement le campus, pour lequel Québec numérique a reçu du financement de la Commission des partenaires du marché du travail, de la Ville de Québec et de Desjardins, entre autres.
42 Québec espère recruter et former chaque année 200 nouveaux étudiant.e.s, qui iraient combler les besoins locaux. Depuis l’ouverture, vu la situation sanitaire, il a fallu ajuster la jauge à la baisse. Les prochaines Piscines sont prévues en juillet et en août, en vue de former la cohorte de septembre. On en retrouve tous les détails et modalités sur le site web de 42 Québec.
Une fois bien implanté, le campus « veut s’impliquer dans le quartier », souligne Isabelle Ouellet et continuer de miser sur des fournisseurs locaux, comme il l’a fait en se meublant chez MBH Mobilier, cite-t-elle en exemple.
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.