Miser sur le caractère unique et dynamique de Saint-Roch

Depuis le 23 novembre 2020, la Société de développement commercial centre-ville (SDC St-Roch) accueille une nouvelle directrice générale, Annie Vallée. Grâce à son rôle, cette dernière vise entre autres à soutenir les entrepreneurs locaux et à faire connaître tous les attraits du quartier aux citoyens et visiteurs.

Miser sur le caractère unique et dynamique de Saint-Roch | 12 janvier 2021 | Article par Julie Rheaume

Annie Vallée, directrice générale de la SDC de Saint-Roch.

Crédit photo: courtoisie Studio Réverbère

Depuis le 23 novembre 2020, la Société de développement commercial centre-ville (SDC St-Roch) accueille une nouvelle directrice générale, Annie Vallée. Grâce à son rôle, cette dernière vise entre autres à soutenir les entrepreneurs locaux et à faire connaître tous les attraits du quartier aux citoyens et visiteurs.

En entrevue à Monsaintroch par visioconférence, le 11 janvier, Annie Vallée se décrit d’abord comme « polyvalente, curieuse et épicurienne » lorsqu’on lui demande de parler d’elle et de son parcours.

Mme Vallée compte environ 25 ans d’expérience dans le commerce de détail, autant comme directrice régionale que comme travailleuse autonome, entre autres. Elle a notamment œuvré pour des compagnies multinationales et a été à la tête de sa propre boutique à l’Île d’Orléans. Elle est également coach corporative. À ce CV bien garni s’ajoute aussi un poste de chargée de cours en Commercialisation de la mode au Collège Laflèche de Trois-Rivières (elle n’a toutefois pas pris de charge de cours cette session, précise-t-elle). Motivée par le désir « du mieux-vivre ensemble », elle a également fait beaucoup de bénévolat.

« J’ai une passion pour le commerce et une passion pour le développement des gens, qu’ils s’accomplissent, soient sur leur X. J’ai aussi un désir profond de faire des actions responsables, de faire la différence », dit-elle en début d’entrevue.

« Le poste de la SDC est venu m’offrir cet amalgame-là dans Saint-Roch. Je suis dans une position où je peux appuyer les gens qui ont des commerces et, en même temps, contribuer à la vie de quartier, au mieux-vivre ensemble, à la qualité de vie des résidents, (au) support aux organismes communautaires, culturels, salles de spectacles, théâtres, musées, etc. », soutient Mme Vallée.

Femme noire à la tête d’une SDC de Québec, celle qui a été adoptée dans une famille beauceronne fait figure de pionnière. Au cours de sa carrière, elle dit ne pas avoir vécu d’embûches en raison de la couleur de sa peau. « Une fois adulte, dans mon monde professionnel, j’ai vraiment eu le privilège que ce ne soit pas quelque chose qui ait été un obstacle (…). Mon vécu n’est pas le même que celui de beaucoup de gens, au niveau professionnel », raconte-telle, même si dans sa jeunesse elle a dû, parfois, faire face à certaines attitudes désagréables.

Défis de la SDC

Le parvis de l’église Saint-Roch, en août 2019.
Crédit photo: Jean Cazes

Pour mieux faire connaître la Société de développement commercial auprès des citoyens (et non seulement auprès de ses membres), le fait de notamment s’impliquer dans divers organismes, rencontres et assemblées vient « mettre un visage à la SDC».

« Beaucoup de gens ne savent pas ce que fait la SDC, malheureusement. Il y a une grosse campagne d’information à faire », déplore Mme Vallée. Cette campagne passe « par un contact humain, le plus possible » ou encore les médias sociaux.

À titre informatif, les SDC « sont des organisations privées à but non lucratif qui veillent à la représentation des intérêts des commerçants d’une artère commerciale. Elles font la promotion des projets propices au développement économique et stimulent la croissance des affaires de leur secteur », peut-on lire sur le site web de la Ville de Québec. Mme Vallée précise toutefois que les SDC représentent toutes les entreprises et organisations de leurs secteurs et pas seulement les commerces.

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En tant que directrice générale de la SDC St-Roch, quels seront les principaux défis à relever? « La COVID-19 vient ajouter, vous vous en doutez, une couche supplémentaire aux défis », réplique Annie Vallée.

« Dans un temps régulier (hors-pandémie), le défi va être de faire connaître Saint-Roch à sa juste valeur. Quand on parle de mixité et de différentes classes sociales ou de différents profils de résidents, pour moi, c’est quelque chose qui est aussi une force », répond-elle.

« La société, c’est aussi ça. C’est vivre avec différents profils de gens qui n’ont pas tous les mêmes ressources, que ce soit des ressources financières ou intellectuelles. Parfois, c’est de la souffrance. Je pense qu’il y a beaucoup d’organismes communautaires, dans Saint-Roch, qui font un excellent travail. Est-ce que c’est un défi? À partir du moment où on les considère dans nos projets de développement, dans nos plans d’action, qu’on collabore avec eux, je pense qu’ils font un travail bien mieux que nous on pourrait le faire. C’est de développer ces partenariats (avec les organismes) et les appuyer dans leurs initiatives pour la qualité de vie de tous les résidents. La personne qui est en condo ou celle qui est dans la rue, c’est un résident », ajoute la directrice générale.

Annie Vallée souhaite montrer Saint-Roch comme étant un endroit « qui tire son caractère, son authenticité, de cette mixité ». Par exemple, on retrouve sur la rue Saint-Joseph des commerces « complètement authentiques et uniques, des gens, des personnalités… C’est aussi ça, Saint-Roch ».

Il faut donc faire mieux connaître le caractère unique et dynamique du quartier ainsi que ses commerces. De plus, éventuellement, elle aimerait que le secteur devienne une destination touristique prisée en fonction de ses multiples qualités et attractions.

Même si nous sommes encore en confinement, Annie Vallée invite les gens à venir dans Saint-Roch pour s’y balader « avant 20h », à continuer de penser à acheter local grâce, entre autres, à la cueillette à la porte des commerces et à encourager les restaurants locaux.

L’après-COVID

Une vue de la rue Saint-Joseph, en décembre dernier.
Crédit photo: Jean Cazes

Une fois la crise de la COVID-19 terminée, il faudra ensuite s’attaquer à la relance économique du secteur, dit Mme Vallée.

« Dans quoi allons-nous nous retrouver? Quels seront les comportements des consommateurs? Est-ce que les habitudes vont revenir rapidement? Comment vont revenir les fonctionnements permis des divers commerces, tous secteurs confondus? Quelle sera la norme, désormais? Quel sera ensuite le comportement du consommateur? », se questionne-t-elle.

Le défi sera donc ensuite de « bien saisir ce à quoi ressemble notre monde  au moment ou tout reprend et comment relancer l’économie», ajoute Mme Vallée. Il faudra également voir quelle sera la situation financière des commerces et bureaux.

« Ça va être une crise, quand même! », lance la directrice. Pour avoir une relance, ça prend des moyens et un fond de roulement. Il faudra donc relancer la machine, après, pour que tout le monde redevienne profitable rapidement avec un soutien pour appuyer la transition, ajoute-t-elle.

Soutien et moyens

Le commerce de détail ne l’a présentement pas facile en raison de la crise sanitaire. Comment attirer de nouvelles entreprises et donner un coup de pouce aux établissements déjà existants du secteur?

Pour aider ces derniers dans le contexte actuel, les sept SDC de Québec se sont regroupées par solidarité et besoin de faire front commun, d’avoir un impact rapide sur certaines décisions, d’exprimer certains besoins et d’assurer une représentation auprès des instances gouvernementales et les ministères, répond Mme Vallée.

Un sondage est d’ailleurs en cours à la suite de l’annonce gouvernementales du 6 janvier en lien avec le reconfirment et le couvre-feu, raconte Annie Vallée. Les SDC souhaitent ainsi prendre le pouls de leurs membres en lien avec leurs besoins et leur avenir. Il est évidemment trop tôt pour en connaître les résultats, mais certains ont fait part de leur désir d’avoir accès à des activités de réseautage, entre autres.

Les paliers de gouvernements proposent aussi certaines mesures d’aide aux entreprises.

« Notre rôle, c’est s’assurer que les gens aient accès à ces informations rapidement, (qu’ils sachent qu’ils peuvent) aller chercher de l’aide, les supporter aussi. Ce n’est pas toujours facile de se retrouver dans certaines demandes. On est là pour les accompagner », explique Mme Vallée quant au rôle de la SDC.

Même si c’est plus difficile en pleine crise sanitaire, être présente sur le terrain et aller à la rencontre des membres de la SDC est également un atout, pour elle.

La directrice tente aussi de sortir ces derniers de leur isolement par divers outils de communication, comme un groupe Facebook privé ou une infolettre.

« Il y a des solutions. Les gens ne sont pas seuls, il y a du soutien pour eux », conclut Annie Vallée.

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