Louis-Karl Picard-Sioui : « Comment peut-on rêver l’avenir en tant que Premières Nations ? »
La 10e édition du Salon du livre des Premières Nations sera à Québec du 18 au 21 novembre 2021. Sur la thématique « Demain », des écrivain.e.s des Premières Nations de tout le Canada interrogeront l’avenir des littératures autochtone. Spectacles et bingos littéraires auront lieu à la salle Multi, en plus d’ateliers dans les bibliothèques de quartier.
« Il y a une explosion, une diversification des littératures autochtones »
Après une 9e édition en mode virtuel, le Salon du livre des Premières Nations revient en présentiel. Il est organisé par l’OBNL de Wendake Kwahiatonhk!, dont la mission est de promouvoir et de diffuser la littérature, les livres autochtones. Le Salon du livre des Premières Nations est l’évènement fort qui rythme les activités de l’organisme culturel.
« C’est notre dixième anniversaire, c’était important pour nous de réaliser l’évènement avec les gens en présentiel. On a regardé la chose avec philosophie et on s’est dit : “qu’est-ce qu’on peut faire?” Le rythme va être moins essoufflant! », explique Louis-Karl Picard-Sioui, directeur général.
Avec la thématique « Demain », les organisateurs proposent une rétrospective de l’évolution des littératures autochtones. À l’occasion de dixième anniversaire, l’objectif de cette édition est aussi d’évaluer les productions littéraires contemporaines pour saisir leur impact sur les productions à venir.
« Ce dixième anniversaire est significatif, c’est important de regarder le chemin parcouru. La littérature autochtone est née dans les années 70. En même temps, le “demain”, j’ai l’impression qu’on est rendus là en tant que littérature autochtone. Il y a une explosion, une diversification des littératures autochtones », analyse le directeur général du Salon.
Louis-Karl Picard-Sioui tient à souligner, dans cette édition, les propositions différentes et le fait qu’elles soient « de plus en plus décomplexées ». Selon lui, c’est le moment de se demander « ce qui nous attend demain! »
Spectacles littéraires et bingos dans Saint-Roch
L’ouverture du Salon du livre des Premières Nations se fera à la Salle Multi-Méduse de Saint-Roch. Avec la production originale du spectacle Les oranges sont rouges, quatre écrivain.e.s tissent leurs expériences communes.
« C’est la rencontre de quatre univers littéraires différents qui nous ramènent à beaucoup de dossiers d’actualité chez les Premières Nations, comme les pensionnats et le combat pour la justice. Pour des gens qui n’auraient jamais vu de spectacle littéraire, courez, courez en voir! Il y a pleins de choses intéressantes. Le texte prend place sur scène, c’est pas du théâtre mais les textes sont lus, chanté, peuvent être actés! », détaille Louis-Karl Picard-Sioui.
En lien avec l’actualité de cette dernière année, Shayne Michael, Maya Cousineau Mollen, Darrel J. McLeod et Jocelyn Siou vont marier poésie, littérature, musique et marionnettes. Cette production originale est mise en scène par Yves Sioui Durand, cofondateur d’Ondinnok et Prix GG en arts de la scène.
Onweh
Suivront trois soirées de spectacle avec Onweh, le 19 novembre, toujours à la salle Multi. Ici, un manifeste poétique au féminin pour la sauvegarde des langues ancestrales, des cultures autochtones et du territoire. Les autrices Joséphine Bacon et Andrée Levesque Sioui interprèteront ce spectacle en français, innu-aimun et wendat.
Je suis une maudite Sauvagesse
Le 20 novembre, l’autrice et comédienne Natasha Kanapé Fontaine fera la lecture du classique d’An Antane Kapesh, dans une mise en scène de Charles Bender. « De la vie nomade à l’existence déracinée sur les réserves près de Sept-Îles, l’expérience de l’écrivaine innue An Antane Kapesh résume avec cran et lucidité la tragédie des Premiers Peuples », indique le site du Salon du livre des Premières Nations.
Bingo littéraire Kwahiatonhk!
Depuis sa création en 2015, chaque année, le public du Salon demande à l’équipe organisatrice de faire revenir le bingo littéraire. « On s’est dit : c’est notre 10e anniversaire, on va leur donner! », partage Louis-Karl Picard-Sioui.
Cette année, la formule est renouvelée grâce à l’introduction de 15 % de nouveaux textes. Pour ce qui est du concept, il reste le même. Sur scène, des textes pouvant remonter aux années 70 sont tirés au sort. Ensuite, des écrivain.e.s les lisent sur scène pendant que les autres jouent au bingo.
« On peut voir le bingo dix fois, c’est jamais les mêmes prestations car c’est le boulier qui décide. Ça va être bien le fun! C’est le party le bingo littéraire puis moi, c’est mon bonbon! J’adore animer cette activité-là, car c’est de la créativité, c’est de la folie », lance le directeur général du Salon.
Ateliers familiaux dans Limoilou et Saint-Sauveur
En plus des spectacles à Saint-Roch, des conférences à la Maison de la littérature et au Morrin centre, des ateliers sont organisés pour les familles. Les écrivain.e.s iront à la rencontre des quartiers pendant la fin de semaine. Le directeur générale du Salon précise : « si des petites familles sont intéresssées, il faut le faire rapidement. Il y a des activités qui sont déjà complètes alors il faut s’inscrire rapidement ».
On peut voir les évènements de fin de semaine sur le site de l’organisation.
Un balado de vulgarisation sur l’histoire littéraire
Pour les personnes qui n’auront pas la possibilité de se déplacer au Salon du livre des Premières Nations, elles pourront découvrir un balado de vulgarisation de l’histoire littéraire. En effet, ce nouveau balado, en quatre épisode, complète les projets de l’an passé.
« L’année passée, l’organisation du festival s’interrogeait sur la manière d’adapter le Salon pour le web. Parmi les réalisations de l’année passée, deux séries de balados sont sorties : Lire en relation et Les balados littéraires. Les balados littéraires venaient remplacer les tables rondes du Salon et Lire en relation venait remplacer les communications de vulgarisation.»
Dans une dynamique de vulgarisation scientifique, les quatre épisodes dévoilés, à chaque nouvelle journée du Salon, partageront les recherches scientifiques des animateurs du balado.
Dans le 1er épisode, Maurizio Gatti, en direct de Rome, a enregistré son balado et résume son histoire ainsi que les premiers pas des études sur la littérature autochtone. Isabelle Saint-Armand s’attaque à l’émergence de la littérature autochtone au Québec, dans le deuxième épisode. Ensuite, le troisième épisode s’intéresse aux langues, à leur formation, leur déformation, « et comment on peut les subvertir » ajoute Louis-Karl Picard-Sioui. Enfin, Marie-Hélène Janotte se demande comment laisser des traces “pour qui et pourquoi”, dans le quatrième épisode.
On retrouve sur le site du Salon du livre des Premières Nations l’ensemble de sa programmation
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