Autour de Noël dernier, le Local centre-ville a ouvert ses portes aux personnes marginalisées au 525, rue Saint-Joseph. Une équipe composée d’intervenants de milieu, de pairs aidants et d’un coordonnateur a commencé à les accueillir dans le Local, situé au sous-sol de l’église Saint-Roch.
Le Local : un lieu pour marginalisés au coeur de Saint-Roch
Autour de Noël dernier, le Local centre-ville a ouvert ses portes aux personnes marginalisées au 525, rue Saint-Joseph. Une équipe composée d’intervenants de milieu, de pairs aidants et d’un coordonnateur a commencé à les accueillir dans le Local, situé au sous-sol de l’église Saint-Roch.
« Ça a été une course contre la montre! Le plancher était en mauvais état et les murs avaient besoin d’être rafraîchis. Avant, c’était un lieu de loisirs et de repos occupé par Lauberivière. On l’a mis au goût du jour et on a changé un peu sa vocation », précise Geneviève Quinty, coordonnatrice du projet et directrice du PIPQ (Projet intervention prostitution Québec).
Le 525, rue Saint-Joseph est un lieu d’accueil simple et sécuritaire, à bas seuil d’accessibilité et avec une gestion allégée, afin de se concentrer sur les humains qui y franchissent la porte. « C’est un lieu où les gens peuvent venir se déposer, peu importe l’état dans lequel ils sont. Tout ça est combiné à une approche de réduction des méfaits », explique Mme Quinty.
Carrefour névralgique de ressources
Pour chaque quart de travail, trois intervenants et deux pairs aidants sont présents. « On a besoin des pairs aidants (salariés), pour leur vécu qui peut susciter l’espoir de s’en sortir et leur soutien. Les membres du staff peuvent être confrontés à des situations plutôt funky et ça peut devenir usant », admet Olivier Gagné, intervenant de milieu.
Le Local centre-ville est ouvert six jours par semaine, de 7 h 30 à 14 h et de 17 h à minuit. Une vingtaine d’intervenants et de pairs aidants mettent la main à la pâte.
Même si le PIPQ assure le leadership du projet, l’organisme travaille en étroite collaboration avec d’autres partenaires du milieu, comme Pech, Point de Repères, Projet LUNE, Squat basse-ville, Sabsa, la clinique SPOT, Droit de Cité, l’Engrenage et GRIS-Québec. D’ailleurs, le Local centre-ville représente un carrefour où transitent divers travailleurs communautaires. Il arrive aussi que des policiers dirigent certains usagers vers le Local.
Outre les interventions en individuel et du temps investi avec une écoute attentive auprès d’usagers, on sert des repas chauds et on propose du dépannage vestimentaire au Local. Des partenariats avec des organismes ont été établis pour que les surplus de repas cuisinés atterrissent au 525, rue Saint-Joseph.
Avenir incertain
Bien qu’une équipe complète ait été formée il y a quelques mois à peine et que la machine soit bien huilée, le mois de juin sera crucial pour la suite des choses.
« On a reçu un fonds d’urgence du gouvernement fédéral, géré par le CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui nous permet d’offrir des services jusqu’en juin. Chaque semaine, on se réunit avec les partenaires en itinérance et tout le monde est en faveur pour pérenniser le service. Mais comment? On ne sait pas encore. (…) Je demeure optimiste que ça va continuer », affirme Geneviève Quinty.
Le Local centre-ville répond certes à un besoin. Le matin de la journée d’entrevue avec Monsaintroch, près de 70 personnes sont passées. Selon le dénombrement de 2018 de personnes en situation d’itinérance, effectué par le ministère de la Santé et des services sociaux, plus de 500 personnes seraient en situation d’itinérance visible dans la région de la Capitale-Nationale.
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