La série « Saint-Roch dans les années 1940 » propose une incursion dans les souvenirs du quartier Saint-Roch à travers des archives photographiques et mémoires de sources précieuses.
Saint-Roch dans les années 1940 (17) : la Taverne Royale, trois quarts de siècle d’histoire
La série « Saint-Roch dans les années 1940 » propose une incursion dans les souvenirs du quartier Saint-Roch à travers des archives photographiques et mémoires de sources précieuses.
En date d’avril 1948, la photo en vedette est tirée d’un négatif représentant la Taverne Royale à l’intersection des rues Dorchester et Sainte-Hélène (description des Archives de la Ville de Québec).
La photo comparative ci-bas, en direction est, a été prise le 8 octobre 2020. Depuis 2000, l’Institut nationale de recherche scientifique (INRS) occupe cet emplacement. En arrière-plan, on voit une partie de l’agrandissement, au début des années 2000, sur l’ancien stationnement étagé, de l’ex-siège social du journal Le Soleil qui héberge aujourd’hui l’entreprise de haute technologie KOREM.
Fréquentée par les ouvriers des tanneries et des manufactures de chaussures
La Taverne Royale a notamment fait l’objet d’une publication sur la page Facebook de la Société historique de Québec (SHQ). Raymond Pelletier y raconte :
« En 1920, mon grand-père maternel, Eugène Pouliot, achète l’hôtel Royal situé au 30-32, rue Dorchester, coin Sainte-Hélène, dans Saint-Roch. Quatre ans plus tard, le restaurant de l’hôtel devient la Taverne Royale. Celle-ci est fréquentée par les ouvriers des tanneries et des manufactures de chaussures établies à proximité. À cette époque, un verre de bière coûte 5 « cennes », une petite bouteille, 15 et une grosse, 25. Quand grand-père jugeait les buveurs trop éméchés pour continuer à lever le coude, il leur offrait un repas gratuit. »
Comme l’ajoute l’auteur, l’établissement sera démoli en 1950 pour parfaire l’élargissement de la rue Dorchester. La taverne a été reconstruite au même endroit, les fils Lucien et Charles-Eugène assurant la relève.
La photo d’archives ci-haut illustre la nouvelle Taverne Royale qui apparaît dans une précédente capsule historique.
La deuxième taverne détruite par le feu
Dans la nuit du 8 au 9 février 1998, un incendie majeur sonne la glas à la Taverne Royale, détruisant autour d’autres bâtiments.
Tel que rapporté par la journaliste Claudette Samson au lendemain du sinistre dans Le Soleil :
« Une page d’histoire part en fumée. Une quarantaine de locataires qui logeaient aux deux étages supérieurs de l’immeuble de briques orange et dans les deux parties arrières se retrouvent à la rue. […] C’est à l’arrière du bâtiment central que le feu a débuté, dans un escalier fermé. L’incendie était déjà éclaté sur les trois étages du «tambour» à l’arrivée des premiers sapeurs, vers 3 h 20. […] Le propriétaire de la Taverne Royale, Charles-Eugène Pouliot, ne cachait pas son découragement au petit jour. « C’est le travail de toute une vie», a-t-il commenté. Le dépit de M. Lemay, le proprio de la partie arrière, qui comprend 23 logements, était lui aussi visible. […] Les plus vieux des journalistes du SOLEIL connaissent bien l’endroit eux aussi, puisqu’il se trouve dans le bloc de maisons voisin de l’édifice occupé par le quotidien pendant près de 70 ans. »
Toujours dans la publication de la SHQ, Denis Dalphé témoigne enfin du sinistre qu’il a vraiment vécu de très près, étant l’un de ces sinistrés :
« J’ai sauvé ma blonde endormie France Bélanger ainsi que mon chat. L’autre locataire, Robert Langevin, a sauvé du feu ses deux chats ainsi qu’un chambreur endormi, sourd et ivre. Le mot « sauvé » n’est pas trop fort vue la précipitation et la violence du brasier d’origine criminelle. Le bar le Scanner Bistro, rue St-Vallier, a servi d’unité de refuge pour la Croix-Rouge d’aide psychologique en les personnes de Pierre Gosselin et Reynald Péan. »
Archives de la Ville de Québec
Comme la photo en vedette, les images archivées de la Ville de Québec sont disponibles en ligne. On peut en faire la diffusion sans licence et sans frais en utilisant les vignettes estampées au logo de la Ville et en citant correctement les sources.
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Voir la capsule précédente de la série : Saint-Roch dans les années 1940 (16) : la rivière Saint-Charles et l’usine Paquet.
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