Hier avait lieu, à place de l’Université-du-Québec, une 18e Nuit des sans-abri de Québec, chapitre local d’un événement organisé dans plus d'une trentaine de villes de la province. Si ce retour en 2019 tenait presque du miracle, il n’est pas assuré pour 2020.
Nuit des sans-abri : 18e succès inespéré, avenir incertain
Hier avait lieu, à place de l’Université-du-Québec, une 18e Nuit des sans-abri de Québec, chapitre local d’un événement organisé dans plus d’une trentaine de villes de la province. Si ce retour en 2019 tenait presque du miracle, il n’est pas assuré pour 2020.
Initiative de sensibilisation, cette Nuit rassemble les personnes et organismes concernés par l’itinérance tout en s’adressant à tout le monde, pour favoriser la rencontre et les prises de conscience. Comme celle de Zachary, élève de deuxième secondaire venu distribuer eau et collations avec un groupe du Collège de Lévis :
« Les sans-abri, on pense qu’ils viennent d’une autre planète, mais non. C’est pas des aliens. Ils sont comme nous. Il pourrait se passer quelque chose dans ma vie qui fait que moi aussi, je pourrais chirer. On sait jamais. »
Le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ), qui orchestrait la Nuit des sans-abri à Québec jusqu’à l’an dernier, avait annoncé qu’il n’en reprendrait pas les rênes en 2019.
Quiconque connaît l’organisation événementielle devine ce que représente la coordination d’une telle initiative, à laquelle participent des collaborateurs nombreux. Suffit, pour compléter le portrait du réel, de concevoir ce mandat en sus d’une mission centrale qui occupe à temps complet, voire davantage, une équipe restreinte aux budgets faméliques.
Minuit moins cinq
En juillet, Geneviève Robitaille, coordonnatrice de Amélie et Frédérick service d’entraide, décidait de rallier les organismes du milieu et de prendre la coordination d’une 18e Nuit des sans-abri. Il a fallu attendre le retour des vacances pour que tout se mette vraiment en branle.
« Je pensais que ça allait être très petit, je pensais qu’on aurait juste de la soupe… Et on se ramasse avec près de 60 organismes impliqués, pas nécessairement ici ce soir, mais avant, pour aider à monter. C’est beau! », nous a dit à chaud la coordonnatrice peu avant 22 h hier soir.
Habitués de l’événement, nous n’avons pas été dépaysés parmi les kiosques d’information, la distribution de vêtements, produits d’hygiène, aliments, produits pour animaux domestiques. L’ambiance était au rendez-vous, toutefois sans l’animation, la musique et les prestations des éditions précédentes. Cette proposition plus tranquille n’a pas empêché l’affluence d’une foule mixte et enthousiaste.
« C’était un peu notre crainte, on n’avait pas de gros show, on s’est demandé : est-ce que les gens vont venir? » En fait, on a accueilli toutes sortes de gens, des adolescents qui sont venus avec les familles. C’est ça, la mixité. […] Moi, je viens du quartier Neufchâtel, mon organisme est à Neufchâtel, j’ai amené des gens de banlieue! Ils ne connaissaient même pas l’événement », a expliqué Mme Robitaille.
Ce succès lui donne-t-il envie de récidiver l’an prochain? « L’envie, oui. La possibilité, non. J’ai un emploi à temps plein… On ne peut pas faire ça en ayant un emploi à temps plein. […] Je suis fatiguée, mais je suis contente du résultat, contente de l’avoir fait. C’est une super expérience! Mais est-ce que dans les mêmes conditions l’année prochaine, je le referais? Non. »
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