KIRKOV : gravures inspirées des cultures du monde

Après avoir expérimenté plusieurs sphères artistiques, KIRKOV trouve le processus de la linogravure magique et évocateur. Inspirée des communautés autochtones et des éléments de la nature, elle crée dans le plus grand respect de son environnement. Portrait d’une artiste passionnée au parcours assumé.

KIRKOV : gravures inspirées des cultures du monde | 14 décembre 2019 | Article par Amélie Légaré

Crédit photo: Johanne Pouliot

Après avoir expérimenté plusieurs sphères artistiques, KIRKOV trouve le processus de la linogravure magique et évocateur. Inspirée des communautés autochtones et des éléments de la nature, elle crée dans le plus grand respect de son environnement. Portrait d’une artiste passionnée au parcours assumé.

L’artiste KIRKOV a grandi dans la région de la Côte-Nord. Elle dessine depuis qu’elle toute petite pour exprimer ses émotions et la lecture a aussi beaucoup stimulé son imagination. C’est surtout au cégep dans le Bas-Saint-Laurent qu’elle a développé son style artistique avant de venir s’établir à Québec, plus précisément dans le quartier Montcalm. « J’ai monté le fleuve jusqu’ici. […] Mes inspirations sont toujours restées proches de l’eau, du soleil. Avec le temps, ça s’est schématisé un peu plus graphiquement. Ça s’est épuré aussi. »

« Les peuples autochtones, c’est ça qui m’intéresse. C’est eux qui étaient là au début et qui ont transmis beaucoup de valeurs importantes par rapport à la terre à tous ceux qui sont arrivés par la suite. Ça m’a touchée probablement parce que j’habitais à côté d’une communauté autochtone », soutient l’artiste.

Le début d’une grande aventure

KIRKOV a commencé sa carrière artistique en créant surtout des oiseaux sous forme de totem ou des œuvres inspirées de la nature. Un ami graveur a vu son travail de lignes et lui a demandé si elle avait envie d’essayer la linogravure. Ce mentor lui a transmis les bases de la technique et du métier d’imprimeur. « C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui m’a vraiment donné le petit coup de pied qui me manquait pour sortir de ma zone de confort et essayer une autre technique. Je le remercie maintenant. C’est devenu une branche solide de mon métier parce qu’il n’y en a pas beaucoup des graveurs à Québec », confie-t-elle.

L’artiste confie que la linogravure a souvent été ridiculisée, car il faut utiliser le même matériel que la finition de planchers. Pourtant, Picasso, Matisse et René Derouin, un artiste québécois, ont fait de la gravure sur linoléum. Même si son style géométrique est encore très présent, elle a changé son approche en apprivoisant cette technique.

« Je travaille avec des couteux et ce n’est pas aussi versatile qu’un crayon. Je n’ai pas autant de maîtrise », admet KIRKOV. « Hier, je suis tombée dans la lune une fraction de seconde. Je suis passée tout droit et j’ai fait une ligne qui va être là pour toujours dans les impressions que je vais faire. Ça fait partie du processus manuel de dire c’est un être humain qui a fait toutes les étapes de cette image-là. »

Vénérer la nature

KIRKOV s’inspire de la nature donc elle se dit très consciente de l’utilisation qu’elle fait des matières. « Plutôt que des plaques de lino en pétrole parce que c’est plus facile à couper, je privilégie un matériel plus écologique. Je peins à l’encre de Chine sur du bois parce que je ne veux pas utiliser trop de matières plastiques comme l’acrylique. Il y a une recherche au niveau des matériaux et de la stabilité des produits. »

Une partie de sa production est liée aux arts divinatoires. L’artiste admet cacher des petits éléments symboliques dans ses œuvres, que ce soit en lien avec l’astrologie, la numérologie ou des symboles liés à la nature.

« J’aime le fait que ça suscite un mystère et que les gens ne le savent pas nécessairement, car ça fait partie de ma pratique. C’est aussi une inspiration. Je n’ai pas embrassé le truc complètement et on m’a encouragé à le faire », dit-elle.

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Vocation assumée

KIRKOV considère qu’elle est devenue une artiste professionnelle à compter de 2012, mais c’est seulement cette année, à l’aube de ses 40 ans, qu’elle a décidé de vivre de sa créativité.
« L’univers familial m’a reflété que la stabilité financière, c’est important, et un travail créatif est juste un passe-temps », confie l’artiste. « Si t’es dans un milieu où tout le monde te dit que les arts ne sont vraiment pas faciles et qu’on est né pour un petit pain au Québec, ce n’est pas avec une attitude comme ça que tu vas être capable de vivre de ce que tu fais parce que tu ne te sens pas supporté. »

KIRKOV sera au Petit Marché Païen à La Korrigane ce samedi 14 décembre. Ses pièces sont maintenant disponibles sur sa boutique en ligne au kirkovcreative.com.

 

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