Chansons chuchotées, un bouquet d’émotions et de beau

Après 45 minutes d’émotions vives, je suis rentrée chez moi encore abasourdie du spectacle que je venais de voir. Si Chansons chuchotées peut sembler être le spectacle le plus traditionnel de la programmation 2019 du Mois Multi, c’est assurément l’expérience la plus radicale que j’y ai vécue et c’est magnifique.

Chansons chuchotées, un bouquet d’émotions et de beau | 7 février 2019 | Article par Anne-Christine Guy

Paule-Andrée Cassidy dans Chansons chuchotées.

Crédit photo: Marion Gotti

Après 45 minutes d’émotions vives, je suis rentrée chez moi encore abasourdie du spectacle que je venais de voir. Si Chansons chuchotées peut sembler être le spectacle le plus traditionnel de la programmation 2019 du Mois Multi, c’est assurément l’expérience la plus radicale que j’y ai vécue et c’est magnifique.

« C’est quand la dernière fois qu’on t’a chanté à l’oreille? »

Cette question est la prémisse de base du spectacle Chansons chuchotées, le pitch de vente de Paule-Andrée Cassidy pour son projet. Pour ma part, je ne crois pas avoir déjà assisté à ce genre de spectacle, et honnêtement j’avais bien mal évalué l’ampleur de la proposition. D’abord, Chansons chuchotées est une rare expérience où le public est dénombré par les artistes : pour chaque spectateur ou spectatrice, un chanteur ou une chanteuse, plus trois musiciens. En tout, 33 personnes qui vivent ensemble une expérience intense et intime.

Le spectacle est présenté dans le Studio d’essai de la coopérative Méduse. Trente chaises y sont installées en rond autour des trois musiciens. Dans ce spectacle, le public n’a pas accès au traditionnel anonymat de la salle noire.

L’intimité à l’unisson

Avant d’entrer dans la pièce, on nous annonce qu’il y aura une place attitrée à notre nom. On nous indique aussi que, pendant le spectacle, les chanteurs, à certains moments, poseront la tête sur notre épaule, et même que nous aurons momentanément les yeux bandés, et que si cela est trop intrusif, on a toujours le droit d’établir nos limites.

J’ai rapidement trouvé le siège où se trouvait mon nom, j’étais fébrile d’entendre les premières notes. Quand les quinze chanteurs et chanteuses ont entonné en chœur Je t’écris pour te dire que je t’aime, j’ai senti une grande décharge d’émotions. Les voix à l’unisson, le contact visuel direct avec les artistes, puis à la fin de la pièce, une des chanteuses qui s’est assise à mes côtés pour chanter les dernières strophes, ont provoqué chez moi une émotion bouleversante.

Par chance, le spectacle est bien balancé et dès la seconde pièce, on tombe dans une atmosphère un peu plus légère. Chansons chuchotées est une véritable montagne russe d’émotions. Il faut le dire, le répertoire sélectionné par Paule-Andrée Cassidy et Vincent Gagnon est d’une grande beauté. En passant par des pièces d’Émilie Clepper et Gab Paquet – aussi artistes du spectacle – ou Gainsbourg, Keith Kouna, on découvre ou redécouvre des joyaux du répertoire francophone.

Et que dire de l’aplomb des musiciens qui osent un contact unique avec le public! Comme le dit si bien Gab Paquet : « On essaie toujours de faire tomber le quatrième mur; ici, il n’y en a même plus de murs. » Cette mise en danger artistique exige une grande générosité de leur part.

Encore et encore

Pendant ce spectacle, on a chanté à mon oreille, quelqu’un a gentiment mis sa tête sur mon épaule pour me chanter une chanson, et je dois avouer qu’au moment où Paule-Andrée Cassidy s’est assise en tête-à-tête avec moi pour chanter « Des pissenlits de lumière » de Juste Robert, j’ai compris avec exactitude la sensation physique d’un cœur gonflé d’émotion.

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L’expérience vécue dans Chansons chuchotées est unique en son genre. C’est un de ces spectacles qui vous marquent à jamais. Encore un fois, je lève a mon chapeau à Lousnak, Flavia Nascimento, Danya Ortmann, Lily Thibodeau, Nicolas Gémus, Ariane Roy, Sonia Brochet, Émilie Clepper, Gab Paquet, Jérome Casabon, Patric’ Saucier, Juste Robert, Mike Paul, Benoît Fortier, Paule-Andrée Cassidy et  Vincent Gagnon (piano), Étienne Lafrance (contrebasse), Pierre Tanguay (batterie) et Agnès Zacharie à la mise en scène,

Le spectacle a été présenté à guichet fermé pour ses quatre représentations. Si vous ne faites pas partie des 120 chanceux qui ont pu le vivre, je vous conseille de harceler (pacifiquement) vos diffuseurs préférés pour qu’ils le présentent à nouveau, car c’est une création à ne pas manquer.

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