Le 26 octobre, plusieurs centres d’artistes ont dévoilé leur seconde vague d’expositions pour la saison automnale. Si vous avez raté ces vernissages, vous pouvez visiter ces expositions jusqu’au 2 décembre. Voici un survol de ce que présentent Materia, Engramme, VU Photo, l’Oeil de Poisson et la Bande Vidéo.
Seconde vague automnale à Materia, Engramme, VU, l’Oeil de Poisson, la Bande Vidéo
Le 26 octobre, plusieurs centres d’artistes ont dévoilé leur seconde vague d’expositions pour la saison automnale. Si vous avez raté ces vernissages, vous pouvez visiter ces expositions jusqu’au 2 décembre. Voici un survol de ce que présentent Materia, Engramme, VU Photo, l’Oeil de Poisson et la Bande Vidéo.
Neo-Istoriato
Si, de l’extérieur par la vitrine du boulevard Charest, piétons et piétonnes pensent que la galerie de Materia présente une simple collection d’assiettes décorées, leur erreur ne pourrait être plus grande… Le travail de la céramiste torontoise Lindsay Montgomery est loin de la simple décoration. Il parle avec force de notre époque, par une technique artistique datant de plusieurs siècles, dans une série de mises en scène souvent tragiques, fortement critiques. Non seulement pigent-elles dans les codes visuels pré et post-chrétiens, elles peuvent aussi pour le néophyte évoquer la mystique des cartes de tarot. En plus des assiettes, l’artiste propose une série de sculptures tridimensionnelles, de figures animales et personnages merveilleux.
Freddy Boutique
La boutique qui logeait cet été au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, reprend du service dans les locaux d’Engramme. Les artistes Eddy Firmin et Fred Lafarge, à travers un univers ludique y proposent une réflexion sur des notions d’identité et de diversité culturelles. L’exposition parle aussi du colonialisme. Dans la boutique, on retrouve divers objets de consommation trafiqués détournant les images du colonialiste ou représentant les artistes. Suçons, porte-clés, t-shirts, vaisselle, tout y passe. Cette exploration est aussi une occasion de tester les limites entre l’objet d’art et celui qui est considéré comme commercial. Les visiteurs et visiteuses peuvent tout au long de l’exposition se procurer des objets qui y sont présentés.
Onde lumineuse / Le Roc d’Ecré
C’est un doublé que présente VU. D’abord, fruit d’un échange avec la galerie écossaise Street Level Photoworks, l’exposition Onde lumineuse rassemble le travail de Bertrand Carrière, Mat Hay Mélanie Letor et Josée Pedneault. Le corpus complet propose des oeuvres qui touchent à la fois l’intime et l’universel, à travers des portraits, photos de paysage et de scènes du quotidien. Le travail des quatre artistes se répond et se nourrit pour créer un ensemble cohérent. Ondes lumineuses porte bien son nom, nous proposant un tout lumineux et touchant
Dans l’espace européen, Le Roc d’Ecré, exposition en noir et blanc de l’artiste Thomas Bouquin, est un espace entre la réalité et la création, inspiré de l’histoire de son arrière-grand-mère qui a quitté l’Europe dans une vague d’immigration vers les États-Unis. Le corpus photo proposé : des images ancrées dans le passé qui parlent des lieux qui ont été quittés jadis. Le choix du noir et blanc ajoute au côté sensible de l’oeuvre; l’ensemble est très poétique et incite à la douce rêverie.
Marée haute /Mon ami Facebook / SI, ND, ER
Installée dans l’entrée de L’Oeil de Poisson, l’oeuvre Marée haute de Andréanne Jacques est imposante. C’est pourtant d’un matériau très délicat qu’elle se compose : des centaines de mètres papier léger coulent du plafond comme une chute. Chaque bande est ornée de dessins répétitifs dans des teintes bleutées. Par cette accumulation, Andréanne Jacques arrive à créer une masse qui évoque le mouvement des vagues fortes ou les chutes, tant par sa matérialité que par le bruit qui en résulte. L’expérience de cette oeuvre est tout aussi intéressante vue de loin, voire même de l’extérieur, que lorsqu’on la traverse et qu’on est nous-mêmes submergé dans cette masse blanche et bleutée qui danse autour de nous.
Dans la petite galerie, Simon Deroy, gagnant du prix Tomber dans l’Oeil 2018, use des codes du web dans une vidéo. Il y utilise des dessins produits par un ami Facebook pour créer un discours autour de ceux-ci. Dans diverses petites scènes, il porte le costume de Freddy Kruger et donne vie aux différents dessins de l’ami Facebook. Les rêves et ambitions de l’ami sont alors transposés dans cette oeuvre d’art cocasse, qui nous fait nous-mêmes nous questionner sur notre rapport à l’art.
La grande galerie de l’Oeil de Poisson accueille le travail de Dominique Sirois. On y retrouve dessins, installation et sculpture. Bien que la proposition prenne racine dans une réflexion de l’artiste sur des enjeux d’économie, de politique, d’environnement, il peut être complexe d’en saisir toute la mesure au premier coup d’oeil. Plusieurs éléments sont intéressants en soit; par exemple, les dessins au mur dont le côté organique s’oppose à la froideur du sujet, l’imposante et intrigante installation centrale ou la qualité matérielle de l’installation sculpturale au fond de la salle. Un fois qu’on y ajoute l’aspect thématique, le tout devient cohérent et parlant.
D.^^.$.®. (Dance.Music.Sex.Romance)
Présentée à la Bande Vidéo, l’oeuvre D.^^.$.®. (Dance.Music.Sex.Romance), une construction vidéo multi-écran, est absolument fascinante. L’artiste Samuel Fouracre nous entraîne dans une représentation de la séduction et des rapports intimes de notre époque de façon fort percutante. Il amalgame narration, scènes filmées, création numérique, collage vidéo pour créer un univers qui nous rejoint.
À certains moments de la projection, on croirait voir du cinéma 3D sans les lunettes. Habilement, l’artiste arrive à produire dans ses vidéos des couches qui rappellent la matérialité de la peinture. On dépasse la critique sociale de l’utilisation de la technologie et de l’impact des différents médias sur notre ville pour dresser un portrait honnête et sans jugement.
L’entrée à toutes ces expositions est gratuite. La plupart des galeries sont ouvertes du mercredi au dimanche de midi à 17 h.
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