Si Bruno-Clément Boudreault a quitté les objets – en fermant la boutique vintage Si les objets pouvaient parler – les objets l’habitent toujours. Depuis un an, avec son projet Kiosque.co, il distribue hors du circuit traditionnel des objets imprimés : des magazines nouveau genre.
Des magazines à feuilleter avec un café

Bruno-Clément Boudreault lors du popup pour le 1er anniversaire de Kiosque.co au Maelstrom Café.
Crédit photo: Suzie Genest
Si Bruno-Clément Boudreault a quitté les objets – en fermant la boutique vintage Si les objets pouvaient parler – les objets l’habitent toujours. Depuis un an, avec son projet Kiosque.co, il distribue hors du circuit traditionnel des objets imprimés : des magazines nouveau genre.
Lui-même collectionneur, l’ancien commerçant ne trouvait guère les magazines indépendants qu’il voulait à Québec. Déjà dans sa feue boutique sur du Pont à Saint-Roch, il vendait Lez Spread the Word.
« C’est pas les magazines comme on les connaissait dans les années 1990-2000. On est vraiment dans une nouvelle ère de l’imprimé. Beaucoup de gens pensaient que les magazines en général allaient mourir, qu’avec internet, ça n’avait plus de raison d’être… Puis, ça a été un peu comme les vinyles. »
Les cafés dits de troisième vague lui semblaient « un bon fit », dit-il, comme points de distribution pour des magazines axés sur la qualité du contenu textuel et visuel, à lire en prenant son temps, en appréciant leur matérialité. Il a approché d’abord le Nektar, dont il connait les propriétaires, pour y mettre une sélection en vente. « La réponse a été plus positive qu’on s’attendait, les premières semaines, il s’en est vendu à la dizaine », dit Bruno-Clément Boudreault.
Il s’occupe de la sélection, de la promotion, de la livraison et offre un service « clé en main » aux trois succursales du Nektar (Saint-Roch, Limoilou, Saint-Nicolas) ainsi qu’au Maelstrom. Kiosque.co a aussi une boutique en ligne où on peut commander les magazines. Comme il étudie à temps complet, il garde le tout à petite échelle. Ça ne l’empêche pas d’envisager l’ajout de points de vente, à Sainte-Foy par exemple, « proche du campus ». Et après un premier popup, au Maelstrom en septembre dernier, il compte bien récidiver.
Magazines ou livres?
En un an, Kiosque.co a vendu 200 magazines. Le nombre peut sembler modeste, mais ce sont « des magazines pas à 5 $ mais à 20 $, 30 $ ». On les confond assez facilement avec des livres. Leur tirage varie. Leur périodicité – la fréquence de parution – peut fluctuer en fonction des occupations de ceux qui les publient par passion, dans leurs temps libres : une fois l’an, deux fois, « quand ça adonne »…
« Il y a des magazines québécois qui s’en sortent bien, des magazines faits à Montréal par des gens passionnés. BESIDE, c’est toute la communauté de vivre en plein air, ils en sont au 4e numéro. Un qui se répand rapidement au Québec, fait aussi à Montréal, s’appelle Corsé, le premier numéro vient de sortir, c’est sur tout ce qui touche le café. Il y en a plusieurs dizaines de milliers de copies. Bosquet, un magazine de botanique, avec de la poésie, des illustrations, c’est autour de 300 exemplaires. »
Pour Bruno-Clément Boudreault, ces périodiques à parution variable que distribue Kiosque.co s’inscrivent dans la même mouvance que le passage du Voir d’un journal hebdo à un magazine mensuel. En réponse à la menace de l’imprimé, ils misent sur « moins de fréquence et plus de profondeur, de qualité ».